Supermaan, avec 2 a. C'est comme ça. Aucun rapport avec le personnage de chez Marvell en tout cas ni, à ma connaissance, de référence à bollywood (ça ne vous évoque pas le titre d'un film de super héros à Bollywood, vous ?).
Rien d'un super héros chez Reza, non. Réservé et modeste, il n'a pas pour mission de sauver le monde mais nul doute que ce nouvel album sauvera quelques âmes.
Entouré d'un excellent groupe, Reza est un noble faiseur. Un artisan de la pop musique, celle, précieuse, que savent faire les Go Betweens, les Trashcan Sinatras et quelques autres groupes aussi cultes qu'oubliés qui furent et sont toujours de magnifiques orfèvres pop.
Mais si on ne devait en retenir qu'un, ce serait assurément les Go Betweens. Pas seulement parce que Reza nous gratifie d'une très belle reprise de "Love goes on" – à la fois très fidèle et tout à fait fraîche – mais parce que l'on retrouve tout au long de Supermaan cette rondeur dans le son, cette élégance des mélodies, cette assurance mâtinée de fragilité dans la voix que l'on aimait tant chez les australiens.
On retrouve aussi, notamment dans le très élégant jeu de batterie (oui, beaucoup d'élégance dans cet album, désolé pour la répétition) qui rappelle parfois celui de John Convertino avec ses grands mouvements de balais, sa gestuelle toujours très fluide et posée.
Fluide et posée, c'est également ce que l'on pourrait dire de la voix de Reza. Ronde et charmeuse, Reza ne la pousse jamais dans les extrêmes tout en offrant une belle palette d'émotions de la magnifique "The Killer" qui ferme l'album au beaucoup plus puissant "The house near the airport".
Un regret cependant, les seulement 10 titres pour tout juste une grosse trentaine de minutes passent bien trop vite sur notre platine et le mode "repeat" est vivement conseillé.
Cet album est une réelle réussite, à la hauteur de beaucoup de ces disques pop précieux que l'on aime, à ranger aux côtés des Go Betweens et House of Love. Un disque classe… et élégant. Définitivement. |