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Davy Chou  septembre 2012

Réalisé par Davy Chou. France/Cambodge. Documentaire. 1h40. (Sortie 19 septembre 2012).

"Le Sommeil d’Or" de Davy Chou est un film qui ne devrait, selon l’expression, ne laisser personne indifférent et émouvoir les cinéphiles au plus profond de leur être.

Cambodgien né en exil, ayant dû apprendre le khmer pour mener à bien son projet, Davy Chou a décidé de réveiller la mémoire du cinéma cambodgien.

Comme tout le reste de la culture dite bourgeoise, le cinéma n’avait pas droit de cité dans la révolution radicale des Khmers rouges. Or, entre 1960 et 1975, plus de 400 films avaient été tournés et le cinéma cambodgien était d’une vitalité qui n’avait d’égal que son originalité.

Très populaire, il s’attachait aux contes et légendes khmers, n’hésitait pas à utiliser des "effets spéciaux" pour créer un climat onirique, aimait les grandes fresques d’histoire et d’amour. Il y avait de grandes stars, plus de trente cinémas à Phnom Penh et l’on pouvait sans exagérer parler d’industrie cinématographique cambodgienne.

Le cinéma comptait donc beaucoup pour ce petit peuple de dix millions d’habitants… Et puis : patatras ! Les Khmers rouges jettent tout à bas, font disparaître physiquement beaucoup de protagonistes de cette aventure cinématographique.

Les survivants, que Davy Chou interroge, sont partis loin du "Kampuchea démocratique", ont défait ou refait leurs vies, ont survécu loin de l’idée de pouvoir retourner dans leur pays et, a fortiori, d’y tourner de nouveaux films.

Presque plus rien n’existe désormais des temps cinématographiques khmers, prouvant à ceux qui n’y croyaient pas qu’une cinémathèque peut disparaître comme une bibliothèque. Restent des témoins qui se souviennent à l’aide de quelques photos jaunies, d’affiches ou de programmes en piètre état.

Certains iront jusqu’à dire qu’ils ne se souviennent plus des traits de leurs parents morts mais n’ont pas oublié ceux des acteurs de l’époque et gardent en mémoire des scènes entières de leurs films.

Beaucoup, beaucoup d’émotions dans ce documentaire qui ne traite pas d’un sujet rebattu, questionne vraiment sur la mémoire et rappelle vraiment que toutes les civilisations sont mortelles.

Le cinéma est une force nourrissant les hommes, mais son support était fragile avant les facilités de la duplication numérique. Qu’un cinéma ait pu s’évanouir ainsi à jamais comme un château de sable emporté par la vague, et qu’on ait dû attendre le travail de Davy Chou pour en faire le constat, devrait faire réfléchir. La disparition du cinéma khmer, dans l’indifférence universelle, encore plus universelle que pour une espèce animale, n’est peut-être que la première d’une longue série qui laissera de nombreux pays sans histoire récente.

Filmé avec soin et minutie, "Le Sommeil d’Or" de Davy Chou fourmille de très beaux portraits de "fantômes" du cinéma khmer. Avec les moyens du bord, les souvenirs de tous et de chacun, il aura réussi son coup : proclamer qu’il y a eu un cinéma là-bas, un cinéma oublié qu’il ne faut plus oublier.

Cette affirmation est peu de choses face à un génocide épouvantable. Mais elle résonne déjà comme une minuscule victoire. Les rêveurs, qui n’ont jamais tort de rêver, se plairont à imaginer qu’un jour ou l’autre, quelque part, dans une cachette bien hermétique, on retrouvera des dizaines de bobines, en parfait état de conservation, prêtes à être projetées…

 

Philippe Person         
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Du côté de la musique:

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"Elevator angels" de CocoRosie
"Belluaires" de Ecr.Linf
"Queenside Castle" de Iamverydumb
"Five to the floor" de Jean Marc Millière / Sonic Winter
"Invincible shield" de Judas Priest
"All is dust" de Karkara
"Jeu" de Louise Jallu
"Berg, Brahms, Schumann, Poulenc" de Michel Portal & Michel Dalberto
quelques clips avec Bad Juice, Watertank, Intrusive Thoughts, The Darts, Mélys

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"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
"Atmosphérique" de Les Diggers
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"Motan" de Tangomotan
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"Painkiller" au Théâtre de la Colline
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Du cinéma avec :

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"Laissez-moi" de Maxime Rappaz
"Le jeu de la Reine" de Karim Ainouz

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"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
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Lecture avec :

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"La sainte paix" de André Marois
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