Un doigt accusateur (et forcément ennemi, vu que le bras disparait et que le reste du corps est carrément inexistant), un nom : Wankin’ Noodles, et un titre : Tu dormiras seule ce soir… Ok, si tu le dis, mais vu qu’il n’y a qu’un seul lit, la prophétie ne peut-être que fausse… C’était sans compter le canapé… Bon.
Je te quitte, je ne suis pas désolé, tu dormiras seule ce soir, j’espère que tu vas souffrir, je pourrai toutes les avoir… Mouais… Au vacarme garage-rock… ça sent la colère retournée ça... Mais ne nous arrêtons pas aux paroles, le rock n’est pas fait pour ça. Oui mais l’énergie d’un "On va marcher sur Paris, Paris, Paris" n’est rien sans ses paroles. Le troisième titre est en anglais.
Le groupe touche les étoiles lors des Trans Musicales de Rennes en 2009. A la limite, on s’en ficherait royalement si on ne savait pas qu’ils étaient originaires de Saint-Brieuc, parce que c’est ce qui explique leur succès. Quoi ? Vous n’avez jamais regardé sur une carte où se trouve Saint-Brieuc ? Ne bougez pas, ça va vous revenir, c’est le village d’Astérix. Mais siiii, le petit moustachu énervé ! Vous savez l’effet que fait la potion magique sur ce petit bonhomme, l’animation avec des éclairs et des pétards ? Et bien les compères Guillaume, Romain, Régis, Jean-Sylvain, puis Sébastien font le même effet à la puissance 4…
Oui, même si la traduction littérale de leur nom est "nouilles branlantes" (pas pire que les pierres qui roulent), ils n’en gardent ni la texture, ni la fadeur… après pour l’histoire de branle ou pas branle, faut voir, parce qu’un vrai branleur, un vrai de vrai n’aurait jamais abouti un album de 11 titres comme ils le font.
Ce que Wankin’Noodles chante, c’est le côté masculin de la relation, entre fantasmes "L’amour dans le noir" et "Would you like to dance ?" (juste parce que t’es américaine, je n’en ai jamais attrapé), cynisme "Call Me Idiot", et vacherie "Tu dormiras seule ce soir" (qui n’a jamais entendu ça ? Qui ne l’a jamais prononcé ? Qui n’a jamais envie eu de le dire ?).
S’ils sont misogynes, et bien tant pis, ça fera pencher la balance des féministes. Pour le reste, leur musique a l’énergie bondissante d’un claquant aller-retour dans ta face. Leur réputation sur scène n’est plus à faire, les qualificatifs se perdent entre "vif", "énergie", "endiablé", "enragé"… Je confirme, ils sont fatiguants en fin de journée et donnent du peps en début de journée.
Pour le reste, et bien… Disons que :
-
s’ils changeaient de refrain, ils s’engageraient et s’amuseraient peut-être moins,
-
s’ils élargissaient les champs, ils n’auraient plus ces influences des rocks de partout,
- s’ils arrêtaient de crier tout le temps, ils ne creuseraient pas autant le trou de la sécu avec les prescriptions anti-inflammations de la gorge,
- s’ils stoppaient les repas hyper protéinés et les boissons vitalisantes, ils seraient chiants…
Qu’ils continuent donc ! Ça fait du bien aussi l’insouciance et les référents bondissants. |