Comédie de Molière, mise en scène de Gaël Albespy, avec Nathalie Alvarez, Eve Nottet, Marie Mosser, Laetitia Méric, Léa Wiazemsky, Laurent Mentec, Benoît Thiebault et Gaël Albespy.
Comme Edmond de Rostand le faisait dire à Cyrano à l'heure de sa mort "Molière a du génie". "Les Précieuses Ridicules" parvient à faire rire trois cent cinquante ans après avoir été joué pour la première fois.
Mais n'est-on pas aujourd'hui encore plus que jadis témoin, au travers de la petite lucarne ou de diverses publications branchées, des discours des uns et des autres qui prétendent édicter le bon goût lorsque même ils ne sont que caricatures? A une époque où le paraître, l'étalage (même mensonger) de richesses, et l'éphémère gloriole médiatique tient lieu de réussite, la farce de Molière est toujours d'actualité.
La version mise en scène par Gaël Albespy s'adresse en priorité à un jeune public, mais n'est pas néanmoins dénuée de dynamisme. Dans des décors faits de panneaux dessinés, les comédiens enfilent bas de soie et costumes d'époque pour incarner leur personnage.
Les acteurs sont tous expérimentés et à l'aise sur scène. Parmi eux on remarque les deux précieuses, Eve Nottet, dans le rôle de Magdellon, et surtout Marie Mosser, dans celui de Cathos, la nièce vraiment gauche à l'accent prononcé du sud, qui composent de beaux numéros. Il y a aussi Laurent Mentec, dans le rôle du bourgeois Gorgibus, qui s'impose grâce à son physique rond et son formidable abattage.
Cette version qui joue du décalage entre bourgeoisie et noblesse, mais aussi entre provinciaux et parisiens à travers les accents des régions et quelques accompagnements de musiques folkloriques, se révèle fort agréable car légère et sans prétention.
Un classique qu'on revoit toujours avec plaisir. |