Belle
programmation éclectique que celle de cette cinquième
édition du Festival Microcosm à
la Roche sur Yon : des touaregs, de l'électro allemande
ou française, du rock et un soupçon de hip hop. Le
tout dans un site magnifiquement décoré et qui semble
être à mes yeux le plus beau festival de l'année
dans son habillage.
A la différence des autres événements du même
type, Microcosm grandit d'année en année mais reste
sur une seule soirée. Suivre une quinzaine de groupes sur
trois scènes et en quelques heures va être un petit
défi à relever.
18h30 : Ouverture des portes. Après avoir fait le tour et
avoir découvert les magnifiques stands colorés, je
me dirige vers le premier chapiteau où un concert a déjà
commencé. Ce sera aussi ponctuel pendant toute la soirée.
Il est juste un tout petit peu dommage que les portes n'ouvrent
que 15 minutes avant le premier concert mais passons et rentrons
dans le vif du sujet.
18h45 : Chronomad : Deux musiciens sur
scène pour une sorte d'electro teintée de musique
ethnique. Pendant que le premier travaille sur son clavier, le second,
Saam Schlamminger, donne le rythme. Les
spectateurs arrivent en petit nombre pour découvrir ce savoureux
mélange.
19h00 : Tinariwen :
Après les avoir raté sur tous les festivals de l'été,
je découvre enfin cette bande de voyageurs inclassables.
Est-ce de la musique traditionnelle ? Est-ce du rock progressif
? Toujours est-il que le spectacle est superbe sur cette grande
scène. Voir un touareg en vêtement traditionnel en
train de manier une Fender Toronado dans un long rock psychédélique
aux accents de Sweet Smoke est une expérience
qui vaut le déplacement.
19h15 : Smooth : Le programme prévoyait
un groupe groove, soul, funk. J'ai plutôt vu un groupe très
pro assez rock, avec un chanteur assis devant un orgue Hammond soutenu
par ses deux compères à la rythmique. Peut être
un renouveau de la scène nantaise ? C'est en tout cas une
fort belle prestation.
20h00 : The Film :
Un look plutôt original pour une musique qui l'est un peu
moins. C'est du bon rock, comme on a repris depuis quelques années
l'habitude d'en entendre, sans rien de plus. Un chanteur habillé
à la Bowie armé d'une guitare coupée du plus
vilain effet. Vraiment rien d'exceptionnel.
20h20 : Homelife :
C'est plutôt ce groupe qui aurait du s'appeler The Film
tant leur musique semble issue d'une bande originale. Une musique
étrange, éclectique, inclassable avec une ribambelle
d'instruments, d'interactions et de formidables musiciens. Les morceaux
chantés succèdent aux instrumentaux, les mélodies
calmes aux coups de tonnerre bruyants. Toute une atmosphère
irréelle.
20h45 : Feist : Mademoiselle Feist commence
par jouer sa diva. Gros pull rouge sur robe blanche , elle demande
une lumière bleue, douce, et plonge le chapiteau dans une
certaine intimité pour délivrer ses ballades tout
à tour mélancoliques ou nerveuses. Un peu de PJ
Harvey, un poil de Bjork, un
soupçon de Cat Power mais un
tout qui manque un peu de tonus.
21h30 : JR Ewing :
Sont-ils aussi méchants que l'était le sinistre individu
dont ils ont récupéré le nom ? On ne peut pas
le croire. En revanche, c'est le premier vrai coup de poing de la
soirée. Ces norvégiens proposent un rock puissant,
brut, qui déchaîne les foules jusqu'à présent
assez calmes.
22h00 : Troublemakers : Cours de rattrapage
pour toutes les poules mouillées, dont je suis, qui avaient
raté les Troublemakers à la Route du Rock. Le show
est complet. Diffusion de vidéos sur trois écrans
géants, chanteuse, instruments, les Troublemakers font plus
qu'un simple mix derrière une platine.Même si la plupart
des chansons proviennent du dernier album que je n'ai pas franchement
apprécié, le spectacle est de grande qualité
et ils restent un groupe bien à part.
23h15 : Lali Puna :
Il ne faut pas trop voir Lali Puna en concert car on se lasse facilement.
Valérie Trebeljah n'est pas forcément
très remuante, sur scène, debout derrière ses
claviers. Elle ne sourit pas toujours et ne fait que quelques mimiques
quand son matériel s'enraille. Markus
Acher se dandine toujours derrière elle sur sa basse
pendant que clavier et batteur se déchaînent. Seulement
ce soir, je ne sais pas pourquoi, la musique est d'une telle puissance
qu'on ne peut que se régaler. Valérie, elle même,
semble s'y plaire, et se permet une décontraction inhabituelle.
C'est tellement plaisant qu'il est un peu dur de sortir du chapiteau
pour continuer la soirée.
23h45 : No One is Innocent :
Il n'est pas faux de dire qu'une grande partie du public venait
pour eux. L'entrée est d'ailleurs encore animée par
des groupes de jeunes fans qui achèvent leur dernière
bière avant de rentrer sur le site. No One is Innocent fait
son grand retour et n'a rien perdu de sa notoriété.
Peut être ont-ils juste perdu de leur crédibilité
avec l'affligeant single Revolutions.com.
Toujours est-il que le concert est de toute première qualité.
Tous les meilleurs titres sont joués avec la pêche
des premiers jours. Kemar court, bondit
et offre son énergie à un public rallié à
sa cause.
00h15 : Fatigue et nombre de kilomètres pour rentrer sont
plus forts que mon envie de rester. Il est temps de quitter le site
et de retrouver un peu de repos. Dommage pour les TTC
et les autres qui étaient sans nulle doute de la qualité
de tous les autres artistes.
Une soirée fatigante soit, mais une soirée dans le
plus magnifique festival de l'année. Une organisation sans
faille, un site merveilleusement décoré, des stands
sympas originaux et de la nourriture typique bien loin des mauvais
kebabs ou des frites malodorantes. Même les toilettes méritaient
le détour, c'est dire !
Un grand bravo à l'équipe de bénévoles
et à l'organisation. Et sans nul doute, à l'année
prochaine !
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