Comédie dramatique de Harold Pinter, mise en scène de Alexandra Dadier, avec Fabienne Alice Dubois et Laurent Schteiner.
En scène, des personnages presque navrants de banalité formant un couple ordinaire de la midlle-class, mais un couple "moderne", large d'esprit, pratiquant la politique de la transparence et un atyopique double adultère consenti. Le tout saupoudré d'une touche d'humour à l'anglaise.
Mais il ne s'agit ni d'un vaudeville ni d'une comédie de boulevard car la plume est celle du dramaturge britannique Harold Pinter qui, sous forme d'un huis clos névrotique, élabore un de ses schizo-drames dont il a le secret dans lequel il décline au seine du couple une relation asilaire scandée par le double je et jeu de rôles délétère.
Dans une scénographie du dénuement, deux tabourets, une plante artificielle, un tissu rouge, Alexandra Dadier met en scène avec intelligence et maîtrise une version resserrée de "L'amant", drame pintérien emblématique, une partition dont l'ambiguïté tient à sa simplicité.
Ce pourrait être qu'un simple bavardage si le texte ne constituait pas la partie émergée d'un iceberg, comme souvent, à la suite de Pinter, dans le théâtre contemporain anglais, qui, simultanément, laisse ouvert le champ des possibles dramaturgiques tout en imposant une subliminale ligne de flottaison.
Avec la direction d’acteur exemplaire de Alexandra Dadier, la partition est délivrée par deux excellents comédiens, Fabienne Alice Dubois et Laurent Schteiner, dont la justesse de jeu est imparable tant pour la note - les écouter yeux fermés quelques instants suffit à s'en assurer notamment ne ce qui concerne l'inflexion et la prosodie - que pour le non-verbal qui délivre tant le sous-texte que la psychologie des personnages.
Donc un spectacle accompli à découvrir et à apprécier à sa juste valeur. |