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puce Bertrand Chanal & Nicolas Hugon - Seul à seul
Interview  (Paris)  15 septembre 2011

Le vendredi 29 juin 2012, La Casquette Productions a organisé, au cinéma Elysées Biarritz à Paris, la première de Seul à Seul, court-métrage réalisé par Nicolas Hugon et Bertrand Chanal.

Quelques mois auparavant, par une fin d'après-midi très chaude de septembre, à l'heure de l'apéro, c'est loin des projecteurs et des caméras que nous avions rencontré Nicolas et Bertrand, qui se livraient à l'exercice de l'interview, toujours à l'aise et prêts à rire. L'attitude est néanmoins professionnelle, la détermination se lit sur leurs visages et la maîtrise de leur métier ne fait aucun doute.

Mais juste avant, voici le teaser de Seul à Seul, l'occasion d'en savoir un peu plus sur cette aventure aux couleurs de road movie rêvé depuis la France.


Teaser de Seul à Seul, court-métrage réalisé par Nicolas Hugon et Bertrand Chanal

Pouvez-vous vous présenter ?

Bertrand Chanal : J’ai commencé au départ à écrire au collège, j’ai toujours été un grand lecteur depuis tout gamin : je lisais beaucoup de Jule Vernes, de l’imaginaire au roman épique, aventureux, fantastique. Du coup, j’ai commencé par écrire une suite à DragonBall Z alors que ce n’était pas encore fini, ça allait très loin… (rires)

J’ai commencé à faire des films à 17 ans au lycée. C’est bien simple, je n’arriverai pas à rattacher cela à un événement particulier. Au final, cela m’a pris comme une envie de pisser : un jour, je me suis dit : « tiens, si on faisait un film ». On a emprunté un petit caméscope. On avait écrit un scénario en 3 heures, on avait fait une aventure avec des petits poissons en peluche que l’on déplaçait nous-mêmes, on voyait nos mains, on faisait les voix à côté, on a repris le bruitage de Killer Instinct. C’était assez épique, c’était vraiment très très nul… On avait calé ça sur une journée, impossible à regarder mais on était super content de nous.

Cela nous a donné envie de continuer : après quelques économies de Noël et d’anniversaire, j’ai acheté un petit caméscope et on a fait un premier film dans le cadre d’un concours à Saint-Etienne. Ce qui nous a boostés sur notre premier « vrai » film, c’est qu’il y avait un concours qui se faisait autour de la fac de Sainté, je devais être en terminale. Le thème était la ville, autour de la ville de Saint-Etienne. On a fait un petit film de 15 minutes, un premier film donc complètement perfectible. On avait un peu détruit la ville de Saint-Etienne d’ailleurs puisque l’on présentait un type qui ne vivait que la nuit, qui subissait complètement sa vie et qui ne croisait personne. Un truc assez sombre et au final, qui techniquement était assez mauvais mais il commençait à y avoir un petit peu d’idées et puis l’envie de faire des films. Sur celui-là, j’étais avec Julien Ougergouz qui jouait et qui va jouer dans Seul à seul. C’est un ami d’enfance aussi.

Très vite, au bout de quelques films que l’on a fait en allant les uns sur les films des autres, on a monté, avec un petit groupe de dix, le Grenier du Shanak, une association pour pouvoir continuer à faire les films. Avant, c’était un peu informel et on a monté l’association pour pouvoir prétendre à quelques reconnaissances, des subventions, d’aides de la mairie et du Conseil Général. Maintenant, cela commence à devenir quelque chose de plus gros.

Tout cela semble s’être passé complètement naturellement. Est-ce qu’en parallèle tu as suivi des études d’audiovisuel ?

Bertrand Chanal : Pas du tout. J’ai fait des études d’anglais à la fac pour être prof d’anglais. En même temps, j’ai continué à faire ça en parallèle, passant finalement plus de temps à faire des films qu’à faire de l’anglais, à part regarder des films en VO. (rires).

