Comédie dramatique de Peter Handke, mise en scène de Luc Bondy, avec Dörte Lyssewski et Jens Harzer.
L'ouverture de saison de Théâtre National de l'Odéon, avec deux spectacles en allemand surtitré, est placée sous le signe de la douche écossaise.
A côté de la belle réussite de "Foi, Amour, Espérance", une comédie dramatique de Ödön von Horvath et Lukas Kristl mise en scène par Christoph Marthaler aux Ateliers Berthier, la déception avec "Les beaux jours d'Aranjuez" de Peter Handke dans la mise en scène de son nouveau directeur Luc Bondy.
Sous-titré "Un dialogue d’été", "Les beaux jours d'Aranjuez" qui font référence au drame de Schiller "Don Carlos" relatif à l'amour impossible entre l'infant d'Espagne et Isabelle de Valois qui fut sa fiancée puis contrainte à épouser son père, le roi Philippe II et à unen etretien qu'ils eurent dans les jardins d'Aranjuez, se présente comme une réflexion à deux voix sur l’amour, la dialectique du désir et le temps.
Le texte très écrit n'est pas véritablement une partition théâtrale et trop littéraire, voire poétique, pour donner l'illusion d'un dialogue.
D'autant que ce dialogue se déroule selon un protocole préalablement déterminé par les personnages mais qui n'est cependant pas explicité et,de plus, dans décor anachronique signé Amina Handke.
En effet,
il est placé sous le signe d'une immersion animiste avec la nature, cris d'oiseaux et souffle du vent, et intervient dans l'arrière scène d'un théâtre, derrière le traditionnel rideau de velours rouge qui finira par s'ouvrir par un confondant ciel noir ponctué de points lumineux figurant des étoiles.
Même s'il y a un salon de jardin et un paravent à la décoration bucolique, le raccord est problématique. Par ailleurs, pâtissant d'un surtitrage à la lecture malcommode et parsemé de fautes d'orthographe, le texte oralisé est profondément fastidieux, souvent hermétique d'autant qu'il est ardu d'en appréhender les tenants et les aboutissants, et ce malgré le jeu très naturel des deux excellents comédiens Dörte Lyssewski et Jens Harzer.
Dès lors, très vite,
point, et hélas si'nstalle, l'ennui. Et surgissent en mémoire, les parodiques "Conversations sur la terrasse" de la série télévisée "Ça c'est Palace" de Jean-Michel Ribes. Avec une heure quarante en plus et l'humour en moins. |