Spectacle fou, follement
grave ou drôlement fou, Psychopathes Associés
nous emmène en délire aux confins de l’absurde.
Un spectacle atypique entre théâtre et café-théâtre
qui donne envie de rencontrer les malades qui jouent ainsi avec
les conventions.
Les comédiens, François Duhem,
Stéphane Duperay et Cathy
Martin, et le metteur en scène, Reda
Samoudi sont au rendez-vous. Ils nous donnent un bel exemple
du dynamisme, de l’inventivité, de la générosité
et de la passion des jeunes générations de comédiens.
Et puis ils sont tous aussi sérieux à la ville qu’ils
peuvent être déjantés sur scène.
Question très conventionnelle : quelle est la genèse
de ce spectacle ?
Cathy Martin : Je suis la plus ancienne sur ce
projet qui existe depuis longtemps. Le projet est né sous
l’impulsion d’un metteur en scène qui a quitté
le théâtre. Le spectacle sous forme de feuilleton café-théâtre
a été joué à Rouen, à Nantes
mais jamais en totalité. Il a été repris en
2003 quand les membres de la troupe actuelle se sont rencontrés.
Nous l’avons repris et joué jusqu’en juin. En
2004 nous l’avons de nouveau repris. Avec le départ
du premier metteur en scène, le projet a pris une nouvelle
forme.
François Duhem : Au départ effectivement
il s’agissait d’un feuilleton en 6 épisodes de
45 minutes qui permettait de suivre les personnages de manière
chronologique. Pour plusieurs raisons tenant au fait que cela fonctionnait
moins bien au niveau de l’écriture du fait que nous
n’arrivions pas à garder sur la durée la même
dynamique et qu’il était difficile de proposer, en
termes commerciaux, un projet de feuilleton à une salle.
Après le départ du metteur en scène,
nous avons décidé de garder le projet de base et Reda
s’est chargé de la mise en scène. Nous sommes
partis travailler en résidence pendant une semaine et nous
avons complètement revu l’existant. Nous avons supprimé
ce qui nous plaisait moins et rajouté toutes nos envies pour
faire un spectacle unique qui dure une heure.
Il n’est pas cité de nom d’auteur.
S’agit-il d’une écriture collective ?
François Duhem : Les idées étaient
communes mais la plume était celle de l’ancien metteur
en scène. Mais pour le spectacle actuel qui dure une heure,
l’écriture est commune.
Reda Samoudi : Sur l’ancienne écriture,
il y avait un univers qui était plus ou moins présent.
Il narrait l’existence de personnages qui étaient psychopathes
mais nous nous sentions un peu frustrés car il transparaissait
dans la narration et l’évocation de leurs aventures.
Nous avons voulu prendre l’essence même de cet univers
simplement et le recadrer non pas en narrant mais en faisant un
spectacle. Dans cette démarche, l’histoire devient
presque, entre guillemets, secondaire. L’important ne réside
pas dans l’histoire qui n’est qu’un prétexte.
L’important c’est que nous voulions
faire ce que nous aimerions voir sur une scène à l’instinct
ce qui en fait d’ailleurs un spectacle évolutif qui
est encore en cours de création. Dans la mise en scène,
il y a différentes bulles qui sont esquissées et qui
s'interpénètrent. Nous nous donnons une entière
liberté. Le café théâtre n’est
pas totalement notre univers dans son sens one man show et en même
temps c’est pas tout à fait complètement du
théâtre. Nous sommes dans la recherche d’une
folie qui se traduit par la forme de ce que nous faisons. L’idéal
pour nous serait que l’on fasse presque abstraction de l’histoire.
L’absence de linéarité et
d’histoire au sens traditionnel du terme en matière
théâtrale avec une présentation des personnages,
un développement et une chute, peut d’ailleurs déconcerter
les spectateurs et lors de la représentation à laquelle
nous avons assisté certaines personnes derrière nous
disaient : On n’y comprend rien.
Reda Samoudi : C’est le meilleur compliment
pour nous. Ce qu’il faut d’ailleurs prendre dans cette
critique c’est que nous ne sommes pas encore assez dans la
folie ! D’instinct nous allons vers quelque chose qui doit
basculer, vers quoi on ne sait pas encore. Le point de départ
de ce spectacle est une phrase qui revient en leitmotiv tout au
long du spectacle. J’avais demandé aux comédiens
de trouver une phrase qui contenait certains mots. Cela étant
le spectacle évolue encore et nous sommes conscients qu’il
y a encore du travail à faire. Il nous faut encore travailler
pour devenir fous.
