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Denis Demonpion et Laurent Léger  (Editions Pygmalion)  avril 2012

Dans les parutions pléthoriques en cette période d'élection présidentielle de livres consacrés à la politique, ses arcanes et ses ténors qui couvre un large spectre, du people à l'essai en passant par la propagande, un titre accrocheur permet d'attirer l'attention en tête de gondole.

Tel est le cas de l'opus cosigné par Denis Demonpion et Laurent Léger, tous deux journalistes, respectivement rédacteur en chef au Nouvel Observateur et reporter chargé des enquêtes à Charlie Hebdo Charlie Hebdo, avec "Le dernier tabou : révélations sur la santé des présidents" présenté comme la synthèse de deux ans d'enquête.

Tabou, révélations, présidents, voilà qui fleure bon le gros titre à sensation propice à éveiller la curiosité plus voyeuriste que civique du lecteur, une curiosité qui risque fort d'être déçue.

Il y a lieu de préciser, in limine, que la santé des présidents n'est pas un tabou stricto sensu : aucun citoyen ne voit d'inconvénient moral ou d'obstacle insurmontable à être informé, compte tenu des pouvoirs qu'il exerce, de l'état de santé du chef de l'État notamment quand il est atteint d'affections physiques ou mentales pouvant altérer sensiblement ses facultés.

Il s'agit donc davantage d'une mauvaise volonté évidente de la part des chefs d'État, et quand ils sont très diminués, de leur aréopage, à pratiquer la transparence dont, par ailleurs, ils acceptent, voire proclament expressément, le principe, et ce pour des raisons qui ne sont sans doute pas principalement celles alléguées par les auteurs – et qui tiendraient au souci "... de ne pas trahir sa vulnérabilité, ni d'alarmer inconsidérément les Français" – mais davantage, parallèlement à la peur de la mort, à celle de la perte du pouvoir, le pouvoir qui est "une drogue qui rend fou quiconque y goûte" selon les propos de François Mitterrand qui, bien que se sachant condamné, a brigué un second mandat.

D'autant que les cas de figure abondent. "Mourir sur scène", comme le chantait Dalida, grande amie du président précité, et comme le firent quasiment certains comédiens dont Molière, le plus emblématique d'entre eux, semble être une ambition commune, a fortiori dans une ère de politique-spectacle, chez les chefs d'État déliquescents qui ne démissionnent jamais et, pour certains, dont l'agonie est délibérément prolongée pour de sombres raisons d'État.

D'où le caractère pour le moins édulcoré, pour le pire mensonger, des éventuels bulletins de santé au demeurant signés par le médecin-chef de l'Elysée qui est un militaire aux ordres et dont l'abnégation est toujours récompensée par la Légion d'honneur.

Par ailleurs, le lecteur en sera pour ses frais car point de révélations sur la (mauvaise) santé des présidents. Tout a déjà été dit et écrit, depuis longtemps déjà, tant sur le règne de l'omerta présidentielle que sur ses avatars à la française quant à la prostate de Charles de Gaulle, les "grippes" de Georges Pompidou souffrant d'une homéopathie maligne, le cancer de la prostate de François Mitterrand, l'accident vasculaire cérébral de Jacques Chirac qualifié de "petit pépin de santé" et l'ischémie myocardique simple malaise vagal de Nicolas Sarkozy.

En effet, les auteurs reprennent un exercice récurrent dont la primeur revient au journaliste Pierre Accoce et au docteur Pierre Rentchnick qui, à la fin des années 70, jetaient un vrai pavé dans la mare avec "Ces malades qui nous gouvernent" qui non seulement abordait une thématique novatrice mais comportait des divulgations effectives de Franklin Roosevelt à Mao Tsé Toung en passant par de Gaulle et Pompidou.

Depuis, l'exercice a été régulièrement décliné entre autres par ces mêmes auteurs en 1988 ("Ces nouveaux malades qui nous gouvernent") et plus récemment en 2007 par Pascal de Sutter, psychologue, chercheur à l'université de Louvain-la-Neuve et expert auprès de l'OTAN pour les questions de psychologie politique ("Ces fous qui nous gouvernent : Comment la psychologie permet de comprendre les hommes politiques"). Quant au cas du président Mitterrand, il a été largement éclairci par le livre "Le grand secret" de son médecin traitant Claude Grubler paru en 1996.

Donc pas de révélations sur la santé des présidents, ni sur la tendance de certains à doubler l'allopathie de poudres de perlimpinpin et recourir aux pseudo-sciences tel, encore lui, François Mitterand soumis aux charmes de l'astrologie et de l'astrologue Elizabeth Teissier. Tout a déjà été dit et/ou écrit.

En grattant bien, se dégagent quelques informations édifiantes pour le lecteur qui n'a le nez ni dans les gazettes, ni dans les rapports de la Cour des Comptes.

En premier lieu sur le président sortant qui, lors de son "malaise", a attendu 1 heure 30 pour être transporté de Versailles à l'Hôpital du Val de Grâce "suite à une gueguerre" entre le SAMU et la Sécurité Civile, ce qui n'est pas pour le rassurer d'autant qu'il est particulièrement anxieux pour sa santé au point que, dès sa prise de fonction, il a fait doubler l'équipe médicale de l'Elysée et exigé un avion médicalisé pour ses déplacements lointains, un petit bijou (un Airbus A330 surnommé "Air Sarko One"), dont l'aménagement spécifique a coûté 33 millions d'euros au contribuable.

Ensuite, s'agissant du fonctionnement de l'Hôpital du Val de Grâce que l'Hôpital d'instruction des armées du Val-de-Grâce, dont la sécurité, assurée par une société privée coûte annuellement 1,4 millions d'euros, le citoyen sera intéressé d'apprendre qu'il dispose d'un budget annuel de 30 millions d'euros ("qui échappe à la crise et à la cure d'amaigrissement qui touche la fonction publique hospitalière" précisent perfidement Denis Demonpion et Laurent Léger), soit le double des autres structures hospitalières de l'AP-HP, pour soigner gratuitement les militaires, les dignitaires français et les personnalités étrangères.

Cela étant, la démonstration des auteurs tendant à établir que les présidents de la Vème République "se sont accommodés" de la vérité, et, surtout, l'ont parfois "allègrement bafouée", dont la lecture s'avère souvent redondante voire fastidieuse du fait du choix d'un chapitrage thématique, constitue la partie émergée de l'iceberg que constitue la très floue, et surtout inusitée, procédure d'empêchement face à l'omnipuissance institutionnelle du chef de l'État.

Même s'ils annoncent, mais dans l'épilogue, que leur objectif est de "soulever le problème que pose l'absence d'un dispositif efficace pour juger de la capacité ou non du Président de la République à exercer en toute lucidité la fonction pour laquelle il a été élu, concluant il est impératif de réformer le système", le chapitre consacré aux dangers de la vacance du pouvoir est noyé dans ce qui pourrait être qualifié d'anecdotique n'était la fonction des personnes.

Et évacué par les commentaires que suscite l'ouvrage qui ne s'attachent pas au problème de fond.

Alors que restera-t-il de la lecture de cet ouvrage ? Sans doute rien de plus que les gros titres inspirés aux confrères des auteurs : "Mitterrand euthanasié, Sarkozy dopé". Car au terme de deux ans d'enquête, Denis Demonpion et Laurent Léger soutiennent que le premier aurait succombé à une injection létale administrée sur sa demande et que le second absorberait des substances médicamenteuses dépourvues d'autorisation de mise sur le marché.

And so what ?

 

MM         
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