Pendant six mois, la Nef du Musée des Arts Décoratifs brillera de mille feux, ceux des matières nobles, l'or et le platine, et des pierres précieuses des plusieurs centaines de pièces de haute joaillerie.
En effet, il s'agit de la rétrospective de plus d'un siècle de créations originales ainsi que d'innovations techniques réalisées par un prestigieux joaillier dont la maison fondatrice est installée Place Vendôme depuis 1906.
Conçue sous le commissariat de Evelyne Possémé, conservatrice en chef département Art nouveau-Art déco au Musée des Arts décoratifs, l'exposition "Van Cleef & Arpels - L'Art de la Haute Joaillerie" bénéficie d'une scénographie somptueuse signée par l'Agence Jouin-Manku qui travaille régulièrement avec la Maison Van Cleef & Arpels tant pour le design de leurs boutiques que pour l'événementiel.
En noir et bleu nuit, couleur de la marque, dans le choeur de la nef, les vitrines se déploient sous un ciel de pétales lumineuses .
Par ailleurs, Patrick Jouin, designer, et Sanjit Manku, architecte d'intérieur, ont transformé les salles latérales en écrins avec des présentoirs originaux dont une pluie de colonnes transparentes qui subliment les pièces de prestige.
Des bijoux d'exception pour des idées de cadeaux somptuaires
Née du mariage de deux cousins, Alfred et Esther, issus de familles de lapidaires d'Europe du Nord, la Maison Van Cleef & Arpels est devenue une dynastie de joailliers leaders sur plusieurs générations.
Cette "publi-exposition" en forme de rétrospective permet de retracer, au travers de créations exceptionnelles, l'évolution des arts de la bijouterie au 20ème siècle.
Ainsi que rendre hommage à l'imaginaire inspiré des artistes-concepteurs, avec la présentation des dessins de bijoux, et au savoir-faire exceptionnel des métiers de la joaillerie.
Au travers de la présentation chronologique des pièces qui connaissent la même évolution stylistique qu'en matière d'arts décoratifs, se dégage la double thématique de la marque que sont la nature et la mode.
L'univers de la faune et de la flore constitue un thème récurrent tel le fameux "Clip Chrysanthème" retenu comme visuel de la monstration, les bracelets Indiens mêlant motifs figuratifs et naturalistes, le collier "Snowflakes" au point de devenir la source d'inspiration privilégiée dans les années 2000, après la cession de la maison à un groupe de luxe suisse, avec des collections baptisées "L’Atlantide" ou "Les Jardins" et dont le dernier joyau en date est le collier "Phénix Mystérieux".
Autre thème, les "bijoux-textiles" qui déclinent des motifs textiles tels chevrons, jersey, tulle, résille, pampilles, rubans et nœuds, avec le bracelet "Ludo", la broche "Flots de Rubans" et la collection "Noeuds", voire les détournements avec la création en 1950 du collier "Zip" inspiré par le mécanisme de la fermeture éclair.
Par ailleurs, les créations Van Cleef & Arpels témoignent d'une grande capacité d'innovation tant technique, avec la taille suiffée des pierres pour un rendu très doux et le "serti Mystérieux", permettant de fixer les pierres sans monture apparente, que créative notamment avec la montre "Cadenas" et, dès 1939 avec le "Passe Partout" clip modulable en collier et bracelet, les bijoux à transformations multiples.
De même, dans les fertiles années 30, Charles Arpels revisite, en la miniaturisant, la technique du nécessaire pour confectionner le sac du soir "Minaudière" un tout-en-un comportant une astucieuse combinaison de rangements des accessoires de beauté .
L'exposition présente ainsi un florilège des plus spectaculaires et précieux sacs bijoux.
En ces temps d'austérité et de rigueur, avec une croissance annuelle régulière de son chiffre d'affaires de l'ordre de 25%, la "petite" industrie de luxe ne connaît pas la crise. La Maison Van Cleef & Arpels a donc encore un conséquent fichier clients.
Pour ceux qui n'y figureront jamais reste le rêve... qui a le prix d'un billet d'entrée*. |