Musique sep Théâtre sep Expos sep Cinéma sep Lecture sep Bien Vivre
  Galerie Photos sep Nos Podcasts sep Twitch
 
recherche
recherche
Activer la recherche avancée
Accueil
 
puce puce
puce Pitchfork Music Festival #2 (édition 2012) - vendredi 2 novembre
Outfit - Ratking - Jessie Ware - Wild Nothing - The Tallest Man On Earth - The Walkmen - Chromatics - Robyn - Fuck Buttons - Animal Collective  (Grande halle de la Villette, Paris)  du 1er au 3 novembre 2012

Jour II : Petites moustaches / Blonde scandinave / bouche psychédélique

Il est 16h quand nous sommes de retour à la grande halle de la Villette. Tout est encore calme. Nous avons rendez-vous avec Jack Tatum (chanteur, et tête pensante de Wild Nothing). Le rendez-vous ayant pris un certain retard et un Tatum affable nous fait écouter de loin la prestation synthétique d’Outfit et le hip-hop expérimental en provenance de Harlem de Ratking qui, aux dernières nouvelles, n’avait strictement rien de transcendant. La prestation de Jessie Ware ne nous emballe pas plus, son R&B downtempo agrémenté d’une pincée de Sade ne réchauffe personne, ça baille sec chez les festivaliers ayant décidé de rester poliment face à la chanteuse, nous on déserte pour cause de rendez-vous avec Paul Maroon de The Walkmen.

C’est juste au moment où démarre, difficilement suite à des problèmes de sons, Wild Nothing que nous revenons dans la grande halle. On a beau beaucoup apprécié Nocturne le dernier album de Wild Nothing, tout ce qui faisait le charme de sa dream pop très 80’s se délite complètement sur scène. Falot sur les trois premiers titres ("Shadow", "Summer Holiday" et "Nocturne"), le set ne décolle jamais vraiment, c’est un euphémisme, rendant la musique bien terne et il faut attendre les deux derniers titres ("The Blue Dress" et "Paradise") pour sentir le début d’un commencement de frémissement. Si Jack Tatum a trouvé une certaine alchimie en studio, il est évident que ce n’est clairement pas le cas sur scène.

Comme c’est maintenant une habitude, pas d’interminables changements de plateaux et direction la scène opposée pour The Tallest Man On Earth. Il est mignon, joue en débardeur, parcourt la scène de part en part et son light show ferait passer celui de Wild Nothing pour grandiose. Musicalement, on a beau dire mais bon on préfère l’original à la copie, donc Robert Zimmerman à Kristian Matsson. Deux titres ("To Just Grow Away" et "Love Is All"), trois hurlements de Suédoises plus tard, direction les stands restauration. Le choix est pléthorique (burgers, Mexican Food, Vegetarian food…), agréable. C’est aussi l’endroit idéal pour se moquer, gentiment, des tenues pittoresques (la mode semble être micro robe, couture du collant apparente), pas toujours du meilleur goût et autres moustaches fièrement arborées par tous ces hipsters tellement décriés. Passons… De toute façon, il est largement temps de rentrer pour aller écouter The Walkmen.

"It’s not the singer, it’s the song"… Vue la relative médiocrité des concerts précédents, il n’aura pas fallu longtemps aux Walkmen pour mettre les festivaliers dans leurs poches. Les New-Yorkais ne sont pas les perdreaux de l’année, comptant plus de dix ans de carrière à leur actif et la réputation d’être excellents sur scène les précède. Le tout conjugué à un très bon disque, Heaven, et vous assistez à un concert parfait, splendide ! Du rock racé, une classe intangible, un côté madmen et un Hamilton Leithauser qui fait chavirer les festivaliers. La set list est quasi parfait allant de "On The Water à All Hands And The Cook", en passant par "Love is Luck", "Line By Line", "In The New Year", "We Can’t Beat" – superbe – "Blue As Your Blood" ou "Heaven". Sans esbroufe, sans faire de manière mais avec fougue, avec une véritable générosité, émotion, élégance et avec un véritable supplément d’âme The Walkmen déroule son rock qui, parfois, pourrait faire penser à un Calexico New-yorkais. La deuxième journée a enfin commencé et c’est avec des étoiles plein les yeux que nous alternons de scène pour rejoindre Chromatics.

