Monologue de Olivier Cadiot dit par Laurent Poitrenaux
dans une mise en scène de Ludovic Lagarde.
Olivier Cadiot, bardé de l'épithète romancier-poète-dramaturge, a adapté, pour un solo sur scène, un de ses textes littéraires, "Un mage en été", qui revêt la forme d'un livre-monologue qui narre les digressions, rêveries et hallucinations d'un personnage qui est un mage.
Cette qualité revêt la fonction d'un procédé qui permet et légitime la discursivité hypertextuelle, en l'espèce, un bric-à-brac d'évocations et de réminiscences fantasmagoriques à la manière du jeu de kyrielles, qui revêt la forme d'un collage certes virtuose mais qui demeure un exercice de style qui n'émeut, le cas échéant, que l'intellect.
A la mise en scène, Ludovic Lagarde n'a pas sévi dans l'épure mais dans la surabondance illustrative. Images flottantes, jeux de lumières du plein feux à la lumière verte à effet "Hulk", sons sophistiqués "désorchestrés" par l'IRCAM, effets de voix, de la distorsion à l'effet reverb, avec l'équipement micro HF, tout est techniquement parfait mais détourne l'attention, parasite le propos et formate l'imaginaire du spectateur.
L'officiant, Laurent Poitrenaux, comédien formé à l'école Jean-Laurent Cochet, maîtrise idéalement ses instruments que sont la voix et le corps et dispense une prestation d'autant plus remarquable que, réalisée sous la contrainte de la quasi immobilité, elle ne peut s'appuyer, au niveau du non-verbal, que sur la gestuelle des bras et des mains.
Toutefois, sur la durée d'1heure 30, sa gestuelle particulièrement belle et élaborée trouve ses limites et vire au mieux au langage des signes revisité par un chorégraphe au pire au sémaphore.
Cela étant, ce spectacle, parfaitement rodé qui tourne depuis 2010, fait des heureux. |