La Master Classe de Jean-Laurent Cochet de février 2013 fait la part belle à la gent féminine.
Car si la soirée commence avec une séance de travail à deux voix sur la partition dite du "lamento du jardinier" extrait de "Electre" de Jean Giraudoux, menée avec Pierre Ensergueix et Maximilien Solves, et se clôt avec une étourdissante interprétation par Anthony Henrot du Mascarille de "L'étourdi" de Molière dont il trousse avec aisance la faconde et la verve, les autres intervenantes sont des intervenantes.
Et des intervenantes passionnées qui n'ont pas choisi la facilité. D'une part, avec
Anne-Marie de Boisgisson et Catherine Bocognano qui, avec respectivement "J'ai presque peur, en vérité" de Verlaine et "Palmes" de Paul Valéry, ont opté pour l'art poétique dont elle relève le défi.
D'autre part, après la prestation de Natacha Baumer avec une fable, "La fille et le loup" de Jean Anouilh, deux jeunes filles qui puisent dans l'oeuvre ardue de deux auteurs-phares du théâtre que sont Racine et Paul Claudel révèlent déjà plus qu'un potentiel pour l'art dramatique.
Mélissa Barreto, que les fidèles des Master classes ont déjà pu voir dans le rôle de Lucrèce, dans la scène d'affrontement de Lucrèce et du duc d'Este extraite de "Lucrèce Borgia" de Victor Hugo, confirme ses moyens dans un registre dramatique difficile avec la scène dite de "la prière d'Esther" dans la tragédie de Racine en déjouant tous les pièges de la déclamation faisant totalement oublier qu'il s'agit d'un texte en vers écrit il y a trois siècles.
Quant à la nouvelle venue qu'est Océane Deweirder, elle sera le coup de coeur du public après avoir été celle de Jean-Laurent Cochet. En effet, en premier lieu par sa maîtrise de l'éloquence sensible chère au Maître dans la scène où un des personnages de "L'échange" évoque le mystère de l'art théâtral qu'elle reprend totalement à son compte comme un credo personnel et ensuite par ses talents.
Car de surcroît musicienne, elle possède également une superbe voix de mezzo qui lui permet de chanter de manière impromptu et de plus a capella l'air de Chérubin dans "Les Noces de Figaro" Mozart.
Dommage, vous auriez dû venir... |