Attention amis surfers
de Froggy’s Delight, la chronique qui va suivre risque de
manquer quelque peu d’une certaine objectivité pourtant
nécessaire dans ce genre d’exercice.
Je m’explique : Ce festival EPIPAPU
1ère édition, est organisé par l’association
Un point c tout dont je fais moi-même
partie. Cette asso a pour but de promouvoir le développement
des musiques actuelles et des sports de glisses urbains dans la
région Centre.
Je pense que vous ne tiendrez pas rigeur de ce "chauvinisme"
inévitable et que vous me pardonnerez. Si vraiment vous vous
sentiez trahis et désinformés, mon email serait à
la disposition de vos injures.
Soit. Je passerais sur la soirée du vendredi pour des raisons
évidentes. Je crois que relater les prestations de groupes
locaux dans les bars de La Châtre (ne cherchez pas vous ne
savez pas où c’est) n’intéresseraient
pas grand monde. Sachez seulement que Roger la
Tcheup, groupe de Limoges, a littéralement enflammé
le pub anglais du coin, un groupe qui risque de faire parler de
lui. A noter aussi la diffusion en plein air du film Mauprat,
tiré du roman de George Sand,
sur fond d’éléctro. Une façon originale
de (re)découvrir un classique de la littérature.
Le théâtre de rue, le samedi matin, surprit les habitués
du marché, pas coutumiers aux allées et venues burlesques
de la compagnie art sac à dès
de Paris, maquillée et déguisée.
Après une compétition de skateboard de haut niveau
l’après-midi, le samedi soir fait place au concert
payant, sous un gros chapiteau planté là pour l’occasion
sur le parc des sports. Avec un prix de 15 € sur place (13
€ en prévente), et une programmation aussi éclectique
(Debout sur le zinc, Tagada jones, Uncommonmenfrommars et Improvisators
dub) le festival ratisse large. Un beau panel de styles différents
est présent ce soir à La Châtre.
Vers 19h30 Roger la tcheup (déjà
présent la veille) a pour tâche d’ouvrir la soirée.
Déguisé avec perruques et compagnie, le groupe livre
30 min de ska punk façon Marcel et son
orchestre. Une musique pleine de bonne humeur, faite pour
le live et dans laquelle chacun peut se retrouver. Avec des textes
drôles, ironiques (notamment la chanson sur les "jacky"
adeptes du tunning), satiriques, Roger met le feu au chapiteau encore
loin d’être rempli. C’est toute une imagerie,
un délire que le groupe renvoit au public.
C’est ensuite au tour de Debout sur le
zinc de fouler la scène du chapiteau. Ils mélangent
pendant un peu plus d'une heure les titres de leurs 3 albums, dans
un savoureux cocktail de chanson rock aux accents traditionnels
manouches, folk, yiddish... Les 7 de Debout invitent à la
danse tout en narrant des histoires subtilement bêtes et méchantes,
des contes émoustillants et autres chroniques de la vie de
tous les jours. Proche de groupes comme Les
hurlements d'Léo ou Les Ogres
de Barback, ils cultivent le même sens de la fête
et l'énergie du live. Une bonne prestation qui séduira
tout le monde sous le chapiteau.
Arrivent maintenant les énervés de chez Tagada
jones. Pendant une bonne heure, les Rennais balancent leur
punk-hardcore engagé anti-mondialisation, anti-Bush, anti-OGM,
anti-capitaliste...Même si personnellement je n’adhère
pas trop à leur musique, le moins que l’on puisse dire
c’est qu’ils envoient sévère sur scène.
En fond de scène un écran diffuse des images illustrant
leur propos contestataire. Le public est survolté et la sécu
doit s’employer pour empêcher les barrières de
céder et pour réceptionner les slameurs. Le groupe
se donne à fond et fait bonne impression auprès des
gens venus pour Debout ou Impro. Malgré un son un brin pourri
(on ne comprendra pas bien les paroles), le show est intense et
le groupe comme le public repart heureux.
Ensuite ce sont les Ardêchois d’UMFM
qui viennent en découdre avec le public berrichon. Bizarrement
une partie du public se retire, et c’est devant une fosse
clairsemée et beaucoup moins violente que les 4 hommes
pas communs de mars jouent. Malgré cela le groupe
se donne à fond et balance les bombes tel que "noise
pollution", "go get a life",
"pizzaman", "fat
boy" ... Un certain agacement dû à 1 heure
de retard pour jouer et quelques cailloux reçus, et les Unco
racourcissent leur set sans nous gratifier de leur final sur "fight
for your right to party" des Beastie
Boys où les rôles s’inversent (batterie
à poil pour Ed à la base chanteur etc...). Un manque
de chaleur surprenant de la part du public quand on voit le feu
qu’il y a eu sur Tagada jones. Domage car UMFM s’est
vraiment donné à fond et les occasions de les voir
chez nous sont assez rares. Le son était le meilleur de la
soirée (ou le moins mauvais à vous de voir), conférant
à leur musique une énorme patate (je suis très
fan comme vous l’aurez compris).
Fort d’un récent "highvisators
dub" avec Hightone, les
Bordelais d’ Improvisators dub entrent
en scène vers 1h du mat’ pour clotûrer la soirée.
Pendant presque 2 heures ils proposent une synthèse de dub,
reggae, drum’n bass, éléctro avec un groove
inimitable. Musique lancinante pour certains, le dub d’Impro
est une invitation au voyage sensoriel, une sorte de deltaplane
musical pour sensation unique. Une musique anti-stress qui prend
toute sa dimension en live. On ne peut que se laisser entraîner
par le groove implacable des Bordelais et se mettre à danser
à deux doigts de la transe. Formé de musiciens expérimentés
et talentueux, Impro régale ses fans et les curieux restés
jusqu’au bout.
3h, la soirée touche à sa fin. Le chapiteau se vide
petit à petit, le bar sert les derniers soifards, chacun
rentre chez soi conscient (ou pas) que quelque chose de grand vient
d'avoir lieu dans ce petit endroit du centre de la France. Plus
de 1000 personnes se seront déplacées ce soir pour
ce 1er festival EPIPAPU, ce qui est en soi une réussite
Un grand bravo à l'asso "un point c tout" pour
ce festival diversifié et rassembleur, vivement la prochaine
édition !
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