IN YOUR FACE pourrait
être le slogan de cete soirée au Nouveau Casino.
En effet, la petite salle de la rue Oberkampf, affichant complet,
accueille les "stars" U.S (tout est relatif en matière
de hardcore) hardcore-métal du moment, les new yorkais de
Hatebreed.
Forest in Blood, groupe de trash hardcore
parisien, est là pour assurer la 1ère partie, une
soirée placée sous le signe du gros son.
Ce club du 11ème, à l'imagerie un peu dark, est
pris d'assaut par tous les coreux de Paris. Tee-shirts Madball,
Terror, Hatebreed (obligé) mais aussi Megadeth, Slayer se
côtoient dans la pénombre du Nouveau Casino (ambiance
plus que tamisée, pas idéal pour draguer !).
19h50, c'est Danforth qui ouvre les
hostilités. Ce groupe français donne dans le hardcore
old school bourru mais pas vraiment original ; le chant, assez lent,
alterne voix gutturale et voix hurlée. Loin d'être
un mauvais groupe, Danforth ne se démarque pas assez de ses
influences et reste trop ancré dans un style pourtant vite
redondant. Après 20 minutes de concert ils cèdent
leur place aux parisiens de Forest in Blood.
Comment vous dire, Forest in Blood c'est
un peu le groupe qui monte en ce moment. Après avoir ouvert
pour 25 Ta Life il y a un mois à
la Loco (dont le dernier album résonne entre chaque groupe),
les parisiens ouvrent ce soir pour Hatebreed.
Musicalement et scéniquement c'est la grosse claque : leur
trash brutal hardcore sonne beaucoup plus hardcore que trash en
live, le son de façade est énorme et leur chanteur
(le patron de la boutique EKIROCK dans le 1er) a une voix monstrueuse.
Entre la vélocité du trash et la puissance du hardcore,
Forest in Blood impressionne et harangue le public à grand
coup de pit circle et d'un bon vieux wall of death (la fosse est
séparée en deux et vlan).
La bassiste (et oui vous avez bien lu) headbangue comme une malade
dans sa tunique asiatique verte, le batteur (tout en muscle et en
cheveux longs) est une sacré bête, le chanteur impose
le style avec son tee-shirt "Rocky" et la fosse se bastonne
bien comme il faut.
Malgré un esprit un peu limite, "allez tapez vous sur
la geule" et quelques insultes à un type se moquant
ouvertement de son excédent pondéral (c'est mieux
que tas de graisse non!), F.I.B assure comme une tête d'affiche
et terrasse le Nouveau Casino pendant 40 minutes (le chanteur ira
même se mêler à la foule pour mosher).
Après un rapide changement de plateau ce sont enfin les
américains d'Hatebreed qui prennent
possession de la scène. Autant leur passage au Fury Fest
était impersonnel (7 000 personnes), autant celui là
est d'une proximité sympathique : petite salle de 300 pers
à tout pêter, scène à 1m-1m20 du sol
sans sécu bien sûr: le pied total.
Ce concert est aussi pour moi une première. C'est la première
fois que j'expérimente vraiment un pit hardcore, j'étais
un grand habitué des fosses néo ou métal et
ça n'a rien à voir. Vous avez un grand trou avec des
types qui font la roue, d'autres qui moulinent des bras méchamment
vite, d'autres qui font des prises à la Bruce Lee : bref
un joli bordel. Le truc consiste à rentrer dans tout le monde
en agitant bras et jambes (+ regard méchant si possible).
Autant vous dire que j'hésitais un peu à me lancer,
mais dès "this is now"
je ne pus me retenir (et surtout mon voisin m'envoya bouler dedans
au 1er riff, le choix fut "facile"!).
Pour en revenir à Hatebreed, parce que mes exploits perso
tout le monde s'en fout, le groupe aligne les titres comme des upercuts:
"Straight to your face", "Tear
it down", "Doosmayer",
"A call for blood"...
Jamey Jasta, le frontman, paraît
ravi et jumpe dans tous les coins. Les slammeurs montent sur scène
et plongent (tête en avant, salto...) avant qu'un roadie (90-60-90...pour
un bras bien sûr) ne les y balance. Un bon show d'1h15 où
se mélange riffs Slayeriens et rythmiques façons Madball.
Slayer il en sera d'ailleurs question
avec la reprise du début de leur "reign
in blood" interplanétaire. Jamey nous invite
à nous rendre au Eastpack resistance tour 2004 avec Sick
of it all en novembre à l'Elysée montmartre
(il voue une admiration sans borne pour S.O.I.A), et au Unholly
alliance tour où Hatebreed partagent l'affiche avec Slipknot,
Slayer et Machine
Head. On finit avec un "I will
be heard" de derrière les fagots.
22h30, la salle se vide. On aperçoit des zicos comme le
batteur d'Aqme, un gratteux de chez
Watcha, Tony
d'Enhancer (?!) et des menbres de Kickback
(ce qui est déjà plus logique). Je ressors trempé
et heureux.
Vive Hatebreed, l'un des rares groupes de hardcore-métal
pas relou sur la longeur et vivement le Eastpack resistance tour.
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