Le trio Shine,
né de la rencontre de Guillaume Simon,
Laurent Houdard et Hanane
Laraki, a sorti un maxi 5 titres qui a retenu notre attention.
Entre l'écoute de ces titres et leur concert au Canal Opus,
nous avons rencontrés les deux premiers pour en savoir plus.
Au xtermes de cette interveiw, il apparaît que Shine est
un groupe en pleine maturation tant en ce qui cocnerne leur musique
que l'évolution du groupe.
Qui est Shine ?
Guillaume : Le groupe est composé
de Laurent (guitare, réalisation, arrangements et programmation),
Guillaume (écriture, claviers, saxophone, guitare) et sur
le maxi Hanane (voix). A la base, nous sommes 3 plus des musiciens
sur scène. Nous avons également une autre chanteuse
américaine, Jessica qui a une voix plus soul.
Comment vous êtes-vous rencontrés
?
Guillaume : Par un ami commun. Nous avons fait
la même école d’ingénieur un peu en même
temps. Un de mes amis a travaillé avec Laurent.
Laurent : J’étais un ancien collègue
de boulot et il m’a dit puisque tu aimes le jazz j’ai
un ami qui fait des concerts. Je suis allé voir Guillaume
en concert et j’ai bien aimé. J’y suis retourné
et puis j’ai fait des photos que je lui ai envoyé.
Et puis voilà, de fil en aiguille….
Votre répertoire était donc plutôt
jazz à l’origine ?
Guillaume : J’ai un autre groupe Union Square
Group qui est un groupe de jazz moderne qui existe encore aujourd’hui.
Mais avec Laurent, nous sommes partis sur une autre direction que
j’avais envie d’explorer : la chanson pop-électro.
Et vous ?
Laurent : Je faisais plutôt des petits concerts
entre amis ou pour la fête de la musique dans un registre
pas seulement jazz. C’est mon premier projet d’envergure.
Envergure pour quoi ?
Laurent : Dès le départ nous avons
senti qu’il s’était passé quelque chose
et que nous nous complétions.
Guillaume : Nous avions envie de faire quelque
chose dans la même direction. Et il semblerait qu’on
ne se soit pas trop trompé.
Au départ, vos morceaux étaient
donc uniquement instrumentaux ?
Guillaume : Oui.
Laurent : Au tout début. Mais très
rapidement nous avons eu envie d’une voix et en définitive
tous les morceaux sont chantés. Nous avons rencontré
Hanane qui était l’amie d’un ami musicien avec
qui je jouais.
Ce n’est donc pas la chanteuse qui a influencé
la couleur musicale du maxi ?
Guillaume : Sa voix constitue quand même
une influence.
Les morceaux ont été composés
après l’avoir intégré au groupe ?
Guillaume : Il n’y a qu’un morceau
One day qui a été écrit avant.
Vous avez une formation musicale ?
Guillaume : Nous jouons de vrais instruments. Avec
Laurent j’ai découvert tout l’aspect intuitif
de l’électronique, la recherche de sons qui est aussi
intéressante que de jouer d’un instrument. J’ai
joué du jazz sur le tard, beaucoup et longtemps. Je m’équilibre
mieux aujourd’hui entre la pop et le jazz.
Qui compose les morceaux ?
Guillaume : Les deux. Sur ce maxi les morceaux
sont de moi sauf Insomnie qui est de Laurent.
Ces morceaux sont bien éloignés
du jazz moderne. C’était un
exercice ?
Guillaume : C’était une envie, un
besoin, exprimer une autre facette. Et notre rencontre est bien
tombée.
Et ce n’est pas difficile de changer de
registre ?
Guillaume : Si. Car je n’avais pas écrit
de chansons auparavant. Construire une chanson s’apprend.
Il y a des réflexes à acquérir. Il y a des
structures de morceaux à respecter, trouver un rythme, ce
qui n’était pas naturel il y a un an et demi.
Le fait d’avoir une formation musicale n’aide
pas ?
Guillaume : Ce qui aide c’est de savoir expliquer
aux autres ce que l’on veut. Sans base d’harmonie ou
de solfège, il est difficile d’expliquer à des
musiciens qui arrivent ce que l’on veut. Mais ce n’est
pas non plus la panacée. Ça ne suffit pas.
Comment avez-vous procédé pour mener
ce projet à terme ?
Guillaume : Nous avons commencé par un 2
titres sur lequel on a senti un retour. Ça plaisait. Nous
avons fait quelques concerts. Notamment un en Angleterre puis à
Paris. Mais nous n’avons pas pris contact avec des maisons
de disques. Nous avons donc été encouragé à
faire un maxi. C’est ce que nous avons fait. Nous voulions
qu’il soit correctement fait pour le proposer aux gens et
voir ce qui se passe.
Ce maxi a déjà été
expérimenté en concert ?
Guillaume : Oui. Nous en avons de bons retours,
et des retours professionnels également. Ça commence
à passer à la radio, française et étrangère.
Vous sentez un frémissement
?
Guillaume : Cela étant, il nous reste beaucoup
de travail pour préparer la scène du 13 octobre où
nous jouerons tout l’album à venir. La scène
c’est encore un autre travail.
Vous avez fait beaucoup de scène ?
Guillaume : Non. Nous avons fait 5 concerts. Notre
démarche est l’inverse maintenant. Nous avons attendu
d’avoir un maxi fini pour faire des concerts. Maintenant nous
allons faire des concerts pour tester les morceaux de l’album
à venir.
En concert, le groupe va être plus étoffé
?
Laurent : Il y aura des musiciens qui ont participé
au maxi et puis d’autres.
Guillaume : Ce sont avant tout des amis qui sont
intéressés par cette voie. Nous serons 8 sur scène.