Très naturellement, je me suis rendu compte que j’avais plus envie de faire des films que de bosser dans des lycées. Cela est venu récemment, je faisais encore des études il y a deux ans. J’ai arrêté, j’ai essayé de monter sur Paris, après avoir fait le tour de tous les réseaux stéphanois, parce qu’il y a pas mal de gens qui font des choses, mais plus en musique qu’en cinéma, c’est dommage. Il y a quand même des petits collectifs en cinéma. J’ai fait le tour de tous ces gens, j’ai eu l’occasion de bosser sur des tournages là-bas. Très vite, cela s’est limité en termes de potentiel de carrière. En loisir, à Sainté, il y a moyen de faire des films assez souvent. Par contre, en potentiel de carrière, il n’y a absolument rien. Je me suis dit que j’allais monter à Paris pour voir ce qui se passait.

C’est là que j’ai rencontré Mathieu Lesueur, qui est le directeur de production de Seul à seul et qui m’a présenté Nicolas Hugon, il y a un peu moins d’un an, en novembre 2010, pour bosser sur un projet commun de clip à l’époque. Il leur fallait quelqu’un pour faire de la prod’.

Nicolas Hugon : Il a remplacé Mathieu, qui était pris sur autre chose.

L’idée est de professionnaliser la chose ?

Bertrand Chanal : Oui, à deux niveaux. Je travaille plus en régie et en production pour ce qui est du travail au quotidien ; en réalisation, cela reste des choses à côté. Un projet de réalisation est long à mettre en place, c’est beaucoup de boulot et il y a beaucoup de monde. Pour l’instant, on n’a pas les moyens et la connaissance pour en vivre et je ne pense pas que cela arrivera avant un certain temps.

Concrètement, tu es intermittent du spectacle ?

Bertrand Chanal : Pas encore, je fais des heures jusqu’à être intermittent du spectacle.

Bonne présentation… A toi, Nicolas. Même schéma finalement ?

Nicolas Hugon : Un petit peu le même schéma. Autodidacte aussi, à faire des petits films d’horreur au caméscope dans le jardin. Logiquement, mon premier film s’appelait GoreGarden. (Rires) Le collectif en hommage au premier film s’appelle GoreGarden aussi mais tend à aller vers autre chose que le gore. J’ai fait pas mal de petits films qui ont évolué avec le temps : comme Bertrand cela commence à 14 ans avec des bouts de ficelle et au fur et à mesure, malgré nous on se professionnalise.

Tu n’as pas non plus un cursus adapté ?

Nicolas Hugon : Pareil. On m’a toujours découragé de faire des études de cinéma en me disant que c’était bouché. Je n’ai pas attaqué cette voix là, je ne pensais pas que l’on pouvait faire carrière là-dedans.

Et là, ça va mieux ? (rires)

Nicolas Hugon : Oui, ça commence à aller mieux ! Depuis quelques années justement, je me suis professionnalisé, je bosse beaucoup dans la musique, je fais beaucoup de teasers internet pour faire de la promo sur des artistes, de la captation de concert, du clip maintenant, beaucoup pour Sony Music. J’ai grimpé les échelons.

Avec Bertrand, on veut monter une boîte depuis quelques temps. Ce n’est pas facile, il faudrait une autre interview pour décrire les mésaventures. (rires) Lorsque l’on s’est rencontré, on a parlé un soir de faire un road movie. Coup de bol, j’avais un scénario de road movie dans mes tiroirs mais qui n’était pas du tout abouti, vraiment bringuebalant, que l’on a dû reprendre avec Nicolas Sommet. On a gardé une base quand même. Je l’avais écrit avec un autre ami à l’époque que je ne vois plus beaucoup.

Dans l’idée d’en faire un film gore ?

Nicolas Hugon : Pas du tout, mais un petit peu loufoque quand même. Cela ne reste jamais trop dans le droit chemin… (rires) Bertrand est arrivé dans le projet et y a mis toute son énergie. J’ai plutôt tendance à être feignant là-dessus.

A vous trois, vous avez monté une équipe ?

Bertrand Chanal : Les gens viennent des deux collectifs, en dehors aussi.

