J'ai toujours aimé les gens en marge... et disons le franchement, sortir un disque sous le nom Midget ! en plein boum du Hobbit m'excite au plus au point ! Derrière ce petit nom se cachent la superbe Claire Vailler (Transbluency) et le génial Mocke (Holden, Arlt, le meilleur guitariste franco/belge du monde).
Ce disque est une merveille de folk, un disque à tiroirs dans lesquels il y a des puits sans fond qui fourmillent d'idées brillantes. L'on y croise des fantômes bilingues d'origine multiple, baignant dans l'eau froide, pratiquant tour à tour le jazz, la bossa nova, le psychédélisme tranquille et serein, tout en dansant la valse.
De part son caractère hanté quasi folklorique auquel se mêlent d'ingénieux bidouillages quasi électroniques, la galette m'évoque le Parallelograms de Linda Perhacs. La voix de Claire est d'un surréalisme féerique, mélodiquement implacable, et semble constamment naviguer vers les cieux. Pendant ce temps, Mocke interprète des mélopées incroyables, aussi bien inspirées qu'inspirantes, dont lui seul a le secret. Un morceau comme "Don't Ever" est un véritable bijou de composition, la partie guitaristique finale étant l'un des plus beaux hymnes à l'amour qui soit.
Ce disque est un disque hivernal, qui hiberne en son sein de précieux rayons de soleil, qui s'approvisionnent de toute la beauté du monde. Il est très agréable à écouter chez soi, mais surtout sur la route et réchauffe le coeur. Une fois l'album fini, si je savais bien qu'une fois éteint le feu ne laisse qu'une lueur tiède, il laisse aussi, et avant tout, ces miraculeuses Lumières d'en bas qui ne cesseront jamais de briller de par leurs enchantements, en boucle et en boucle.
Magistral. |