Ça paraît beaucoup mais il faut ça. Nous ne
faisons pas du rock-rock mais une musique qui demande une certaine
sophistication au niveau des arrangements. Les morceaux que l‘on
fait tiennent la route en acoustique.
Ça commence comme ça.
Laurent : Oui. La plupart du temps Guillaume m’envoie
un truc piano-guitare-voix et me demande mon avis.
Guillaume : Nous jouerons avec 2 claviers, une
guitare acoustique et une électrique, un ordinateur, une
basse, une batterie et 2 chanteuses.
Cela doit être l’enfer pour les répétitions
?
Guillaume : Oui.
D’autant que vous devez avoir un travail
à côté ?
Guillaume : Moi et Laurent nous ne faisons que
ça en ce moment. Ce que nous faisons demande beaucoup de
temps. Les autres musiciens dont certains sont professionnels disposent
de moins de temps. Mais quand on a la foi…
Laurent : …on y arrive. Le fait qu’ils
soient professionnels et motivés permet d’aller plus
vite.
Ce concert est le seul programmé pour le
moment ?
Guillaume : Nous avons joué le 18 septembre
à House of Live, le 4 novembre nous jouerons à la
Péniche 6-8 près de Notre Dame. D’autres vont
venir. Nous avons vraiment envie de faire des concerts.
Votre maxi autoproduit est disponible dans des
points de vente ?
Guillaume : Oui. Il est vendu à la FNAC.
Laurent : Il a été en écoute
à la FNAC ce qui permet une percée.
Guillaume : Le passage en radio aide aussi.
Vous avez tout fait
seuls ?
Guillaume : Oui. Au début. Maintenant nous
avons une amie qui est notre manager et s’occupe de toutes
les démarches qui prennent beaucoup de temps. Nous avons
contacté surtout les radios et les webzines qui sont attentifs
à ce qui se passe.
Pour le concert du 13, vous avez contacté
les professionnels ?
Guillaume : Oui. Je ne sais pas s’ils viendront.
Nous avons un titre qui va bientôt sortir dans une compilation
électronique. Donc nous commençons à intéresser
un peu les labels. Le 13, c’est notre concert le plus ambitieux.
Quelle musique fait Shine ?
Guillaume : Ce n’est pas du jazz ça
c’est sûr…
Laurent : …mais c’est dur à
définir car ça part dans plusieurs directions avec
pas mal d’influences. Nous avons mis pop électro. Mais
encore…."Ashbury" est trip hop. C’est plutôt
pop au sens large et non péjoratif du terme.
Les autres morceaux qui existent déjà
pour un prochain album sont de la
même couleur musicale ?
Guillaume : Ils possèdent une tonalité
plus rock.
Comment sonneront les morceaux en live ?
Guillaume : Par exemple le morceau "Ashbury"
est basé sur une boucle qui n’est pas reprise en live.
Donc le son est différent. En revanche, Insomnie qui est
en version courte sur le maxi sera plus développé.
Non pas pour le rallonger mais pour l’amplifier. Le final
de "One day" est également un peu plus étoffé.
"Daylight" comportera des arrangements différents.
En revanche "Hawaï" reste très proche de la
version album.
La formation à 8 permet donc de reproduire
ce que vous avez fait avec des samples pour l’album ?
Guillaume : Oui. Mais nous rejouerons certainement
avec des samples car une formation de 8 est lourde même si
elle donne de la densité et de l’humain.
Quid de l’album ?
Guillaume : A priori nous allons faire un album
quoi qu’il arrive sauf dépression nerveuse simultanée
de tout le monde.
En autoproduction ?
Guillaume : Nous ferons des maquettes mais nous
ne pourrons pas aller aussi loin que sur le maxi si nous sommes
tout seuls. Compte tenu des retours nous espérons qu’un
label pourra nous aider. Je suis optimiste parce que nous faisons
plaît.
A terme votre projet débouche sur une carrière
professionnelle ?
Guillaume : La musique est déjà mon
métier.
Laurent : En ce qui me concerne, pour l’instant
c’est mon métier.
Donc vendre des disques, être disque d’or
?
Guillaume : Au moins arriver à vivre correctement
de ce que l‘on fait. Jouer derrière avec des gens qui
chantent devant. C’est commercialement possible. Un groupe
comme Zero 7 y arrive en Angleterre.
Laurent : Nous ne voulons pas devenir des stars mais avoir les moyens
de continuer.
Vous avez joué d’ailleurs avec un
membre de ce groupe ?
Guillaume : Oui, fortuitement. Leur démarche
artistique nous plaît bien.
Quel est votre public ?
Guillaume : Nous n’en savons rien encore.
De toutes façons, essayer de cibler serait une erreur.
Laurent : Notre démarche n’est pas
de cibler un public mais de faire la musique que l’on aime.
Quelles sont vos influences musicales ?
Laurent : Zero 7 certainement. Mais à part
eux, si influences il y a elles sont multiples et inconscientes.
J’apprécie Radiohead, Archive mais je ne veux pas reproduire
ce qu’ils font.
Guillaume : Nous n’avons pas de guide spirituel.
Comment se passe l’écriture
des morceaux ?
Guillaume : J’écris la musique et
les textes à partir d’accords à la guitare ou
au piano. L’écriture des textes est le plus difficile
pour moi.
Vos textes sont plutôt en anglais ?
Guillaume : Oui. Sur le maxi, Insomnie écrit
par Laurent est en français. Il y en aura sans doute 3 sur
l’album dont un texte écrit par un membre du groupe
Superflu.
Si vous ne disposiez que de 3 mots pour caractériser
votre musique, quel serait votre choix ?
Guillaume : A toi de réponrde...
Laurent : Je dirais "émotion".
Un seul mot c’est plus facile.
Guillaume : Je dirais "choses à dire"
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