Nicolas Hugon : Pour les comédiens, on a fait un casting sur internet. On a été très étonné de voir que pour un projet de bénévoles, cela attirait autant de personnes : on a eu 150 réponses.

Bertrand Chanal : Il fallait vraiment faire du tri.

Vous vous êtes improvisés directeurs de casting ?

Nicolas Hugon : On s’improvise dans pleins de trucs, des choses intéressantes et d’autres un peu plus rébarbatives.

C’est pour cela que les autres ont des tas d’assistants.

Bertrand Chanal : Oui, au bout d’un moment, ils arrivent juste à se concentrer sur les trucs marrants.

Nicolas Hugon : C’est très formateur, j’aime bien découvrir tous les aspects du milieu : la décoration, les costumes, le casting…

Vous êtes allés faire des repérages en Espagne ?

Bertrand Chanal : En fait, on s’est retrouvé tous les deux en décembre-janvier, on a réécrit le scénario ensemble, une fois, deux fois. Nicolas Sommet, qui est un très bon scénariste, nous a aidés à aller vers la version finale du film à force d’échanges. Et là on s’est dit : c’est bien beau, on va tourner dans le désert en Espagne mais comment on fait pour emmener 15 personnes pendant 10 jours en Espagne ? Même en mettant 2000 euros chacun, on ne peut pas faire un film, ce n’est pas possible. Et puis pareil, l’envie de passer sur du matériel de meilleure qualité, avoir une image un peu plus travaillée. La technique ne fait pas un film mais c’est vrai que ne pas être totalement bridé au niveau de la technique permet d’aller un peu plus loin.

Nicolas Sommet, le scénariste, m’a parlé d’un dossier européen, complètement méconnu : c’est le Programme Européen Jeunesse en Action qui subventionne des projets sur deux-trois-quatre pays en Europe. On avait contacté un petit collectif en Espagne pour nous aider dans les démarches sur place. On avait la configuration qui correspondait : ils ont quand même versé 12.000 euros.

Nicolas Hugon : Ce qui nous paraissait énorme au départ. Finalement, ce n’est pas assez. (rires)

Bertrand Chanal : Jusqu’en juillet, on ne savait pas si on allait pouvoir faire le film.

Nicolas Hugon : A partir de ce moment là, on a travaillé dessus non stop, 24h/24.

Vous avez monté ce fameux dossier sur Ulule.

Bertrand Chanal : Tout à fait. Cela fait 6 mois que l’on regarde ce site, on a bien étudié comment cela marchait en se disant qu’on allait bien l’utiliser un jour ou l’autre. Il reste une dizaine de jours. Généralement, ça booste sur la fin, le temps que le projet prenne de l’ampleur et que les gens en entendent parler. Je pense que l’on va l’obtenir pour compléter un petit peu et là, on commencera à être pas mal.

Il ne reste plus que ça qui vous arrête, sinon tout est prêt ?

Nicolas Hugon : De toute façon, on part le 1er octobre. On ne peut plus faire marche-arrière. Les billets d’avion sont pris, les logements sont réservés sur place. Rien ne peut plus nous arrêter ! (rires)

Combien de temps vous partez ?

Nicolas Hugon : 10 jours. On tourne tous les extérieurs dans le désert. Il y a quelques scènes d’intérieur que l’on veut tourner à Paris.

10 jours, c’est assez court ?

Bertrand Chanal : C’est pour cela que l’on est allé faire des repérages. On s’est dit à un moment que l’on ne pouvait pas rester plus longtemps : bloquer des bénévoles 10 jours oui, 3 semaines non. On s’est rendu compte que l’on était limité financièrement aussi.

On a fait tout le travail de préparation avec un assistant de réalisateur sur Paris. Ça rentre, on a le temps de faire le film.

Nicolas Hugon : On a quand même prévu qu’il y aurait des imprévus mais on ne peut pas se permettre d’en avoir trop.

Quelques mots sur le scénario, les idées du film ?

