Au Théâtre
Le Méry, se joue actuellement "La fille aux pères"
de la fructueuse collaboration de Fabrice Blind, Michel Delgado,
Nelly Marre et Carole Onfria qui avaient signé "Mon
colocataire est une garce" le plus gros succès de café-théâtre
de ces dernières années.
A l'Entracte, dans un petit troquet de la rue Biot, à côté
du théâtre, nous retrouvons la fille, Emilie
Wawerla, les deux pères, Fabrice
Blind, le petit à lunettes qui tient sa peluche, et
Gilles Hoyer, celui qui lui tient la main,
et la productrice Nelly Marre.
Rires, bonne humeur et galéjades sont au rendez-vous. Difficle
de retranscrire tous les éclats de rire. Une fine équipe
à retrouver sur scène dans les plus brefs délais
!
Fabrice Blind vous êtes co-auteur avec Michel
Delgado de la comédie "La fille aux pères"
qui se joue actuellement au Théâtre Le Méry.
Comment travaillez-vous d’autant que cette écriture
à 4 mains est fructueuse puisque vous en êtes à
votre 3ème pièce ?
Fabrice Blind : 3ème ou quatrième
? Oui, il y a eu Mon colocataire est une garce et On vous rappellera
et nous avons co-écrit également un film "Recto-verso".
Nous nous retrouvons pour manger et nous discutons à bâtons
rompus, un peu de tout et nous prenons des notes. Et ce 5-6 fois.
Nous travaillons en suite chacun de notre côté et nous
faisons le premier jet avec Nelly Marre qui participe à la
cogitation ainsi que Carole Fonfria.
Nelly Marre : La grosse cogitation aboutit à
l’élaboration d’un scénario structuré.
Nous partons donc d’une idée précise pour écrire
une histoire et construire un scénario. Fabrice est l’auteur
principal dans la mesure où il s’agit de son écriture,
de ses jeux de mots. Nous prenons environ 2 mois pour le scénario
et 2 mois pour l’écriture.
Fabrice Blind : Surtout pour cette pièce
qui était assez compliquée à écrire.
Compte tenu du sujet abordé, il fallait absolument éviter
de tomber dans le graveleux, le postulat de base étant deux
hommes homosexuels veulent un enfant et la fille qu’ils ont
choisi pour le faire arrive chez eux déjà enceinte.
Donc nous avons vraiment cogiter à plusieurs pour y arriver.
Pourquoi avoir choisi ce thème ?
Fabrice Blind : A la base, nous nous sommes inspirés
d’une histoire vraie, celle d’un de nos copains homosexuel
qui a essayé d’avoir un enfant avec une femme lesbienne.
Et puis, il s’agit d’un sujet dans l’air du temps.
C’est d’autant plus dans l’air du temps depuis
quelques mois.
Il est vrai qu’actuellement il se joue beaucoup
de pièces à Paris sur le thème de la gay attitude.
Fabrice Blind : Beaucoup concerne plutôt
le coming-out. Nous avons choisi le nouveau combat des homosexuels
qu’est l’homoparentalité. Nous sommes donc rejoints
par l’actualité.
Votre pièce est très bien faite,
de manière structurée avec une histoire, des rebondissements…
Fabrice Blind : C’est effectivement structuré
comme un film. Michel Delgado écrit beaucoup pour le cinéma,
Les papas et la maman, L’enquête corse…nous nous
efforçons de faire une écriture soignée, sans
rien négliger afin d’éviter les passages en
force comme il en existe beaucoup dans le boulevard. Notre écriture
a d’ailleurs évolué depuis "Mon colocataire
est une garce" dans laquelle nous racontions des événements
qui ne se passaient pas sur scène. Avec "La fille aux
pères" tout ce passe sur scène. Nous sommes en
situation, sans temps mort, ça pulse
Vous avez un humour bien spécifique avec
le sens de la formule.
Fabrice Blind : Oui, ça c’est mon
truc. Le sens du dialogue, c’est une musique. On l’a
ou pas. Il faut de la mémoire pour retenir les formules rigolotes
ou en inventer de noiuvelles. Nous essayons d’en mettre une
toutes les deux phrases tout en faisant très attention à
ne pas faire de vannes gratuites. Nous avons même supprimé
celles qui parasitaient l’histoire ou n’apportaient
rien.
Donc après l’écriture, vient
le temps de laproduction ?
Fabrice Blind : Exactement et c’est le travail
de Nelly Marre qui est la productrice du spectacle.
Nelly Marre : Oui. Il a fallu compléter
la distribution et également préparer une tournée
car on n’arrive pas à Paris sans préparation.
