Cinq ans après Faces in the Rocks, son premier album, Mariee Sioux remet le couvert en s'éloignant quelque peu de la niche folk-native dans laquelle on aurait pu être tenté de l'enfermer. Gift for the end s'offre un folk de légende, emprunt d'une lente poésie, d'une magie douce. Une pièce délicate de musique belle, portée avec aisance par la fragile chanteuse, dont la voix pure fait ici l'essentiel du travail.
Il en faudrait tout de même un peu plus pour que la jeune chanteuse parvienne à faire oublier qu'elle est la copine d'Alela Diane, qu'elle vient comme elle de la ville de Nevada (perdu ! c'est en Californie), qu'elle fait comme elle du folk bucolique-minimaliste, qu'elle est comme elle d'origine multi-éthnique, qu'elle aime comme elle la nature et qu'elle mène comme elle une vie simple et tranquille... Et la tâche sera d'autant plus difficile que Gift for the end est produit par Tom Menig, qui l'y accompagne également. Tom Menig ? Le père d'Alela. Alela Diane Menig.
Peut-être justement aurait-on aimé que Mariee Sioux finisse le pas qui la porterait hors du folk, fut-il néo. Elle aurait pu, ainsi, s'autoriser à partir à la découverte du psychédélisme vers lequel lorgnent les arrangements délicats de l'album et que son travail sur les titres des autres avait déjà permis de goûter (on songe à une reprise des Cure, notamment). Elle n'en semble plus très loin, parfois, comme sur l'excellent "Twin Song" ; mais il semble toujours y avoir, au dernier moment, quelque chose qui la retient de s'abandonner complètement.
En attendant, peut-être, la maturité de ce pas de côté, on se contentera avec plaisir tout de même de trouver qu'il est beau, son folk. Même s'il ressemble encore un peu à tant d'autres folk. Et notamment à celui d'Alela Diane. |