Il est indéniable que The Married Monk cultive depuis une dizaine d'années un certain mystère. Les albums aux titres improbables, les pochettes curieuses, et une musique indéfinissable font la réputation de ce groupe malheureusement encore trop méconnu.
The Belgian Kick ne déroge pas à la règle sur la forme. Pour ce qui est du fond, c'est toujours aussi original et intéressant.
Après un premier album (There's The Rub) plutôt acoustique et pas forcément très révolutionnaire pour l'époque, les Married Monk n'ont censé d'étonner par leurs productions. Ils jouent avec Yann Tiersen, se font produire par Jim Waters (Little Rabbits), et surtout ils réalisent en 2001 R/O/C/K/Y, une sorte d'ovni, mélange d'une multitude d'influences et de styles avec des paroles fascinantes et une musique complexe.
3 ans plus tard, renforcé autour de ses trois principaux membres, Christian Quermalet, Philippe Lebruman et Jean Michel Pires, le groupe propose, avec The Belgian Kick, un album dans la continuité directe du précédent.
On retrouve les expérimentations électroniques, les ballades imparables à la Divine Comedy ("Love commander"), les paroles envoûtantes de Christian Quermalet (lisez les !) mais aussi un retour de la magnifique mélodie empruntée à leur duo avec Superflu ("Night Prince"), un slow langoureux ("Totally Confused") et une reprise de Captain Beefheart ("Observatory Crest") agrémentée d'une savoureuse improvisation de saxophone.
Que les rockers se rassurent : les samples ne remplacent pas les guitares, les multiples bruitages présents sur l'album n'empêchent pas une vraie batterie de soutenir les morceaux et la voix de Christian Quermalet, même saturée, est toujours aussi plaisante et variée.
Finalement, il n'est vraiment pas difficile de se dire qu'on tient sans aucun doute avec The Belgian Kick l'un des meilleurs albums français de l'année 2004.