Monologue tragicomique d'après le roman éponyme de Paul Emond interprété par Gilles-Vincent Kapps dans une mise en scène de Christophe Luthringer.
"La danse du fumiste", adaptation pour la scène du roman éponyme de l'écrivain belge Paul Emond, se présente comme une narration dispensée par un vibrion qui s'étourdit de mots.
Il raconte des histoires, à moins que ce ne soit des souvenirs, et l'histoire d'un gars, une histoire qui pourrait bien être la sienne, à travers, et en autres, une chronique villageoise d'outre-Quiévrain qui fleure le style socio-réaliste du plat pays.
Truqueur, affabulateur, mythomane ou schizophrène, séducteur ou vitupérateur, il harangue le public, impose son rythme qui rappelle celui d'un personnage qui a quasiment disparu des marchés, le camelot qui "enfume" ses auditeurs pour mieux les "pigeonner".
De pigeons il en est d'ailleurs largement question dans son univers régi par une maxime imparable - "Les humains se divisent en deux grandes catégories : les coriaces, et les pigeons" - et dans un pays de coulonneux.
Sous la direction de Christophe Luthringer, Gilles-Vincent Kapps, formidable bateleur, mouille sa chemise pour entraîner le spectateur dans une délirante et époustouflante logorrhée narrative qui constitue une partition idéale pour un beau numéro d'acteur.
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