Monologue clownesque conçu et interprété par Hélène Ventoura.
Dans le registre "A chacun son clown", celui de Hélène Ventoura, formée à l'Ecole du Samovar et l’Ecole du cirque Annie Fratellini, c'est d'abord un moulin à paroles qui fait de l'auto-allumage et qui suit le fil rouge d'une pensée divagante en zig-zag.
Surtout quand il entreprend de raconter, de manière subversive, l'histoire de Cendrillon avec une héroïne qui rue dans les brancards du déterminisme féminin véhiculé par le conte originel pour chercher à sa manière le prince charmant.
Avec "Tout un monde", elle procède à la customisation de ce conte par des télescopages en cascade avec d'autres contes, fables et histoires bibliques, des freaks à Hulk en passant par Alice au pays des merveilles, avec un humour décalé et parfois méchant, une dose d'humour noir et une once de grivoiserie qui ne provoque pas le rire à gorge déployée de la Piste aux Etoiles mais un sourire effaré.
Impossible d'anticiper les divagations de ce clown au maquillage à peine ébauché et sans nez rouge, habillé années 70 genre "les vamps" rayon ado, qui a des allures de petite fille montée en graine et, sur la tête, une minuscule cône bleu évoquant tant le cornet de glace d'un stroumpf qu'un chapeau de fée liliputienne.
Tant par sa façon "autistique" d'appréhender le monde, et donc de dynamiter certaines certitudes, que par sa scansion atone sous psychotropes atteinte parfois en bouffées convulsives, Hélène Ventoura a créé un personnage qui n'est pas sans rappeler Emma la clown de sa consoeur Myriem Menant.
Avis aux amateurs ! |