Fabrice Blind : Nous avons la chance d’avoir
des salles qui nous font confiance. Nous sommes parmi les rares
qui peuvent vendre leur spectacle avant qu’il soit écrit.
Nous avions 50 dates.
Sur vos seuls noms ?
Nelly Marre : Oui. Sur la confiance du succès
remporté par "Mon colocataire est une garce" qui
s’est joué 600 fois.
Fabrice Blind : Cela étant après,
il y a une dead-line et…on dort mal. Tout le monde dort mal
même les comédiens qui reçoivent le texte 15
jours avant les représentations, on doit répéter
en 5 jours.
Vous écrivez mais vous jouez également
dans vos pièces. Vous écrivez votre rôle sur
mesure ?
Fabrice Blind : Oui, j’essaie quand même
de me donner un rôle qui me correspond. Là je joue
un homosexuel un chouia naïf, qui n’est pas couillon
comme mon personnage de Mon colocataire, mais il a ce trait de caractère
qui est le mien.
Comment avez-vous complété la distribution
?
J’ai découvert Gilles Hoyer dans son
one man show "Première heure". On s’est dit
qu’il était fou et qu’il avait une certaine féminité
et que physiquement il avait quelque chose de rigolo….
Gilles Hoyer : (ndlr : avalant la
dernière bouchée de son croque monsieur)…on
s’est rencontrés dans les coulisses du Point Virgule…
Fabrice Blind : …et nous avons qu’il
était bien pour former avec moi un couple d’homos normaux…
Gilles Hoyer : …avoues que tu n’avais
pas pensé à moi au début !
Fabrice Blind : C’est vrai ! Tu étais
le 2ème choix.
Gilles Hoyer : Il avait trouvé un plus beau
!
Fabrice Blind : Plus viril ! (rires). Et Emilie
Wawerla nous a rejoint dans l’aventure il y a 3 mois un peu
en catastrophe. Elle a dû apprendre le texte en quelques jours
et elle est partie sur les routes avec nous.
Emilie Wawerla : J’avais signé un
contrat. J’étais foutue !
J’ai vu votre nom sur un spectacle qui s’appelait
"Elles veulent toutes des bébés". Et comme
Gilles Hoyer œuvre également dans ce registre avec son
one man show et la pièce "La césarienne"
qu’il a co-écrit avec Gilles Gangloff, le thème
est récurrent.
Emilie Wawerla : Oui. Et d’ailleurs j’ai
souvent joué des rôles dans lesquels j’étais
enceinte ou maman.
Fabrice Blind : Effectivement. Et dans Mon colocataire,
elle était enceinte aussi. Donc ça nous travaille.
C’est quelque chose de pas résolu. Et souvent aussi
les femmes dans mes pièces sont menteuses. Elles embobinent
les hommes.
Emilie Wawerla : Fabrice m’a choisi alors
que je jouais un personnage de mon one man show qui était
bourrée, pas belle. Donc il ne m’a pas choisi pour
ma frimousse comme c’est souvent le cas pour les comédiennes
puisqu’il m’a vu dans le pire état pitoyable
de la mort, mal maquillée, édentée…
Gilles Hoyer : …Il t’a vu dans un formule
3 avec des roumains (rires)
Fabrice Blind : C’est vrai qu’on l’avait
repéré sur un sketch et nous nous sommes souvenus
d’elle.
Quel élément vous a fait vous souvenir
d’elle ?
Fabrice Blind : Le fait que je l’ai vu sur
un plateau comique Les étoiles dans une scène pas
facile où elle était la seule fille, jeune, jolie,
face à de vieux brigands du café théâtre.
Elle y allait, elle déchargeait les cageots comme on dit.
Donc elle a du coffre et j’aime bien les comédiens
qui ont appris sur le tas. Elle a fait le pire. D’autant que
ce n’est pas un atout d’être jolie pour faire
du comique. Et je me suis dit : "Elle a quelque chose dans
le ventre !" (rires)
Et le choix de Gilles Hoyer ?
Gilles Hoyer : …toujours la ligne, très
bien !
Fabrice Blind : Nous nous sommes souvent croisés
au Point Virgule. J’ai également travaillé avec
Gilles Gangloff car nous travaillions tous pour Philippe Vaillant,
le mari d’Anne Roumanoff sur des projets télé.
Nous avons sympathisés…
Gilles Hoyer : …nous nous sommes embrassés…
Et quel a été l ‘élément
déterminant pour lui proposer le rôle ?
Fabrice Blind : Déjà il le voulait.
