Oui, ils l’ont fait : porter le nom d’une ville écossaise : Glasgow. C’est clair qu’il y a pire comme nom, et puis ça sonne pas mal quand on est deux frenchies qui rockent. Cris Tanzilli et Sofi Saharic auraient pu faire de la Beatles pop, mais le créneau est déjà en cours d’occupation par les progénitures de ces derniers. Ils ont donc choisi du French Rock’n’Roll pour Le sexe des anges.
Du coup, facile de les comparer à Indochine ou Noir Désir, vu que ce sont les deux groupes de rock français les plus populaires mais de là à avancer qu’ils les surpassent, il n’y a qu’un pas… pas encore franchi. Parce que Sirkis, Cantat et leurs acolytes innovaient dans leur époque (du moins, c’est ce que j’aime croire), ils baffaient les années 70 avec leurs cordes hurlantes et leurs timbres uniques.
Glasgow, lui, enfin eux, reprennent, les cordes hurlantes et les textes vengeurs, un homme, une femme, chabadabada, des français. Mais quand même, le pas est à moitié fait, vu la facilité avec laquelle les refrains viennent rapidement marteler tout ce qui bouge (ou pas) : "Avec toi on discute, le sexe des anges, mais à chaque fois on lutte, pour choisir la main, dans laquelle on mmmaaannggeeeee".
Mais au fait ! Les anges ? Un sexe ? Bah non ? Cette race de bébés joufflus porteurs de fléchettes loveuses ne sont-ils pas asexués justement ? Mais non ! Mais si ! Voilà de quoi nourrir des joutes verbales tri-dimensionelles, ou des combats de boxe… Ce qu’illustre fort bien le clip d’Olivier Danjon, avec la participation de l’ex-champion de boxe Samir Cherrad…
Personnellement, je ne les connais pas, mais c’est sympa de leur part d’être là. Sympa aussi à Bruno Solo sur le clip de "Chien et chat", où il fait le mauvais côté de la force du couple. Voilà des hôtes de choix qui parlent d’eux-mêmes : il semblerait que Glasgow ait tapé dans l’œil de bien des opportunités, à grands coups de guitare-basse-batterie-masculin-féminin.
Côté inspirations, rien de bien, nouveau, des revisites de la société de consommation qui fait de nous des planches à billets vides d’âme ("DLC") "on me consume, on me consomme, j’assume qu’on me nomme homme mais pas qu’on me gomme".
Des phrases un peu creuses qui sonnent bien "griller le rouge, se mettre au vert" ("L’homme virtuel"), qui cache une angoisse que chacun semble porter, ou un état provoqué par l’abus d’une substance dont je ne veux pas citer le nom, "j’ai plumé mes ailes" (ouille !).
Des classiques "21 grammes" (qui correspond au poids qu’un décédé perd quelques minutes après sa mort, du coup, le poids de son âme ?), pour parler de la mort, la fin, la chute, la perte ; "Mon étoile", la petite bulle de gazoline scotchée au plafond de la nuit, la lumière au bout du tunnel, les rêves de gosse ? L’espoir…
Conclusion : pas de très neuf, mais du bon quand même. A suivre ! |