Nicolas Hugon : Il y a le fantasme du road movie : le héros dans sa voiture rouge qui traverse le désert, ce sont des images que j’ai depuis longtemps. On a écrit ça dans un moment de ras-le-bol de tout qui se prête bien au road movie, la vie stressante de la ville, un symbole un peu gros…

Le premier thème est l’évasion même si l’on ne tourne pas au premier mais au second degré, limite la dérision. Sans spoiler, le héros va faire des rencontres les plus improbables les unes que les autres. Dès les 5 premières minutes du film, cela va partir dans tous les sens.

Quelle va être la durée du film ?

Bertrand Chanal : Selon l’assistant réalisateur, aux dernières nouvelles, 18 minutes.

Quelle est l’idée ensuite ? Une carte de visite ? Le montrer ?

Nicolas Hugon : Le montrer, envoi massif en festival. On a envie aussi de le diffuser en télé.

Bertrand Chanal : Ce n’est pas une carte de visite justement. C’est quelque chose que je reproche à beaucoup de courts-métrages, cela n’a pas d’intérêt. C’est vraiment un film que l’on veut faire, une œuvre que l’on a écrit pendant 6 mois. Le but n’est pas, comme cela se fait malheureusement beaucoup, de faire un court-métrage pour en faire un long derrière.

L’idée n’est pas de le diffuser sur internet tant qu’il ne sera pas diffusé sur d’autres réseaux ?

Nicolas Hugon : Si cela tenait qu’à moi, il n’y aurait pas de souci de le diffuser sur internet. Finalement, cela bloque pas mal de festivals, les diffusions télé aussi.

Bertrand Chanal : Ces gens là demandent des exclusivités pendant 2-3 mois.

Nicolas Hugon : De toute façon, il se retrouvera sur internet tôt ou tard.

Bertrand Chanal : Un film qui a diffusé en festival peut avoir ensuite une carrière sur internet plus facilement parce que les gens en ont entendu parler.

Nicolas Hugon : On le tourne quand même pour être vu en salle, on le tourne en wild comme les westerns de l’époque. C’est un petit fantasme… (rires)

Quand sera-t-il prêt ?

Bertrand Chanal : Si on pouvait l’avoir comme cadeau de Noël, ce serait bien.

Vous le montez vous-même ?

Bertrand Chanal : On va prendre un monteur, un compositeur qui est déjà au travail. Il compose des thèmes sur le scénario et composera la musique après avoir vu les images, puisqu’il se colle aux images. Il y a un chef-opérateur qui va s’occuper de tout le travail sur le son, le bruitage. L’idée est d’aller vite…

Nicolas Hugon : … et de faire les choses bien ! Nous n’avons pas hésité à répartir les tâches, nous n’avons pas forcément le recul nécessaire pour monter notre propre film. Cela n’empêche pas que je serai derrière l’épaule du monteur pour voir comment cela se passe. (rires)

Vous connaissez déjà le monteur ?

Bertrand Chanal : Le monteur n’est pas encore choisi.

Nicolas Hugon : Ce n’est pas dans notre sphère directe.

Bertrand Chanal : Ce serait possible de monter le film nous-mêmes mais comme le disait Nicolas, c’est un choix de prendre quelqu’un d’autre qui a du recul, va apporter ses idées et dont c’est la spécialité. Ce sont 2-3 personnes pour l’instant que l’on nous a recommandées.

Et pour la musique, vous avez fait appel à un compositeur ?

Nicolas Hugon : Oui, c’est un ami de Bertrand.

Bertrand Chanal : C’est quelqu’un avec qui je bosse depuis pas mal d’années maintenant : musicien, prof de guitare, conservatoire et qui compose pour le groupe stéphanois Appelez-moi Personne. Il commence à avoir l’habitude de mettre en musique les images qu’on lui donne.

Nicolas Hugon : Des thèmes sont déjà prêts.

Bertrand Chanal : C’est la première fois que l’on fait composer quelque chose avant, cela peut être intéressant justement, pendant que nous sommes en train de tourner d’avoir la musique dans l’oreille, même si ce ne sont que des ébauches. Cela va peut-être orienter la façon de tourner, à voir…

Vous disiez que vous alliez tourner toutes les scènes d’extérieur en Espagne. Vous louez le matériel sur place ?