Vous avez parlé d’univers. Quel est
l’univers de PA ?
Reda Samoudi : Il est difficile de le décrire
avec des mots. C’est plus factuel. C’est quelque chose
qui nous parle à tous mais qu’il n’est pas facile
de décrire de manière logique. Et nous n’avons
d’ailleurs même pas trop envie de le décrire
car ce que nous cherchons justement c’est de proposer des
choses que nous avons envie de voir au moment où nous jouons.
Nous travaillons ainsi en répétition. On essaie et
puis on voit si ça fonctionne. Si oui, on garde. Si non,
on jette.
Par exemple, il faut un code de scène clair,
par rapport à l’interpénétration des
bulles dont nous parlions. Cela venait du fait que le personnage
entrait sur scène en venant des jardins ou des coulisses.
Or, lors des représentations au Festival d’Aurillac,
l’absence de coulisses nous a amené à trouver
le code de la cloche. Cela a bien fonctionné et on l’a
gardé.
François Duhem : Et puis ce code dont on
comprend bien la raison s’efface peu à peu au cours
de la représentation et cela correspond aussi à ce
que nous avons envie d’instaurer. C’est-à-dire
qu’à la fin tous les univers s’interpénètrent
tant sur scène qu’avec le public.
Reda Samoudi : Effectivement, c’est aussi
une démarche que nous avons développé. Dans
l’introduction, nous mêlons les comédiens au
public. Dans cette folie, il y a une perte de repères. Qui
joue ? Quand joue-t-on ? C’est un peu cela qu’on attend
du café théâtre. J’ai un ami qui dit une
belle phrase à ce sujet. Il dit : Quand on va au café
théâtre, on s’attend à rencontrer des
extraterrestres qui ont encore de la poussière d’étoiles
sur les épaules.
Comment s’est faite la distribution des
rôles ?
Reda Samoudi : Nous avons eu la chance de nous
rencontrer sur le projet initial et d’avoir une très
bonne accroche entre nous qui a créée des liens très
forts entre nous renforcés par ce que nous avions vécu
ensemble sur ce projet. Je jouais dans le feuilleton et ensuite,
d’un commun accord, j’ai pris la direction du nouveau
projet parce que j’avais déjà fait de la mise
en scène.
François Duhem : Dans le projet initial,
il y avait 3 personnages bien définis. Cathy avait déjà
joué le rôle de Mélanie qu’elle a donc
naturellement repris. Pour ma part, j’ai été
choisi pour le rôle de Jean François Jeff sur lequel
j’ai beaucoup travaillé. J’ai donc gardé
ensuite ce rôle parce que plus on travaille
un personnage plus il se rapproche de nous et de notre énergie.
On travaille quand même beaucoup sur la construction du personnage.
Le personnage de Klara était joué
à l’origine par Mélanie Allart qui a provisoirement
arrêté car elle a eu un bébé. Le rôle
a été repris par Stéphanie Duperay qui était
une de mes camarades de cours. Quant au personnage de François
Rousseau, entre le chevalier, l’extraterrestre, l’infirmier,
un mélange de plein de choses en fait, il s’est créé
en cours de répétition, en improvisation à
partir de la phrase.
Reda Samoudi : Nous nous racontons bien sûr
une histoire entre nous par rapport à l’interpénétration
des univers et le rôle de ce 4ème personnage mais il
n’est pas important que cela soit explicitement proposé
aux spectateurs. Ce qui importe c’est la compréhension
du code de jeu et que les spectateurs basculent avec nous vers autre
chose, un peu à l’image de la zapette qui nous amène
à changer de chaîne.
Les personnages sont donc des psychopathes et
les comédiens réussissent une vraie performance pour
ressembler tant au niveau physique que comportemental à des
personnes atteintes de troubles psychiques, sujet quand même
relativement grave.
Reda Samoudi : Même si nous sommes au café-théâtre,
nous avons beaucoup travaillé sur cet aspect-là, les
névroses, les pulsions de mort. Ce qui nous réunit
aussi c’est l’intérêt d’être
sur le fil du rasoir en amorçant quelque chose de grave et
immédiatement désamorcer avec quelque chose de pas
grave et vice-versa.
François Duhem : Au Festival d’Aurillac,
nous faisions systématiquement des parades dans la rue avant
le spectacle pour informer le public des représentations.
