Nili Hadida et Benjamin Cotto : la brune pétillante et le moustachu discret reviennent avec leur second album The Fight, et vu le titre, ça n’a pas été de la tarte. Leur rencontre par l’intermédiaire d’un ami commun en 2006 n’a de secret pour personne, la suite, une formation : Lilly Wood & The Prick, un premier album Invincible friends en 2010, qui a eu beaucoup plus de succès qu’ils ne l’avaient prévu, raflant une Victoire de la Musique au passage. La barre était placée drôlement haut pour l’exercice difficile du deuxième album.
Les attentes étaient grandes pour eux aussi, The Fight, combat pour la suite de leur histoire, combat entre eux. Pari réussi, sans se répéter, ils réussissent à poursuivre les amourettes du premier album, tout en restant dans le même ton pop folk rock electro (et d’autres dont l’énumération serait longue fastidieuse et inutile !) et les histoires simples. Moins bricolé, plus fignolé, cet opus affirme le son "Lilly Wood & The Prick".
Les 40 minutes des 11 titres font l’effet d’une balade qui commencerait dans un concours de danse façon "Saturday Night Fever", avec pattes d’eph’, boule à facette et patins à roulettes (ça, c’est à cause du disco "Middle of the Night"), puis nous irions dans les sous-sols assister à un combat de savate testostéroné (ça, c’est à cause du clip officiel de "Long Way Back"), puis nous suivrons l’étroit couloir pour atterrir dans le désert de l’Ouest américain, vous savez, le rouge et poussiéreux, avec cette lumière unique et tamisée, ils éclairent bien les balades "Briquet" et "Into Trouble".
The Fight, en anglais donc. Des refrains qui accrochent l’oreille et se retiennent facilement, ceux qui ressurgissent au milieu d’une nuit agitée, dans une file d’attente. Des histoires qui parlent de petits regrets, quand on commence à compter les années et se retourner vers une insouciante jeunesse qui ne reviendra pas. Nili s’occupe du chant de sa voix légèrement cassée et Ben s’occupe de la zik avec sa guitare. Un clavier et une vraie batterie ont été ajoutés (c’est mieux que la boite à rythme du prof de musique et le jouet à touche premier âge).
Et même si ça ne casse pas trois pattes à un canard (qui n’en a que deux, je rappelle), si l’évolution n’est que discrète, si ça doit rester de la musique de fille, des rythmes de copines à brailler pendant les soldes, et bien tant pis, j’assume, parce que c’est frais, léger et que ça fait du bien (puisque ça ne fait pas de mal). |