Comédie dramatique de Philippe Blasband, mise en scène de Dalia Bonnet, avec Caroline Stefanucci et Constantin Djirdjirian.
"Une liaison pornographique" c’est un couple, non pas le couple chabada lelouchien, mais un homme et une femme qui nouent, à l’initiative de cette dernière qui décide d’assouvir un de ses fantasmes, une relation anonyme essentiellement sexuelle.
Avec le passage du temps et l’évolution des mœurs, du site de rencontre à la pratique contemporaine du libertinage, l’adaptation théâtrale par Philippe Blasband de son scénario écrit pour le film éponyme réalisé en 1999 par Frédéric Fonteyne, a perdu de sa singularité "sulfureuse" appuyée par son titre accrocheur.
De plus, elle est généralement considérée comme une partition destinée à des comédiens seniors ce qui relègue cette histoire d’anti-amour au rang de souvenir mélancolique du troisième âge. La Compagnie Bosskapok a donc fort judicieusement travaillé sur la thématique qui est intemporelle, la (im)possible dichotomie du sexe et du sentiment, et revivifie l'opus avec deux jeunes comédiens dont, de surcroît, l’interprétation "actor’s studio" convient parfaitement à sa structure cinétique.
Pour éviter la staticité du mode narratif et restituer la gradation de la relation de la partition constituée d'une alternance de flash backs et monologues, Dalia Bonnet a su la ponctuer de brefs intermèdes et de trouvailles de mise en scène qui situent les scènes dans la temporalité de présents successifs et en restituent leur composante vivante et charnelle.
Sans forcer dans la démonstrativité, Caroline Stefanucci,dans la pétulance, et Constantin Djirdjirian, dans l’intériorisation, sont particulièrement justes dans l'incarnation tant de l'éphémérité du plaisir des sens que dans la novation du sexe au désir et du désir au sentiment amoureux. |