Nous nous sommes rendus compte combien ça dérangeait
les gens quand nous allions vers eux dans le rôle de notre
personnage. Quand je faisais l’autiste, sans bouger puis en
allant vers eux compulsivement, les gens ne prenaient pas mes tracts
mais se dirigeaient vers Mélanie vis-à-vis de laquelle
ils éprouvaient plus d’empathie ou vers Klara qui au
niveau de la perception paraissait plus proche de la normalité.
L’approche de François était encore différente
puisque du fait de son costume il était bien perçu
comme un comédien. Mais vis-à-vis de moi c’était
à la fois drôle et pas drôle. Mais là
est l’intérêt également. De créer
un malaise parce que cela existe dans la vie et de jouer dessus.
L’idée de mêler les comédiens
au public qui attend avant d’entrer dans la salle est excellente
car elle permet de constater que le spectacle est aussi dans la
salle. Il est très amusant de voir et comparer leurs réactions
entre ceux qui ne s’aperçoivent de rien, ceux qui disent
: Tiens, ce soir on emmène les gogols au théâtre,
ceux qui, mal à l’aise, rient bêtement et ceux
qui rentrent dans le jeu.
Reda Samoudi : C’est le but recherché.
Et puis le rire est toujours proche de quelque chose de grave afin
de le désamorcer. Nous ne sommes pas intéressés
par l‘humour facile.
Pour le coup, vous vous attaquez à un sujet
qui n’est pas politiquement correct.
Reda Samoudi : Il est vrai que les sujets qui ne
sont pas politiquement corrects nous intéressent. Le point
commun des 3 personnages est qu’ils souffrent et cela est
toujours présent à notre esprit quand on travaille.
Cette souffrance engendre un certain comportement que nous poussons
un peu à l’extrême pour déclencher le
rire.
Stéphane Duperay : L’absence de limite
permet de pousser loin le personnage de Klara et cela me plaît.
Klara au début se positionne un peu en décalage par
rapport aux autres car il n’y a pas de points communs évidents
au départ. Et puis il y a une rencontre et même une
fusion à la fin où elle libère toutes ses pulsions.
Ce spectacle casse les conventions théâtrales et ne
laisse pas les spectateurs indifférents. D’autant qu’on
ne sait jamais ce qui va arriver.
Les rôles sont-ils interchangeables ?
Cathy Martin : Oui, complètement et s’il
y a un absent on peut tout à fait reprendre le rôle.
Plusieurs d’entre vous sont passés
au cours Studio Alain de Bock.
François Duhem : C’est une école
privée, une petite structure qui propose des classes de 15
élèves avec des professeurs qui délivre un
enseignement très varié, classique, contemporain,
commedia. Elle a de plus un rapport qualité-prix intéressant
pour 20 heures de cours par semaine. Et puis j’apprécie
l’esprit de cette école dans laquelle il n’y
a pas de star système avec de jeunes comédiens un
peu m’as-tu-vu. Je ne dis pas que c’est forcément
le cas des autres écoles. Mais quand on est comédien
on travaille forcément sur notre ego et cette école
ne nous emmène pas sur ce chemin-là.
Reda Samoudi : Il n’y pas des écoles
qui font du star système. Je suis passé par le cours
Florent et j’ai constaté que dans les écoles
où le nombre d’élèves est important il
y en a toujours qui sont là pour se la péter et d’autres
pour travailler. Mais il est exact que la vitrine…
Le spectacle est monté par la Compagnie
La Gargouille que vous avez créée ou rejoint. A quoi
cela correspond-il ?
Reda Samoudi : Nous faisons tous des choses à
côté de la compagnie. Nous avons tous des projets divers.
Mais la compagnie c’est notre maison, notre hygiène,
nos repères. C’est grâce à elle que nous
irons vers ce que nous avons envie de faire. C’est un lieu
de liberté où comme on dit entre nous : "On peut
se sentir le cul". Actuellement, nous essayons d’élargir
notre structure à d’autres formes artistiques et à
des personnes qui partagent le même état d’esprit
qu’ils soient graphistes, musiciens pour tendre vers un collectif
dans un même lieu. Il faut réunir les compétences
pour pouvoir mener des projets dans l’entraide dans un système
d’échange, de troc de services en quelque sorte.
Ma question est un peu prématurée
parce que votre spectacle dans sa forme actuelle est encore jeune
mais vous jouez actuellement un jour par semaine au Théâtre
de la Providence qui par son choix de programmation permet de donner
sa chance à de nombreux spectacles. Quels sont les premiers
retours que vous avez ?
