Comédie écrite et mise en scène par Paul Jeanson, avec Bastien Bernini, Sophie de Fürst, Paul de Launoy et Ophélie Clavie.
Un soir d'été à Paris, le ciel est violet, tout est possible, et Arisky pressent l'extraordinaire quitte à le provoquer. Il appelle alors son acolyte de toujours, Henri qui traverse la ville séance tenante pour le rejoindre.
Mais sur son chemin, il trouve la jolie Betty Colls, sur le point de se suicider. Commence alors pour les jeunes gens une folle nuit, faite de rencontres, d'aventures, d'amusement et de drames.
Dans un style à la fois maniéré et extravagant, cette courte pièce d'une heure à peine nous entraine dans le sillage d'une jeunesse intemporelle, et qui semble prête à tout pour tromper son oisiveté.
Dans une société de l'image, du paraître et de la réussite, l'ennui n'a plus sa place et il faut jouir de chaque instant absolument. C'est ce que s'efforcent de faire ces jeunes gens, qui outrepassent toutes les limites, afin de ne rien se refuser, sans en mesurer forcément les conséquences.
Il y a du Boris Vian dans cette quête de la jouissance déraisonnable teintée de poésie, ce tiraillement incessant entre une éducation bourgeoise et une aspiration canaille bien plus excitante, mais également un peu d'Orange Mécanique dans la forme d'immoralisme collective dont ils font preuve et qui dérape assez vite dans une violence déculpabilisée, du moins pour deux des protagonistes.
Poétique et inspirée, "Betty Colls", pièce, écrite et mise en scène par Paul Jeanson, loin d'être banale peut sembler déroutante. Elle est cependant percutante, du fait de sa forme courte et de l'enthousiasme des jeunes comédiens qui nous entrainent avec peu de moyens dans leurs déambulations nocturnes.
Paul de Launoy est parfait en aristo-bourgeois faussement coincé et Ophélie Clavie émerveille dans le rôle de l'ingénue déjantée. Bastien Bernini, quant à lui, propose un Arisky très en verve : ce genre de doux rêveur beaux parleur qu'on trouve à la fois drôle et pathétique, attachant. |