Il a dit oui…
Gilles Hoyer : …c’est important…
Fabrice Blind : …il le voulait, il était
motivé, il avait envie et il était prêt à
être libre, c’est un vrai moteur et, ce qui est génial,
et je devais pas le dire devant lui, il est encore mieux que je
ne pensais. Il m’a encore plus bluffé sur scène.
Sur scène, c’est un gentil…
Emilie Wawerla : …c’est un gentil dentiste
psychopathe…
Gilles Hoyer : L’important c’est de
s’amuser sur scène.
Fabrice Blind : C’est vraiment un comédien
de génie sur scène. Il a une vraie force comique.
Et je prends du plaisir à jouer avec lui.
Emilie Hoyer : Il n’a pas dit tout ça
sur moi !
Fabrice Blind : Si. J’ai dit quoi ? Que tu
étais la plus belle….
Gille shoyer : …que tu déchargeais
les cageots…
Fabrice Blind : On s’amuse beaucoup..
Emilie Wawerla : C’est vraiment une super
complicité tous les 3.
Fabrice Blind : Tous les soirs on a un fou rire.
Emilie Wawerla : Parfois je les engueule. Il y
a des passages où je dois être dans l’émotion
et je vois deux clowns qui me font marrer. Et j’ai envie de
les taper !
Gilles Hoyer : Mais ça va mieux maintenant
! Je me souviens de la représentation à Marseille
: on rigolait tout le temps !
Fabrice Blind : Il faut le dire : nous ne sommes
pas homosexuels…
Gilles Hoyer : …ça dépend…
Nelly Marre : …pas souvent !
Fabrice Blind : …du moins en apparence. Ce
sont donc des rôles de composition qui nous amusent beaucoup.
Et les spectateurs disent que notre couple est assez crédible.
Ce sont des homos un peu bedonnants.
Gilles Hoyer : Au début, nous ‘osions
pas nous toucher et maintenant….
Fabrice Blind : Oui, on nous disait que nous étions
pas assez proches.
Gilles Hoyer, le passage du one man show une
fois par semaine à la comédie tous les jours de la
semaine…
Gilles Hoyer : …c’est cool !
…oui mais il s’agit d’un autre
exercice et d’un format différent.
Fabrice Blind : Gilles fait du théâtre
par plaisir. S’il ne s’amusait pas il ne ferait pas
ce métier. Nous, nous nous amusons aussi bien sûr.
Lui, il y est à fond !
Emilie Wawerla :Il fait même des strip tease
sur scène.
Gilles Hoyer : Oui, mais c’est fini. Il fallait
venir avant. Tout le monde riait quand je le faisais donc j’ai
compris qu’il ne fallait pas le faire !
Donc vous êtes satisfait ?
Gilles Hoyer : Oui. Gilles Hoyer : Quand on joue
seul ça pèse. Là, on a le trac mais nous sommes
3. Je suis très heureux. Il y a des jours où c’est
plus difficile.
Emilie Wawerla : On se motive ensemble. Et puis
nous nous ressemblons. Nous aimons la vie, nous sommes optimistes
pas ronchons.
Fabrice Blind : Nous ne sommes pas stressés
à mort ! Gilles un peu plus peut être.
Gilles Hoyer : Il est vrai que par rapport au one
man ça détend.
Nous avons déjà évoqué
les débuts de Gilles Hoyer dans une précédente
interview. Vous Fabrice Blind, vous avez une formation sur le tas
?
Fabrice Blind : Oui. Absolument. Je ne suis pas
passé par un cours. Je suis allé directement au Point
virgule pour faire des sketchs et j’ai eu la chance d’être
très vite pris. J’ai aussi fait La classe pour la télé.
Et puis, j’ai donc proposé tous mes spectacles au Point
Virgule qui les a programmés. Ça marchait de mieux
en mieux à chaque fois jusqu’au jour où nous
avons été obligés de déménager
pour aller jouer dans un théâtre plus grand pour "Mon
colocataire est une garce". Le Méry venait d’ouvrir
ses portes et nous a fait confiance.
Et vous Emilie Wawerla, vous arrivez à
trouver votre place dans ce drôle de couple ?