Jérôme Laeng : Nous avons de très
bons retours du public que ce soit par leurs réactions à
la sortie du spectacle ou le Livre d’or. Le comique, l’énergie,
l’originalité, la folie du spectacle sont souvent relevées
et applaudies. Pour le moment, nous n’avons pas encore de
retours des professionnels établis. Mais il est vrai que
la pièce est encore jeune, en devenir et le Théâtre
de la Providence nous permet de rôder et tester la pièce
et de commencer à la faire connaître. Nous agissons
donc progressivement pour établir des contacts. En août
2004 nous étions au Festival d’Aurillac et en septembre
2004 nous avons participé à deux festivals, celui
des Tréteaux nomades et Du rififi aux Batignolles à
Paris.
François Duhem : Notre satisfaction c’est
aussi de voir que les gens qui ont vu le spectacle l’année
dernière reviennent et trouve celui-ci meilleur.
Reda Samoudi : Nous travaillons dans un état
d’esprit qui fait que nous allons au bout d’une idée
sans se juger et essayer de travailler à l’envie sans
se fixer de limites quant à ce qui se fait ou ne se fait
pas. Et quand on va au bout d’une idée, on arrive toujours
à quelque chose de barré qui est inconscient et qui
touche les gens au niveau du ressenti. Car au départ cela
n’a pas été réfléchi mais senti.
Cathy Martin : Nous éprouvons un réel
plaisir à être là.
Reda Samoudi : Ce que j’ai préféré
dans le Livre d’or c’est
la phrase : "Vous êtes tous des malades".
Je suppose que vous tendez à trouver un
lieu pour une programmation plus dense.
Reda Samoudi : Il faut demander à notre
attaché de presse.
Jérôme Laeng : Effectivement. Sur
un ou plusieurs lieux pour jouer éventuellement toute la
semaine. Mais nous sommes confrontés à des problèmes
financiers parce que des salles existent pour nous accueillir mais
il faut que les comédiens paient pour louer la salle à
la semaine.
Effectivement, vous n’êtes pas les
premiers à nous parler de cette frilosité des théâtres
en termes de création artistique qui est souvent primée
par une démarche purement économique.
François Duhem : En ce moment, nous revoyons
complètement le dossier de présentation de notre spectacle
puisqu’il a changé.
Reda Samoudi : Tout doit être recadré
pour être proposé à des professionnels. Et ce
spectacle contient aussi en germes quelques idées pour un
prochain spectacle.
Un scoop ?
Reda Samoudi : Euh…non (rires). Cela étant
une fois par semaine, ce n’est pas suffisant. Les festivals
c’est bien mais cela reste du coup par coup et ne remplacent
pas l’intérêt de jouer tous les jours ce qui
donne de l’intensité au travail.
Vous avez abordé l’ego du comédien
alors parlez-nous de vous et de vos projets parallèles.
Cathy Martin : Je suis issue du cirque et j’aime
bien toucher un peu à tout. Le théâtre est là
maintenant mais je m’intéresse à d’autres
choses. J’ai plusieurs projets de spectacles notamment pour
enfants avec justement Mélanie Allart qui s’inscrivent
tous dans le spectacle vivant.
François Duhem : Pour ma part, en ce moment,
je ne m’investis pas trop dans d’autres projets parce
que je suis entré au Studio de Bock pour un cursus en 3 ans
et je suis en dernière année que je souhaite mener
à son terme car c’est important pour moi à l’exception
des projets qui pourraient naître au sein de la compagnie
bien sûr et de rôles dans des courts métrages
par exemple qui n’implique pas une trop grande disponibilité.
Par ailleurs, je m’essaie un peu à l’écriture
théâtrale Je me suis donné un an pour travailler
sur une pièce sur le thème de la mort. Donc je ne
suis pas en recherche permanente de travail qui me poserait ensuite
des problèmes d’emploi du temps.
Stéphane Duperay : Depuis l’année
dernière, je joue dans la pièce "Croque Madame"
qui se joue dans différents endroits qui nous ramène
dans le monde des psychopathes puisque je joue le rôle d’une
animatrice de téléréality show qui rencontre
un serial killer cannibale. Nous jouons actuellement à l’harengbar
rue de la Folie Méricourt tous les 15 jours. Par ailleurs,
je suis en répétition pour "Couple ouvert à
deux battants" de Dario Fo avec François Rousseau. Je
fais également un remplacement dans la Compagnie Comédiens
et Compagnie qui joue "La princesse d‘Elide" dans
des théâtres nationaux en province ce qui me permet
de faire une chose très différente du café
théâtre. Et puis j’achève aussi ma formation
au cours de Bock.