Bertrand Chanal : Non, on le loue en France parce qu’en Espagne, c’est vraiment le désert… (rires). Il faut faire 5 heures de route jusqu’à Madrid.

Vous tournez avec quelle optique ?

Nicolas Hugon : On tourne en optique cinéma, appareil photos Canon (version pro du 1D).

Bertrand Chanal : On tourne une séquence en Super 8.

Vous avez prévu des effets spéciaux ?

Bertrand Chanal : Non, c’est simplement du fantasme ! (rires) Cela colle en plus au scénario sans le raconter, il y a quelque chose qui le justifie, ce n’est pas purement gratuit !

Si le film sort en décembre, quels sont les festivals que vous ciblez ?

Bertrand Chanal : Il y a 6-7 festivals majeurs que l’on cible en priorité comme Berlin, Venise, un peu aux Etats-Unis, en Espagne aussi. Nous sommes obligés de cibler dans les gros festivals d’abord car s’ils acceptent, ils demandent l’exclusivité pas sur la durée mais sur la première. Cela ne se refuse pas. Cela donne de la visibilité et intéresse les autres festivals de moindre envergure.

Vous ciblez également une diffusion à la télévision ?

Nicolas Hugon : Il reste encore quelques émissions spécialisées sur le format court : Court-circuit sur Arte, Mikrociné sur Canal +, Libre court sur France 3.

Bertrand Chanal : Cela fait partie des choses que l’on va découvrir.

Quelles sont vos influences majeures pour ce film ?

Bertrand Chanal : C’est un film qui est très référencé.

Nicolas Hugon : C’est gavé de références, on a essayé de recracher toutes nos influences. On ne va spoiler, il y a même un Kung-fu.

Individuellement, y a-t-il un metteur en scène, un scénariste ou un réalisateur qui vous a donné envie de vous professionnaliser ?

Nicolas Hugon : Peu de temps avant que l’on écrive la toute première version, j’ai vu un film de Takashi Miike, "Gozu". C’est un film un peu patchwork, un peu « Cadavres exquis » qui part dans tous les sens. J’avais adoré ce film, l’histoire d’un yakuza qui part à la recherche de son patron qui a disparu.

Bertrand Chanal : Ce qui m’a donné envie de faire du cinéma, ce n’est pas du tout un cinéaste mais plutôt Jules Verne que je lisais quand j’avais 13 ans avec du Vangelis, je ne sais pas si vous connaissez ce mec qui jouait du synthétiseur. J’écoutais "Les Chariots de Feu" de Vangelis à fond en lisant Jules Verne. C’est l’image que je garde de ma jeunesse. En revanche, pour Seul à seul, rien à voir : j’aurai cité les Monty Python. Un côté old school, 70’s.

Dans quel état êtes-vous actuellement ? Vous comptez les nuits avant de vivre l’enfer ?

Bertrand Chanal : Fatigué, un petit peu en stress.

Nicolas Hugon : Un petit peu d’appréhension. Et c’est juste pour un court alors quand cela va être pour un long…

Vous êtes globalement assez sereins ?

Bertrand Chanal : Ouais… (rires) Je n’ai jamais été aussi préparé, en fait.

Nicolas Hugon : On s’y est bien pris, on pourrait presque tourner dans quelques jours.

Vous n’avez pas peur de vous ennuyer avec autant de préparation ? (rires)

Nicolas Hugon : Non, justement, on va fignoler les petits détails, des accessoires, les répétitions surtout. On va pouvoir s’attarder sur le jeu des comédiens. On a déjà commencé. J’avais peur de ne pas réussir à communiquer mon envie aux comédiens et finalement, j’arrive à me faire comprendre.

Entre vous deux qui êtes aux commandes, il n’y a pas de tensions ? Si on écoute vos influences, ça fait un drôle de truc !

Bertrand Chanal : Non, jusque là, ça va ! (rires)

Nicolas Hugon : C’est bizarre mais généralement, on s’entend super bien. Quand l’un propose à l’autre quelque chose, et que l’autre n’accepte pas, on ne le prend pas mal.

