Le nom du groupe Zoufris Maracas doit son origine aux travailleurs algériens immigrés en France dans les années soixante.
A travers d’excellentes mélodies portées par un rythme africain entraînant, Zoufris Maracas distille dans ses paroles une conscience socio-écologique aigüe enveloppée de satyrisme et d’ironie, mais aussi d’indignation.
Son style lyrique pourrait être décrit comme une synthèse de ceux du camerounais Francis Bebey, du portugais José Afonso et de Manu Chao, en plus acide. La formule réussit à me faire sourire et rigoler en pensant aux incohérences du mode de vie français (et européen) contemporain.
Musicalement, l’album Prison Dorée m’évoque des affinités avec un certain jazz fusion et un peu de "vaudeville", mais les sons de l’Afrique tropicale règnent nettement tout en faisant un clin d’œil à l’Amérique du sud.
L’album commence avec deux morceaux clairement Sub-sahariens ("Et ta mère" et "Un gamin"). Puis sur "Les cons" apparaît un vaudeville manouche bien caustique, chanté par un Zoufri dégoûté. Et les belles chansons, portées par leurs paroles et mélodies attachantes, se succèdent joliment jusqu’à la douzième et dernière, "Feijaon" chanté en portugais. J’ai spécialement aimé le cinquième et le huitième morceaux, "En vélo jusqu’au Sahara" et "Dis papa".
En conclusion, cet album est une belle découverte de 2012. |