Lors de sa précédente Master Classe, Jean-Laurent Cochet avait montré aux spectateurs comment des élèves, même techniquement aguerris, pouvaient se fourvoyer quant à la nature et à la couleur d’un texte.
Ce soir, il propose une illustration concrète du travail de recentrage nécessaire dans de tel les situations à partir d’une fable de La Fontaine et c’est Pierre Boucard qui se prête au "jeu" et à l’exercice avec "Le lion amoureux". Un exercice laborieux qui s’effectue au mot, davantage même, à la syllabe près.
Ce travail donne également l'occasion de présenter une synthèse des règles qui composent la technique du comédien, de même qu'il donne aux spectateurs un aperçu de l'ampleur de la tâche qui doit, et devrait, être réaliser au cours des répétitions pour leur proposer un spectacle abouti sans dénaturation du propos de l'auteur.
Deux autres fables suivront avec "Le torrent et la rivière" donné par Mélanie Le Bras puis "La mouche du coche" qui permet de faire la connaissance de Oscar Lembeye, un jeune et nouveau élève qui est passionné par le théâtre qui, par ailleurs, lui permet de surmonter des difficultés de verbalisation.
Après la fable, la scène du répertoire avec la fameuse tirade du "Bon appétit, Messieurs !" de "Ruy Blas" de Victor Hugo par Michael Hirsch sur lequel le Maître fonde de sérieux espoirs.
Toujours Victor Hugo avec un court texte extrait des Contemplation, intitulé "Le mot", qui se rapporte à la genèse de la rumeur, qui est souvent considéré comme un texte de virtuosité dit sur le ton du vaudeville à la française, auquel Vincent Simon, un élève faisant également partie de l’écurie de tête du Cours Cochet va apporter une coloration différente en le plaçant sous le registre de l’expressionnisme allemand.
Enfin, Jean-Laurent Cochet propose de clore la soirée avec un élève de la classe des seniors dont le physique, la présence et la voix évoque celui qu’il considère comme le plus grand comédien du 20ème siècle, Harry Baur. Il s'agit de Jean-Daniel Kohler qui, avec "Arbres et pirogues", un texte à la poétique sensible dont il est l'auteur, et sa voix de basse lourde, profonde, majestueuse, saisit le public pour l'entraîner dans un voyage intérieur qui pourrait, au plan visuel, être traduit par l'image du fleuve Amazone dans sa traversée de la forêt tropicale. |