Seul en scène humoristique conçu et interprété par Xavier Mémeteau d'après le roman éponyme de de Guillaume Delacroix dans une mise en scène de Cécile Robillard.
A chaque époque son mal du siècle, et celui du 21ème, qui scelle le règne de l'image et de la médiatisation, se traduit par le syndrome du "riches et célèbres", formule qui fait long feu depuis le film éponyme de George Cukor et auquel succombe Guillaume De La Croix.
A l'âge de la maturité, il sombre simultanément dans la dépression et le délire mégalomaniaque. Il n'en peut plus d'appartenir au commun des mortels, d'être un quidam ordinaire, un homme invisible, un abonné du "who's nobody", l'annuaire du téléphone, un anonyme vivant incognito au regard des foules jusqu'au jour où il décide de renverser la vapeur.
Il veut se vautrer dans le luxe, faire la une des magazines people, fouler les tapis rouges, et comme il adore l'Amérique et se veut artiste, profiter du sur-consumérisme de l'Oncle Sam et plonger ses mains dans le ciment de Hollywood Boulevard. Il veut une vie d'insousciance, de débauche et de décadence.
Bref, il veut sa part du gâteau. Et ce gâteau aurait pu être la belle figure du Jojo national, l'inoxydable Johnny Hallyday, mais sa réputation est trop hexagonale pour qui ambitionne une renommée internationale. Aussi se porte-t-il sur un célébrissime acteur américain, Tom Cruise.
"Tom Cruise m'a volé ma vie", conçu à partir du roman éponyme de Guillaume De La Croix, qui épingle les travers contemporains, Xavier Mémeteau s'est concocté un seul en scène qui dépote et qui se démarque radicalement du one man show ordinaire en ce qu'un ne s'agit ni d'un stand-up enchaînant les "vannes" ni d'une succession de sketches à personnages mais d'une partition théâtrale en forme de monodrame humoristique.
Sous la direction de Cécile Robillard, annoncé par des trompettes royales et le principal thème musical de Indiana Jones, le bonhomme, qui a de la bouteille, délivre une prestation endiablée et percutante en campant un "gloire addict" plus vrai que nature dont la quête aussi comique que pathétique n'est pas sans rappeler celle des quidams qui font les choux gras des magazines télévisés dits "de société". |