Reda Samoudi : Je gravite dans la mise en scène.
J’ai fait la mise en scène de "Un ouvrage de dames"
qui s’est joué cet été au Théo
Théâtre avec une autre compagnie avec laquelle il y
a une vraie synergie et qui va peut être rejoindre la Gargouille.
Nous allons la reprendre sans doute pour une programmation plus
dense. Je joue comme comédien dans une pièce d’un
auteur algérien Slimane benaïssa qui est un auteur assez
connu déjà. Il a beaucoup travaillé au Canada
et commence à être connu en France. Le sujet de la
pièce est un Roméo et Juliette de la cité mais,
et je mets le "mais" tout de suite, car je suis allergique
à cela, ce n’est pas une pièce clichés.
Elle est née d’ateliers d’écriture
de jeunes des cités sur le thème de l’amour
que Slimane Benâissa a retravaillé. C’est très
drôle mais cela traite aussi d’un sujet plus grave qui
est la non communication des générations, la génération
des émigrés ne communiquant absolument pas. Cela se
joue avec la compagnie Ra de Tours sur une mise en scène
de Madeleine Gaudiche en province et prochainement à Massy.
Nous espérons pouvoir jouer dans de grandes villes et dans
les grands ensembles pour porter la bonne parole. Un peu de cinéma
et puis un groupe de musique Tozz qui mélange théâtre
et musique d’inspiration disco-funk et des textes en français.
Dans ce groupe on retrouve Mélanie qui fait partie des chœurs.
Nous sommes en phase de maquettage.
Quel a été votre rôle quand
vous avez repris ce spectacle et maintenant s’agissant d’un
spectacle qui évolue encore ?
Reda Samoudi : Au départ, mon rôle
a été de cadrer de façon très importante
le travail au point où on m’appelait le dictateur pour
imposer des choses mais aussi pour les faire assimiler. Maintenant
je les laisse développer dans l’instant ce qu’ils
ressentent. Je reviens régulièrement bien évidemment
pour recadrer d’éventuels dérapages par rapport
à l’idée de base. Mais je veux me laisser surprendre
par ce qu’ils proposent. On ne crée jamais autant que
lorsqu’on a une contrainte au départ. C’est à
partir du moment où on a des règles bien établies
que l’on peut s’en affranchir.
François Duhem : Il y a un réel plaisir
à jouer. Maintenant, on est dans cet état. On est
heureux qu’il y ait eu ou non des ratés d’ailleurs.
Il est important, surtout dans un spectacle comme celui, que le
public sente que l’on s’amuse.
Reda Samoudi : Même s’il y a un incident,
les gens sont avec nous dans le même bateau. On ne fait pas
d’esbroufe. Quand j’ai repris le rôle de Klara
et que j’ai eu un trou de texte, le personnage du Lord est
venu avec le texte et m’a dit : "C’est là
!". On a repris et on a tous ri ! Mais je pense, et j’en
suis persuadé, que nous n’aurions pas pu faire cela
si tout n’avait pas été très structuré
au départ. Faire du déstructuré immédiatement
je crois que ça n’existe pas.
Vous avez un discours très professionnel
quant à la mise en scène.
Reda Samoudi : La plupart des gens travaillent
comme cela et ce n’est pas un hasard. Je suis comédien
aussi et c’est un bonheur de donner sa confiance à
quelqu’un qui va vous diriger puis vous lâcher à
un moment donné parce que les rails sont posés et
laisse le comédien s’épanouir.
Belle chute …et voici qu’arrive le cinquième
luron, François Rousseau, qui s’extirpe
des embouteillages.
Parlez nous un peu de la pièce et de vos
projets.
François Rousseau : Ce que j’aime
dans cette pièce c’est qu’elle est ouverte à
tous les délires et évolutive. L’essentiel est
que l’on puisse s’éclater et l’absence
d’interdits. La moindre petite idée peut nous emmener
dans des choses différentes et ce genre d’opportunité
est rare. Quoi d’autre ? Pas que des choses forcément
drôles. Mais sinon…
Si …une phrase : And you will know my name
is the lord and I lay my vengeance upon thee – By the death
!
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