Je la trouvais "grande métisse aux boucles d’oreilles hypnotiques, à la voix extra orbitale, toute seule, avec une aura grande comme ça, de là, jusque là, et une guitare". C’était la première partie de Yaël Naïm, il y a un an, il y a un siècle, une éternité. Et pourtant, je ne l’ai pas oubliée, la joyeuse Mariama. Elle a poursuivi son chemin et aboutit aujourd’hui à son premier album, 13 titres rien que pour sa jolie voix, The Easy Way Out.
Texto : La solution de facilité… C’est également le titre du premier morceau, chanté d’un air guilleret, le sourire accroché aux oreilles et le cœur battant les tempes. Il parle de la jolie vie qui va bien quand il fait beau et que les zoisos symphonisent à tour de vent dans les branches. Oui, ça arrive ! Oui, c’est naïf, mais Mariama a le bon ton de le scander, et franchement, merci ! Ça change des sinistres faces qu’il est bon ton d’arborer en ces temps de crise... Encore merci !
Loin de moi l’envie de vous déballer sa biographie, Google est là pour ça. Sachez simplement qu’elle est née là-bas, a grandi ailleurs, a mûri plus loin et a fini dans nos oreilles. Dans les siennes ? Joséphine Baker, The Beatles, Elvis et Bob Dylan. Mouais, en même temps, ça m’aurait étonné qu’elle cite "le petit Bonhomme en mousse qui s’élance et rate le plongeoir" ou la compilation d’Yvette Horner au Bal Populaire.
Du coup, la mignonne se lance dans les trémolos et le voile. C’est joli. Mais (comme dirait ma mémé), "va mollo sur les trémolos, ça fait pleurer les travelos". No Way donne un genre de Nooowwwww WWaaaaawwwyyyyyy… Un peu too much. Evidemment rattrapé par le fraîchement pétillant "Life Goes On", en duo avec Helena Noguerra (si si, tu la connais, Google est ton ami !).
Quoi d’autre ? Ah si ! Le soleil, le sourire, la banane, les salades de fruits, le sable fin comme une caresse de cheveu, le bright side, no problemo… Un peu les sixties… Avant que l’amour capote, avant la coulée noire contre billets verts, avant fumar puede matar, avant Yes, America Can ! On jouerait au passé, à dire que Mariama insousciantise un peu tout ce matraquage morbide, qu’elle nous dirait que ce n’est pas grave. Elle serait notre meilleure copine et dirait tout le temps : "t’inquiète cocotte, ça va le faire".
Par contre, elle n’a pas ré-édité le tourbillonant "Underground" qui m’avait marqué. La prochaine fois ? Mais Mariama nous livre un joli bijou de nostalgie avec la délicate "J’ai deux amours" en forme de trêve entre deux guerres.
Conclusion : malgré des airs de petite sœur de Macey Grey, Mariama tire joliment son micro du jeu, non pas en innovant, ni même en répétant, mais simplement en mettant de la joliesse partout. Entre folk, soul et sucre vanillé… Joli ! |