Emilie Wawerla : J’ai eu l’impression
qu’ils m’ont pris sous leurs ailes. Au début,
j’avais une grosse pression parce que je n’étais
pas sur le projet au départ. Comme je n’étais
pas totalement débutante je n’avais pas un stress monstrueux
et je me sentais à l’aise avec eux. Ils m’ont
beaucoup aidée en étant attentifs à mes doutes
et à mes attentes. J’avais peur de ne pas être
à la hauteur. Je pense que, grâce à eux, j’ai
réussi à passer la barre…
Gilles Hoyer : …et la barre était
haute ! (rires)
Fabrice Blind : Il faut également préciser
qu’Emilie est venue nous dépanner en reprenant le rôle
au pied levé dans Mon colocataire. Elle avait 3 semaines
pour apprendre La fille aux pères et on lui a dit : Peux-tu
apprendre mon colocataire en 1 semaine ? Elle a une très
grande mémoire.
Emilie Wawerla : J’ai une bonne mémoire
pour les choses que j’aime. Pas trop pour les cours, c’est
pas mon truc.
Vous n’avez pas fait d’école
de théâtre ?
Emilie Wawerla :A la base, je suis danseuse. J’ai
fait de l’impro chez Damien Acoca qui est un ancien coach
du Studio Pygmalion. Un ami comédien m’a conseillé
de faire un casting, d’être retenue et de trouver un
agent. Ensuite, j’ai enchaîné les pièces.
J’ai écrit aussi mon one man. Et tout c’est fait
naturellement et rapidement. Je suis très heureuse de ce
qui m’arrive.
Quelle est la durée de la programmation
au Méry ?
Nelly Marre : C’est programmé jusqu’au
19 février 2005 avec des possibilités de prolongation
si succès.
Fabrice Blind : Pour le moment, nous sommes ravis
d’une chose, même si on attend encore le grand public,
mais on a commencé il y a une semaine, c’est que les
retours sont excellents. Et c’est la première fois
que pour mes spectacles il y a un tel retour unanime ! Et aussi,
ceux qui connaissent mes travaux précédents ont noté
une vraie progression. La presse et les gens du métier ont
apprécie. Donc nous attendons les spectateurs.
"La fille aux pères" constitue
votre actualité. Avez-vous des projets en cours ?
Gilles Hoyer : Mon cabinet est ouvert ! (rires)
Fabrice Blind : Rien de fixé mais des projets
d’écriture. Nous avons repris nos cogitations.
Nelly Marre : Nous recommençons à
prendre nos repas ensemble !
Votre précédente pièce "Mon
colocataire est une garce" a connu un gros succès. Y
a-t-il des projets de reprise avec une autre distribution ?
Fabrice Blind : Pour le moment non. Nous aimerions
bien.
Nelly Marre : Nous aimerions bien. C’est
possible et la pièce est très demandée mais
nous souhaitons garder les droits pour assurer nous-mêmes
sa reprise. Nous attendons un peu.
Fabrice Blind : Si une bonne équipe sur
Paris vient nous voir…
Nelly Marre : …mais nous n’avons pas
eu jusqu’à présent de propositions vraiment
intéressantes.
Et vos projets Gilles Hoyer ? "La césarienne
que vous jouiez avec Gilles Gangloff ?
Gilles Hoyer : C’est fini l’opération
! Ah, je vais avoir un 2ème enfant ! Pour de vrai !
Donc c’est parti pour la saga des bébés
!
Gilles Hoyer : Je baise, je baise, je baise…(rires)
Et vous Emilie ?
Emilie Wawerla : Ma priorité c’est
La fille aux pères. Le one man est derrière.
Parlons un peu de quelqu’un qui n’est
pas pour rien dans ce spectacle et qui est absent car il joue en
ce moment même au Méry dans Caveman, c’est Gilles
Gangloff votre metteur en scène.
Fabrice Blind : Effectivement, Gilles Gangloff
fait partie de l’aventure.
Nelly Marre : Gilles Gangloff a fait un extraordinaire
travail de mise en scène. Il a très bien compris la
psychologie des personnages et il a détendu les comédiens
en les aidant à comprendre leur rôle. Il a fait un
excellent travail.
Fabrice Blind : C’est la 1ère fois
que je vois un metteur en scène.
Emilie Wawerla :Il sait dire les choses pour qu’on
les assimile bien…
Nelly Marre : …avec diplomatie…
Fabrice Blind : …et avec psychologie…
Emilie Wawerla : …et ce n’est pas un
dictateur !
De combien de temps avez-vous disposé pour
les répétitions ?
Fabrice Blind : Nous avons répété
4 ou 5 fois.
Nelly Marre :Mais le travail continue.
Fabrice Blind : Il en a fait une vraie pièce
de théâtre alors qu’au début nous étions
un peu dans le jeu café théâtre.