Autre groupe, autre concert, autre ambiance. Une fumée opaque comme un brouillard entoure le groupe de Portland également nimbé d’un éclairage oscillant entre le rose et le bleue. Ambiance mystérieuse mais qui n’a rien de froide... bien au contraire ! Associé à l’italo disco, Chromatics joue une électro, sombre lente et rêveuse. Si de nombreuses personnes dodelinent de la tête, le groupe donnerait presque des envies lubriques, le petit côté Moroder et la chanteuse, Ruth Radelet, tout de cuir vêtue et en voix sensuelle et désabusée y étant sûrement pour beaucoup. Minimaliste et envoûtant, Chromatics ensorcelle son auditoire. Les titres ("Tick Of The Clock", "Kill For Love", "Night Drive", "Looking For Love", "Into The Black") s’enchaînent magnifiquement et c’est plus que troublé que nous ressortons du concert !

Quand Robyn monte sur scène, on comprend d’un coup le nombre assez incroyable de festivalier(ière)s Suédois et l’engouement qu’elle peut susciter ! Ca danse frénétiquement, ça hurle et on la présente comme le chaînon manquant entre Madonna et l’indie pop. Elle fait pourtant davantage penser à une Kylie Minogue 3.0. Ses jeux de scène survoltées, son look de Bécassine technoïde et ses chansons un poil trop sucrées nous laissent pour le moins dubitatifs. C’est pro, il n’y a rien à dire et des titres comme "We dance to the Beat", "Dancing On My Own" ou "Hang with Me" font chavirer la foule et les petites tètes blondes. C’est presque en transe que le public savoure "With Every Heartbeat" qui clôt ce qui, pour certains, devait être le concert le plus attendu de la soirée.

23h30 : fini de rigoler, Fuck Buttons entre en scène. Les deux Anglais se font face semblant jouer sur une sorte de console géante. Le light show éblouit et leur électro noise en met plein les oreilles. Un proverbe est né de ce concert : sans boules Quies, point de salut ! Pourtant, il ne faut absolument pas limiter leur musique à une sorte d’agression sonore, ressentie par beaucoup comme tel, car elle agit rapidement comme un mantra lancinant, magnétique, hypnotique.

C’est Animal Collective qui, en tant que tête d’affiche, termine la journée. Groupe culte et bien trop rare en France, leur prestation est attendue. Pas par tout le monde vu le nombre de personnes se pressant vers la sortie ou les bars. Une idée ou les fans de Robyn n’ont pas supporté Fuck Buttons et se moquent des bouillonnants Américains ? Qu’importe, Animal Collective est prêt à nous avaler, référence à la scène faite de dents multicolores (hommage à la pochette In The Court Of The Crimson King ?) et de ballons en forme de cornes hallucinogènes.

"Rosie Oh" et une version frénétique de "Today’s Supernatural" donnent le ton du concert, fait d’expérimentations et de longs couloirs psychédéliques. Le show devient labyrinthique, exalté par la folie de "Avey Tare" et "Deakin", et monte comme souvent chez Animal Collective en puissance petit à petit, suivent ensuite "Wide Eyed", "Applesauce", "Honeycomb", le groupe chavire dans tous les sens, "Geologist" bouillonne, "Panda Bear" en grande forme. Le groupe devient un monstre synthétique incontrôlable et frénétique sur "Lion In A Coma", "Moonjock", "Pulleys" ou "New Town Burnout". Ca explose dans tous les sens en myriade de sons et il est difficile de tout comprendre, de tout percevoir.

"Monkey Riches" et un "Brother Sport" électrique deviennent une sorte de magma sonore parfois indéchiffrable. Que dire des dix minutes de pure folie géniale de "Peacebone" qui termine le concert ? Termine, enfin pas tout à fait, car le groupe n’en a pas fini, bien au contraire, le concert se transforme en orgie sonore, Animal Collective mêle aventure et mouvement. On assiste à une célébration ultra dansante, tribale et incantatoire, bref "Cobwebs", "My Girls" et "Amanita", les titres les plus attendus, mettent le public dans une transe extatique. On quitte la salle en sueur, heureux et abasourdis…

 

A lire aussi sur Froggy's Delight :

