Pendant l'été 2012, le Musée du Quai Branly sera placé, avec l'exposition "Les séductions du palais", sous le signe des plaisirs de bouche et des arts de la table tels qu'ils étaient pratiqués en Chine jusqu'au début du 20 ème siècle.
En effet, le Musée du Quai Branly accueille, pour la première fois, une exposition du Musée National de Chine, et ce, dans le cadre du programme d’échanges culturels franco-chinois liés aux célébrations du centenaire de ce dernier.
Conçue sous le commissariat de Jean-Paul Desroches, conservateur général du Patrimoine, responsable du département Chine au musée des Arts asiatiques Guimet, et de Yan Zhi, conservateur au Département des expositions du Musée national de Chine, l'exposition joliment scénographiée par Alexandra Plat, permet au visiteur de découvrir le raffinement de la vaisselle utilisée pour les agapes impériaux.
L'histoire de la table chinoise : un art au service du goût
"Les séductions du palais" c'est à la fois la Chine vue des cuisines mais surtout, des tables de banquets présentées selon un parcours chrono-géographique et thématique qui permet de contempler 8 millénaires d'Histoire des arts décoratifs chinois depuis le néolithique jusqu'à la dernière dynastie manchoue.
Une Histoire qui s'explique non seulement par l'appétence des Chinois pour les plaisirs de bouche mais également parce que la qualité de la vaisselle constituait un des signes ostentatoire de richesse et de puissance des princes.
L'exposition reste une exposition pointue mais le visiteur néophyte pourra néanmoins apprécier ce voyage dans le temps au cours duquel il pourra constater la permanence d'un répertoire de formes nonobstant l'évolution des techniques et la diversité des décors.
Après les tripodes en solide poterie noire du néolithique, enfumée par la cuisson, et les céramiques dite "coquille d’œuf" en raison de leur finesse, les ustensiles sont réalisés en bronze.
Les poteries en grès porcelaineux et en terre cuite polychrome sont également très présentes.
Avec l'instauration de l'Empire au 2ème siècle commencent quatre siècles de prospérité et d’unité nationale qui connaissent une certaine démocratisation de l'art culinaire.
Mais les cours princières rivalisent dans le somptuaire avec la vaisselle en laque puis l'orfèvrerie avec le travail des métaux précieux qui culmine avec la dynastie des Tang.
Aux alentours de l'an mille, dans la dynastie de Zhou qui privilégie le solide existe à la Cour un Ministère des Nourritures.
A cette époque triomphe la porcelaine et l'exposition permet d'admirer des pièces exceptionnelles en porcelaine "bleu-et-blanc".
Parmi les curiosités, des objets d'une modernité étonnante par le minimalisme esthétique et des petites assiettes en céramique vernissée de l'époque Ming qui constitue des offrandes rituelles permanentes.
Et puis, l'exposition est scandée par des recettes qui, à défaut de mettre réellement l'eau à la bouche, époustouflent telles celle datant de 3 000 ans avant l'ère chrétienne, la "fondue de faisan Zhigeng", plat inventé par Pengzu le père de la cuisine chinoise ou celle du "chien braisé dans un bouillon de tortue".
A noter que les 6, 7 et 8 juillet 2012, est organisé un week end d'activités - en accès libre dans lalimite des places disponibles - autour de la gastronomie et des traditions chinoises avec une déambulation gastronomique dans le jardin, des ateliers et de srencontres et surtout le 6 juillet, de 19 à 23 heures, une soirée festive gastronomique, musicale et culturelle. |