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puce Une Estonienne à Paris
Ilmar Raag  décembre 2012

Réalisé par Ilmar Raag. France / Belgique / Estonie. Drame. 1h34. (Sortie 26 décembre 2012). Avec Jeanne Moreau, Laine Mägi et Patrick Pineau.

Voilà ce qu'il ne faut pas avoir honte d'appeler un joli film, un de ces films que l'on quitte avec un vrai sourire et le sentiment d'avoir bien fait de le choisir.

C'est aussi sans doute ce que doit se dire Jeanne Moreau qui trouve dans le personnage de Frida un de ses plus beaux rôles depuis "Cet amour-là" où elle interprétait Marguerite Duras.

Et pourtant, tout semblait mal commencer au cœur d'une Estonie bien proche de la Finlande des Kaurismaki, avec alcooliques qui rendraient belge Depardieu et ambiance grisâtre qui ferait paraître un paradis la proche Lituanie.

Heureusement pour l'héroïne, Anne, malmenée entre une mère mourante et un environnement d'une tristesse encore plus opaque, les scénaristes d'"Une Estonienne à Paris" avaient d'autres vues pour elle. Et c'est direction le Paris des beaux quartiers, à quelques centaines de mètres du Trocadéro et de la Tour Eiffel, qu'ils l'ont dirigée.

Bien leur en a pris : c'est dans le grand appartement d'une vieille dame bougonnante, irascible, sans appétit mais à la voix péremptoire - bref, Jeanne Moreau au mieux de sa forme - que le destin de cette élégante quadra-quinqua blonde, jouée par Laine Mägi, va bifurquer.

Infirmière, dame de compagnie, observatrice des petits riens et des grands mystères qui entoure le couple que forme désormais en pointillé Frida et Stéphane (Patrick Pineau), Anne va tout doucement à la découverte des êtres, des choses et des lieux de sa nouvelle vie. Une vie nouvelle qui peut s'achever sur un mot de travers par un retour en Estonie et dont elle profite donc à petits pas étonnés dans ses promenades parisiennes timides et solitaires.

Mais, sans rien dévoiler, "Une Estonienne à Paris" est un récit empreint de mélancolie et de nostalgie, pas un drame qui finit mal. Jeanne Moreau, même si elle joue les bravaches, n'est pas une Tatie Danielle qui a rompu avec son passé estonien. Si elle est rude avec Anne, c'est qu'elle est une vieille dame libre qui fait semblant d'être rétive à la bienveillance. Objet de scandale pour un tout petit milieu estonien réactionnaire et bien-pensant, c'est quelqu'un qui a été libre dans sa vie et dans ses amours et qui se donne maintenant le temps d'être apprivoisé, à la grâce d'un bon croissant issu d'une vraie boulangerie.

L'irruption de cette Estonienne, qui se reconstruit paradoxalement en encaissant les coups qu’elle lui porte, va opportunément permettre à Frida de transmettre son dernier amour, de ne pas le gâcher dans le ridicule et dans les affres de la grande vieillesse qui approche. C'est avec un grand tact que le réalisateur réussit à esquiver toutes les mauvaises pensées et arrière-pensées qui pourraient venir quand s'esquisse une nouvelle combinaison amoureuse qui n’a rien de factice.

Film tout à son sujet, "Une Estonienne à Paris" ne manque pas de qualités esthétiques et sait, par exemple, très bien exploiter le grand appartement de Jeanne Moreau où se déroule l'essentiel de l'action.

On soulignera la prestation toute en finesse slave de Laine Mägi, qu’on n’aimerait pas seulement de passage dans le cinéma français, et celle de Patrick Pineau, assumant magnifiquement son rôle d'ancien Harold toujours préoccupé pour sa Maud déclinante.

On ne pourra que terminer en réaffirmant qu' "Une estonienne à Paris" d’Ilmar Raag donne à Jeanne Moreau, à Jeanne la Française, divin monstre sacré et sacré monument national, un très beau rôle à sa mesure. Toujours juste, elle y est subtile, pleine d'humanité. Parfaite, en somme.

 

Philippe Person         
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