La chronique de l'album Derdang Derdang de Archie Bronson Outfit
Outfit parmi une sélection de singles (novembre 2006)
La chronique de l'album Coconut de Archie Bronson Outfit
Outfit en concert à Main d'Oeuvres (20 septembre 2004)
Outfit en concert au Festival Les Nuits de l'alligator 2007 (mercredi)
Outfit en concert au Festival La Route du Rock 2010 (dimanche)
Outfit en concert au Festival Radar 2010 (6ème édition)
L'interview de Archie Bronson Outfit (20 septembre 2004)
Wild Nothing en concert à Pitchfork Music Festival Paris #2 (édition 2012)
L'interview de Wild Nothing (vendredi 2 novembre 2012)
La chronique de l'album There's no leaving now de The Tallest Man On Earth
The Tallest Man On Earth en concert au Festival Pukkelpop 2010 (vendredi 20 août 2010)
The Tallest Man On Earth en concert au Divan du Monde (jeudi 25 juin 2015 )
The Walkmen en concert au Festival GéNéRiQ 2009
The Walkmen en concert au Festival International Benicàssim #15 (2009)
La chronique de l'album Chromatics de Diagrams
Chromatics en concert au Festival International Benicàssim 2008
Chromatics en concert au Festival La Route du Rock #22 (dimanche 12 août 2012)
Robyn en concert au Festival International de Benicàssim #18 (samedi 14 juillet 2012)
Fuck Buttons en concert au Festival Primavera Sound 2008
Fuck Buttons en concert au Festival La Route du Rock 2008
Fuck Buttons en concert au Festival La Route du Rock #23 (jeudi 15 août 2013)
La chronique de l'album Feels de Animal Collective
La chronique de l'album Strawberry jam de Animal Collective
Animal Collective parmi une sélection de singles (mai 2008)
La chronique de l'album Merriweather post pavilion de Animal Collective
La chronique de l'album Summertime Clothes de Animal Collective
La chronique de l'album Painting With de Animal Collective
La chronique de l'album Isn't It Now ? de Animal Collective
Animal Collective en concert au Festival Les Eurockéennes 2006 (samedi)
Animal Collective en concert à La Maroquinerie (17 et 18 juillet 2007)
Animal Collective en concert à Dix nuits avec (septembre 2009)
L'interview de Animal Collective (septembre 2005)
L'interview de Animal Collective (21 juillet 2007)

En savoir plus :
Le site officiel du Pitchfork Music Festival
Le Facebook du Pitchfork Music Festival


Le Noise (Jérôme Gillet)         
deco
Nouveau Actualités Voir aussi Contact
deco
decodeco
• A lire aussi sur Froggy's Delight :


# 21 juillet 2024 : La culture en forme Olympique

Avignon se termine et on fait le plein de spectacles formidables que nous avons découverts au festival OFF. Un peu de musique, des festivals, de quoi passer un bon été, sportif ou non ! Et pensez aussi à nous suivre sur nos réseaux sociaux.

Du côté de la musique :

Festival des Vieilles Charrues #32 et toutes les photos sur Taste Of Indie
retour sur le Hellfest #17 avec Green Lung, Houle, Satyricon et beaucoup d'autres
Festival Chauffer dans la Noirceur #32 :
le vendredi avec Mike Love, Gogol Bordello, Psychotic Monks et d'autres
le samedi avec TTrruuces, Faada Freddy, Slift et quelques autres
"In the sky wirh" Gérard Loussine
"Summer sampler #11" de Howlin' Banana Bands
"Mesdames" de Mesdames
2 petites découvertes : Alfs et Harun
et toujours :
"Postindustrial Hometown Blues" de Big Special
"That golden time" de Villagers
"La maladresse" de Leila Huissoud
quelques découvertes avec The Silver Lines, Inwoods, Djinn, Coeur Joie, Pop Crimes et ODA
et toujours :
"Les chants de l'aurore" de Alcest
on termine la saison du Morceau Caché par "Émission 33 - Alt-J, The Dream, analyse par Alt-J"

Au théâtre :

