Superbe affiche en ce vendredi froid et sombre de novembre dans la charmante petite ville de Saint Lô. Ecran Sonique, les organisateurs de l'évenement sont bien connus dans la région et ont le chic pour faire venir des groupes de qualité dans cette grande salle du chef lieu de la Manche.

Les premiers à mettre le pied sur la scène sont des locaux, Tom Violence.

Avec un tel nom, on ne peut que se douter des références et attendre une forte inspiration "Sonic Youthienne".

Pas de doute elle y est : on retrouve les larsen, les tortures des guitares et le jeu de batterie tellement représentatif de Steve Shelley.

Mais il y a autre chose ; là où certains groupes se contentent de copier, Tom Violence rajoute d'autres inspirations, plus proches du post rock, plus instrumentales. Il n'y a pas forcément beaucoup de chant mais il est judicieux et il ne déborde jamais sur la musique.

Sur l'un des morceau, une chanteuse apparaîtra même sur la scène pour un seul titre avant de redonner le micro aux autres membres.

C'est original et c'est plutôt excellent.

Pour succèder à ces 4 jeunes rockers, on retrouve une nouvelle fois la pop unique des Married Monk.

Un concert classique de la tournée avec les mêmes tubes, les mêmes magnifiques reprises et toujours ce mélange entre un rock plutôt nerveux et des mélodies pop imparables.

Le tout agrémenté des solos de saxophone du 4ème larron.

Rien à redire, c'est toujours aussi carré. Juste un tout petit peu froid ; il faut dire qu'une partie du public n'était pas spécialement interessée par la musique et attendait probablement la tête d'affiche (ou la prochaine tournée de bières) avec une bruyante impatience.

Juste le temps de régler les instruments et ils débarquent selon leur rituel bien rodé.

Les 5 membres de Ghinzu sont coiffés d'improbables perruques frisées, façon blaxploitation.

Le chanteur s'assied derrière son clavier et le morceau commence tout doucement.

Et quel morceau ! Il ne s'agit pas moins du fabuleux "Blow" qui ouvre egalement leur album. 9 minutes de pur plaisir. Pendant le titre, les perruques volent, les esprits s'échauffent et le groupe offre toute sa puissance au public du Normandy.

Le reste du concert sera de la même veine.

Les musiciens échangent leurs instruments : le bassiste s'empare de la guitare avant de goûter à la batterie tandis que le chanteur quitte sa chaise pour faire une danse de Saint-Guy au rythme du rock.

Etonnant spectacle plein de vigueur et d'originalité. John terminera même debout sur son synthé pour la dernière chanson "Mine" avant de revenir pour un simple rappel (sans Purple Rain malheureusement).

Belle soirée variée avec trois styles différents mais complémentaires. Je ne peux toutefois pas m'empecher de parier que l'année prochaine, Ghinzu sera l'attraction de tous les festivals de l'été et qu'on les retrouvera surement à côté des têtes d'affiche de la Route du Rock. Ils le méritent.


Crédits photos : Fred