Spectacle conçu et mis en scène par le Raoul Collectif, avec Romain David, Jérôme de Falloise, David Murgia, Benoît Piret et Jean-Baptiste Szezot. Le Raoul Collectif est une troupe de cinq jeunes acteurs wallons qui travaillent ensemble à l'écriture et à la conception de leurs pièces de théâtre.
Cette méthode débouche, avec "Le signal du promeneur" à un ensemble sans interdit, volontiers loufoque, poétique, engagé, parfois abscons, mais profondément original.
Les promeneurs entrent en scène, vêtus d'imperméables à capuche, des lampes frontales éclairant leur front d'une lumière rouge. L'un descend d'une échelle, l'autre porte un tuba, pourquoi?...
Leur voyage en solitaire au milieu de la forêt, à moins que ce ne soit sur le chemin de la vie, les conduira pourtant à tisser une histoire, ou du moins à confronter chacun leur histoire, celle d'un homme qui, à différents moments de son existence, optera pour des choix différents face aux possibilités qui s'offrent à lui. Mais il est possible aussi que ces personnages n'aient pas de rapports les uns avec les autres.
Nous voyons donc un homme immobile au moment des examens, refusant de se rendre aux épreuves. Puis nous assistons à la fuite en avant d'un autre qui rentre dans le jeu de la culture d'entreprise.
Enfin un autre qui refuse d'affronter la réalité laissant ses proches dans l'ignorance de sa perte d'emploi et en faisant mine de se rendre tous les jours à son travail... Cette incapacité à choisir une voie emmènera ce personnage sur la pente du meurtre, comme dans l'affaire Romand ou l'affaire Xavier Dupont de Ligonnès.
La mise en scène part dans tous les sens, parfois de manière explosive, mais se traînant aussi par instant lorsque les considérations des cinq comédiens semblent ne déboucher que sur un cul-de-sac. On soulignera le travail de Julien Courrye au son et d'Emmanuel Savini à la lumière qui procure une homogénéité bienvenue à l'ensemble en soulignant les atmosphères aux différentes étapes de cette intrigue prétexte.
Pièce étonnante, poétique, où des mottes de terre tombent du ciel et des hommes se transforment en papillon après avoir escaladé un arbre, le Raoul Collectif oblige le spectateur à se confronter au sens de la vie.
Ainsi, comme Oscar Wilde le disait "Vivre est la chose la plus rare du monde. La plupart des gens ne font qu'exister." |