Spéciale Avignon :
"Le Mardi au Monoprix" au B.A. Théâtre
"Nulle autre voix" au Théâtre Artéphile
"La ligne solaire" au Théâtre Le 11
"Le monde, point à la ligne" au Théâtre des Barriques
"La cabane de l'architecte" au Théâtre du Collège de La Salle
"Hamlet take away" au Théâtre de l'Atelier Florentin
"Toutes les choses géniales" au Théâtre La Condition des Soies
"Agathe Royale" au Théâtre des Gémeaux
"Comme on brûle encore" au Théâtre du Cabestan
"Entrée des artistes" au Théâtre des Halles
"J'aimerais arrêtée" au Théâtre Luna / Quartier Luna
"Les enfants du diable" au Théâtre L'Oriflamme
"Momentos" au Théâtre Girasole
"Venise, récit chanté d'un corp" au Théâtre le 11
"L'arbre de Mia" au Grenier à Sel
"Au creux de mon silence" au Théâtre 3S
"Des chèvres en Corrèze" au Théâtre Episcène
"Inavouable" de Théâtre La Manufacture
"Vive" au Théâtre du Train Bleu
"Brisby (blasphème !)" au Théâtre du Train Bleu
"L'art de ne pas dire" au Théâtre La Factory, salle Tomasi
"Constellation Bobin Leprest" au Théâtre Le Verbe Fou
"Femme non rééducable" au Théâtre du Balcon
"Métanoïa, le présage du papillon" au Théâtre La Factory, Chappelle des Antonins
"Normal" à La Scala Provence
"Le poids des fourmis" au Théâtre La Manufacture
"Les enchanteurs" au Théâtre des Gémeaux
"Cyborg Experiments #1" au Théâtre La Factory
"Cet amour qui manque à tout amour" au Théâtre Chapau Rouge
"Rêveries" au Présence Pasteur, salle Jacques Fornier
"160 000 enfants" au Théâtre des Lilas
"Anne Chrsitine et Philippe" au Tiers lieu La Respelid'/Carmel
"Blanc de blanc" au Théâtre Transversal
"Classement sans suite" au Théâtre La Luna
et également toutes les chroniques par théâtre :
Le récapitulatif des tous les spectacles d'Avignon chroniqués chez Froggy

Cinéma avec :
"Gondola" de Veit Helmer
"Aventurera" de Alberto Gout
"Karmapolice" de Julien Paolini
un DVD avec "Berlin boys" de David Wnendt
"Saravah" de Pierre Barouh
"La récréation de juillet" de Pablo Cotten et Joseph Rozé
"El profesor" de Marie Alché & Benjamin Naishtat
"Six pieds sur terre" de Hakim Bensalah
"Nouveau monde" de Vincent Capello
et toujours :
"La Gardav" de Thomas et Dimitri Lemoine
"Heroico" de Davis Zonana
"Roqya" de Saïd Belktibia
"L'esprit Coubertin" de Jérémie Sein

Expos avec "Résistance" de l'artiste Ukrainien Pinhas Fishel, Pavillon Davioud

Lecture avec :

Nos polars de l'été :
"7m2" de Jussi Adler Olsen
"La meute" de Olivier Bal
"Les effacées" de Bernard Minier
"Norferville" de Franck Thilliez
et toujours :
"Délivrées" de Delilah S. Dawson
"Un autre eden" de James Lee Burke
"Joli mois de mai" de Alan Parks
"Se perdre ou disparaitre" de Kimi Cunningham Grant
"Vic Chestnutt, le calme et la fureur" de Thierry Jourdain
"La cité des mers" de Kate Mosse
"Merci la résistance !" par un Collectif d'auteurs
"Mon homme marié" de Madeleine Gray
"Rien de spécial" de Nicole Flattery
"Le temps des cerises" de Montserrat Roig
"Neuf mois" de Philippe Garnier
"De sable et d'acier" de Peter Caddick-Adams
"Je ne suis pas un héros" de Eric Ambler
"Après minuit" de Gillian McAllister

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
twitch.com/froggysdelight | www.tasteofindie.com   bleu rouge vert métal
 
© froggy's delight 2008
Recherche Avancée Fermer la fenêtre
Rechercher
par mots clés :
Titres  Chroniques
  0 résultat(s) trouvé(s)

Album=Concert=Interview=Oldies but Goodies= Livre=Dossier=Spectacle=Film=