Il y a déjà un après qui se profile ? Commun ? Séparé ?

Bertrand Chanal : Plein oui !

Nicolas Hugon : Commun, mais pas en co-réalisation. C’est quand même commun, avec la même équipe.

Bertrand Chanal : On a 2 ou 3 projets où l’un est réalisateur et il y a de la place pour bosser sous la direction de l’autre.

Nicolas Hugon : On va voir comment cela va se passer.

Bertrand Chanal : C’est vrai que le scénario m’a plu, nous nous sommes trouvés sur un film qui nous plaît. Je ne suis pas sûr que je veuille être réalisateur du projet suivant de Nicolas.

Certains réalisateurs trouvent la solution de facilité d’écrire un film quasiment sans dialogue. Est-ce que "Seul à seul" est dans cette idée de mettre le moins de dialogues possible et de faire un film ultra-international ou plutôt dans un format de film classique ?

Nicolas Hugon : C’est ce que je faisais avant, en tout cas pour le dernier. Cela a l’avantage de ne pas trop se prendre la tête avec les comédiens.

Bertrand Chanal : Les films qui évitent les dialogues – je l’ai fait aussi – le font pour deux raisons : ce n’est pas facile de diriger des acteurs et d’avoir des dialogues crédibles. Pour éviter de se casser la gueule, on ne fait pas de dialogue. Il y a également le problème de matériel son : quand tu fais des films au début, tu penses à l’image et tu prends le son avec le micro de la chaîne Hi-Fi et cela ne marche pas.

Je ne dirai pas que Seul à seul est un film avec beaucoup de dialogues non plus, mais il y en a. Nous n’avons pas cherché à ne pas faire de dialogues. Le personnage part tout seul dans le désert dans sa voiture – là, on ne peut pas les inventer. Ensuite, il rencontre pleins de personnes donc il y a ce qu’il faut en dialogues.

On a essayé de faire en sorte de prendre de bons acteurs pour bien les diriger et avoir du bon matériel pour prendre leurs voix.

Nicolas Hugon : La structure n’est pas du tout traditionnelle avec un premier acte, deuxième acte, etc.

Bertrand Chanal : Je pense que l’on a vraiment évité la facilité, on pourrait en parler avec le directeur de production mais je crois qu’il nous déteste un peu. (rires) Il y a vraiment une évolution de lieux et de situations.

Nicolas Hugon : Normalement, il n’y aura pas le temps de s’ennuyer.

Comment cela va se passer en festival ?

Nicolas Hugon : Sur ce point là, on a pensé aux sous-titres en anglais et en espagnol.

Il y a certainement des cahiers des charges précis pour les festivals ?

Nicolas Hugon : Il y en a en termes de longueur mais en général 18 minutes passent sans problème.

Une dernière question : imaginons que l’un de vous deux parte à l’opposé de la planète et pour une raison inconnue, qu’il n’y ait plus moyen que vous vous revoyiez. Qu’est-ce que l’un donnerait à l’autre comme film pour qu’il se souvienne de lui ?

Bertrand Chanal : Cela demande un peu de réflexion... Je pense à "Balada Triste" d’Álex de la Iglesia, qui est sorti il y a 3 ou 4 mois, parce que je t’ai bassiné avec et tu n’es pas allé le regarder. (rires)

Nicolas Hugon : Effectivement, je ne l’ai pas encore vu.

Bertrand Chanal : Je suis sûr que ça lui plairait en plus.

Nicolas Hugon : "The Devil's Rejects" de Rob Zombie que je t’ai fait découvrir il y a pas longtemps. Très très beau… Après, je ne sais pas si c’est le film qui me représenterait beaucoup…

Bertrand Chanal : C’est marrant, il y a des clowns tueurs dans les deux. (rires) Je ne sais pas s’il y a quelque chose à en tirer…

 

En savoir plus :
Le Facebook du film Seul à Seul
Le site officiel de Goregarden
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Le printemps, les giboulées de mars, les balades au soleil ... la vie presque parfaite s'il n'y avait pas tant de méchants qui font la guerre. Pour se détendre, cultivons nous !. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

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