Après un premier album éponyme, qui leur avait permis de sortir petit à petit d’un certain anonymat, le deuxième album de Unknown Mortal Orchestra s’appelle sobrement II, et continue effectivement dans la lignée du chapitre I.
On retrouve la même ambiance lo-fi, funky et groovy, la même voix voicecodée et nasillarde qui semble comme cachée derrière un voile et qui fait paraître l’album comme un vieil album des années 70 retrouvé dans un grenier néo-zélandais.
La basse de Jake Portrait est toujours très en avant et donne tout le groove à l’album, et la batterie de Riley Geare qui à mon goût sert un peu trop souvent de simple boîte à rythme.
L’album commence très paisiblement avec "From The Sun", une intro avec seulement une guitare sèche qui accompagne la voix de Ruban Nielson avant que la basse nous emporte de façon plus rythmée vers le premier single de l’album, à savoir "Swim and Sleep (With the Sharks)", à n’en pas douter la chanson la plus riche de l’album et celle qui prend le plus de risque. On pense un peu aux Creedence Clearwater Revival à son écoute.
"So Good At Being In Trouble" laisse place à un rythme un peu hip-hop donné par la batterie qui permet de bonnes mélodies à la guitare (le refrain est par contre un peu simpliste en se contentant de répéter inlassablement le titre).
"One at a time", un peu plus péchue (on a enfin l’impression qu’il a vraiment un batteur dans le groupe), le pont aux trois quarts de la chanson est vraiment bienvenu (et on a même le droit à des cuivres à la fin !).
"The Opposite of Afternoon", la guitare de l’intro me fait horriblement penser à BB Brunes, heureusement pour eux le reste s’en écarte joyeusement.
"No Need For A Leader", on entend que Nielson s’amuse vraiment à la guitare électrique (et on dirait que la voix provient d’un vieux TSF).
"Monki", avec son intro expérimentale où on se demande où veut en venir le groupe, laisse place à un titre très lent mais avec les mêmes ingrédients que les précédents.
"Dawn", court interlude à la Jean-Michel Jarre, l’UFO de cet album de "UMO".
"Faded in the Morning", une des très bonnes chansons de l’album bien rythmée.
"Secret Xitians", belle intro à la guitare acoustique (un peu trop de na na na dans la suite mais bon…).
En résumé pas vraiment de changement radical par rapport au premier album, toujours aussi vintage, funky et groovy, mais une certaine évolution dans l’exploration de tous ces genres, il se dégage toutefois un peu plus de quiétude comme si un peu fatigués de leur premier essai, nos trois néo-zélandais maintenant basés à Portland s’accordaient une mi-temps bien méritée. |