Le nouveau disque du pianiste Eric Legnini confirme les orientations déjà prises sur The Vox, son précédent opus qui, au passage, se verra décerner une victoire de la musique jazz.
On retrouve donc sur ce Sing Twice ! une musique mélangeant étroitement jazz aux accointances soul-funk, et pop, le tout au service de la voix chantée. Ou des voix car on en compte trois sur ce disque. Celle très afro funk de la malienne Mamani Keita, celle aux côtés plus doux presque pop et folk de l'americano japonaise Emi Meyer, et celle qui fut le déclencheur de ce disque, plus blues, plus soul d’Hugh Coltman.
Même s'il reste centré autour de la voix et par conséquent d’une ligne mélodique claire et directe, le trio : piano, mais aussi contrebasse avec Thomas Bramerie et batterie avec le métronomique Franck Agulhon aidé parfois par une section de cuivres, garde un sens du groove et de l’énergie exceptionnel. Grand amateur de collaborations diverses, Eric Legnini aime surprendre et toujours explorer de nouveaux horizons, ici il s’agit clairement de travailler autour du format de la chanson tout en y injectant tout son savoir jazz.
Si Hugh Coltman est devenu un membre à part entière de l’ensemble imprimant une couleur clairement soul à limite parfois du lounge à ce Sing Twice !, c’est surtout grâce à la griotte Mamani Keita que le disque nous emporte vers les contrées bien plus réjouissantes de l’afro beat. On oubliera assez facilement les titres les moins intéressants, chantés par Coltman ou Emi Meyer pour s’intéresser à ceux comme "We Love Shibuya", "Yan Kadi", "The Source", "Sing Twice !" ou "Carmignano" où Legnini ne sacrifie en rien son sens de l’harmonie et du phrasé. |