Ça s'appelerait du "rock indépendant", ce qui ne veut rien dire. Parce qu'il y a là-dedans de la guitare-batterie et des rythmiques enlevées. Parce qu'on y chante en anglais. Mais on s'y passe de basse et on y naviguerait plutôt parmi des instruments inattendus (hautbois, trombone, clarinette, saxophone, scie musicale, violon, bugle, flûte traversière, contrebasse...). Sonorités originales, évocatives et bavardes. Pourtant, tout cela conserverait le groove d'un rock motown black & soul, d'un jazz pas forcément toujours si cool. Une touche d'expérimentation, un murmure de bruit. Des airs de fanfare fantomatique, de petites pépites pop, quelques cris crus...
Les albums d'Angil & the Hiddentracks, le collectif polymorphe regroupé autour du stéphanois Mickaël Mottet, sont impossibles à réduire à de plus communs dénominateurs – de moindre envergure, forcément, que cette musique toujours nouvelle. On ne saura donc pas très bien où ranger ce Now, maître ès brouillage de pistes.
Ce que l'on saura sans l'ombre d'un doute, c'est que l'on a affaire à l'une de ces formations françaises passionnantes, inventives et toujours surprenantes, qu'il faut avoir l'intelligence de suivre et de soutenir. Et certainement aussi à son meilleur album, en parfaite possession de ses moyens.
De la pure création, bravo ! |