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Emad Burnat et Guy Davidi  février 2013

Réalisé par Emad Burnat et Guy Davidi. Palestine/Israël/France. Documentaire. 1h30. (Sortie 20 février 2013).

Il y a quelques semaines sortait en DVD "Devil’s Doorway" ("La Porte du Diable"). Premier western pro-indien, le film d’Anthony Mann expliquait presque cliniquement le sort que les Étasuniens ont fait subir aux peuples indiens.

D’un rare pessimisme, ce beau film ne laissait aucun espoir à ces personnages, ces fiers guerriers promis àl’alcoolisme, à une vie végétative dans des réserves pouilleuses.

En voyant "5 caméras brisées" d’Emad Burnat et Guy Davidi, on éprouve le même sentiment tragique et l’on se dit que ce qui s’est passé jadis avec les Sioux et les Comanches s’accomplit aujourd’hui pour les Palestiniens.

Au départ, Emad Burnat est, comme le héros d’Anthony Mann, un paysan de Cisjordanie qui n’aspire qu’à cultiver sa terre, à récolter les fruits de ses oliviers. Mais l’histoire se répète encore : Israël ayant décidé de construire un "mur de séparation" entre les populations palestiniennes et ses colonies de peuplement, les autorités d’occupation décident d’exproprier les paysans palestiniens de la moitié de leurs terres. Voilà donc Emad et ses amis du village de Bil’in obligés de se battre dans un baroud d’honneur dont on sait d’avance l’inutilité pour tenter de sauver leurs terres.

La lutte des habitants de Bil’in a une particularité qui rend les choses encore plus insupportables : elle a pris la forme d’un combat non-violent. Un combat unilatéralement non-violent…

Emad a donc décidé de participer à ce combat caméra à la main. Et l’on suit le destin de ces différentes caméras qui filment les étapes de la lutte. Tout est dit dans le titre : Emad perd cinq caméras. Mais cette casse n’est pas que symbolique. En "mourant" avec vaillance, chacune de ses caméras a filmé les belles victoires et les cuisantes défaites, la fraternité des habitants de Bil’in, les ratonnades, les bavures policières et militaires, l’attitude arrogante des colons religieux…

Les caméras d’Emad ont chacune leur histoire. Elles filment les oliviers brûlés par les colons, les amis tombés sous les balles, le mur prenant forme…

Il y a celles qui montrent l’imprudence d’Emad, casse-cou au cœur des affrontements, celles qui montrent les phases d’espoir et celles de désespérance, celles qui s’attachent à expliquer la transformation du village en "réserve indienne", celles qui suivent ses enfants en train de prendre conscience de l’oppression.

Une caméra touchée par une balle sauvera Emad, une autre le mènera aux portes de la mort et dans un hôpital israélien.

Monté et construit avec l’aide de Guy Davidi, un réalisateur israélien, "5 caméras brisées" est un film sans haine, un constat d’une situation terrible, la dénonciation d’une injustice coloniale moderne.

Si on n’écoute pas la formidable parole d’Emad Burmat et si l’on ne regarde pas les images révélées par ses caméras bricolées, on peut être sûr que dans une cinquantaine d’années il y aura une version israélienne de "La Porte du Diable".

C’est à l’honneur de Guy Davidi, à l’instar de nombreux israéliens qui ne partagent pas l’aveuglement de la majorité électorale et médiatique de leur pays, de participer avec son ami Emad Burmat à la dénonciation de ce que cache ce nouveau mur de la honte.

Un beau film nécessaire qui a déjà fait "un peu" bouger les choses puisqu’il a reçu, fait inédit pour un film sur un tel sujet, un accueil favorable dans certains festivals aux États-Unis (Prix de la Réalisation au "Sundance Film Festival" en 2012) et qu’il a été pré-selectionné pour les Oscars 2013.

 

Philippe Person         
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