J’allais justement aborder ce sujet. Car
effectivement vous changiez de registre, du café théâtre
au théâtre de boulevard, donc cela rajouté à
l’ego du comédien et des comédiens qui ont fait
du one man show…
Gilles Hoyer : …et attention ce ne sont pas
les plus faciles…
Fabrice Blind : L’essentiel est effectivement
de jouer juste, de jouer la même pièce.
Emilie Wawerla : Il faut une équipe complice.
En étant auteur et présent sur scène,
vous n’aviez pas parfois des velléités d’immixtion
dans la mise en scène ?
Fabrice Blind : Je n’interviens que lorsqu’il
me semble qu’à l’écriture c’était
pas tout à fait ce que nous voulions dire mais Gilles Gangloff
a tout de suite compris le texte, nos intentions et la motivation
des personnages. Mais moi je suis complètement nul pour la
mise en scène. Autant je suis brillant partout…(rires)
autant je n’ai pas d’idées pour faire bouger
les gens. J’ai des idées pour les faire parler mais
pas pour le reste. Donc je délègue. Et avec Gilles
c’était très bien.
La pièce est une comédie qui nécessite
une grande fraîcheur pour être efficace. Comment faites-vous
?
Emilie Wawerla : Chercher toujours. Ne pas s’endormir
sur une réplique qui a fait rire la veille !
Fabrice Blind : Pour le moment, la pièce
est nouvelle et il reste encore plein de pistes à explorer.
La pièce a du potentiel à exploiter. Il est vrai que
pour la pièce précédente, nous l’avons
jouée 600 fois et je commençais à m’ennuyer.
Les 300 ères nous ont permis de faire le tour des possibilités.
Après, il y avait des resucées de ce que nous avions
déjà fait et cela devenait parfois technique. Ce n’est
pas bon signe. Nous aurions pu jouer cette pièce encore un
an car nous avions également des propositions pour jouer
en province. Mais je commençais à m’embêter.
Donc il fallait de la nouveauté. Donc en ce moment, nous
sommes dans l’amusement et dans la fraîcheur !
Gilles Hoyer : Le spectacle évolue et il
est déjà différent de celui joué en
province.
Fabrice Blind : En une semaine, il y a déjà
des choses nouvelles dans le spectacle !
Nelly Marre : Je ne me lasse pas de la voir et
tous les soirs c’est différent. Beaucoup de gens reviennent
la voir.
Cela n’est pas étonnant car le texte
est très dense et le rythme est très soutenu.
Fabrice Blind : Nous préférons avoir
une image de drôlerie et de rythme que…
Nelly Marre : …la vanne pour la vanne.
Gilles Hoyer : Et il y a toujours des nouveautés.
Par exemple dimanche, il manquait la sonnerie de téléphone
! Alors on improvise ! Ça nous est beaucoup arrivé
en province !
Fabrice Blind : C’est très formateur
la province. Nous avons fait 50 représentations en province
et il y a eu beaucoup de petits incidents. Un soir, il manquait
même la table de salon. Et personne ne s’en est rendu
compte jusqu’au moment où on apportait le plateau.
Et bien, on a posé le plateau par terre.
La formation sur le tas et le one man doivent
vous permettre de faire face et d’improviser sans trop de
problème ?
Gilles Hoyer : C’est vrai. On n’est
pas paniqué ! Quand je fais aussi des erreurs de mots, on
me reprends !
Emilie Wawerla : Ils relèvent tous les bafouillages
!
Fabrice Blind : On peut improviser mais sans sortir
de l’histoire. Il faut rester dans les rails parce que si
on s’éloigne trop on a du mal à y revenir.
Bien que vous jouiez du mardi au samedi avec une
matinée le dimanche, allez-vous au théâtre voir
les autres ?
Gilles Hoyer : Nous avons lu une superbe pièce
Un baiser, un vrai que nous avons envie de voir.
Emilie Wawerla : J’ai vu Florence Foresti
qui m’a bien plu.
Fabrice Blind : J’aime beaucoup aussi Florence
Foresti.
Nelly Marre :J’ai envie d’aller voir
Jean François Vanier.
Fabrice Blind : Moi aussi. J’aime bien Sir
John au Point Virgule, Isabeau de R...
Nelly Marre : Un spectacle qui m’a beaucoup
plu mais qui n’est plus à l’affiche c’est
"Un petit jeu sans conséquence". C’était
une pièce magnifique dont j’aurais aimé m’occuper,
drôle juste ce qu’il faut, sensible.
Voulez-vous rajouter quelque chose ?
Gilles Hoyer : J’ai encore faim !
Ce sera le mot de la fin à moins que l’auteur
ici présent ne nous propose une chute ?
Fabrice Blind : Je n’ai pas mieux…
en 8 lettres !
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