Cette fois, ça y est. Mogwai est devenu une franchise commerciale rentable... Quand j'étais jeune, la sainte trinité du post-rock, c'était : Mogwai, Godspeed You Black Emperor, Explosions in the sky et Mono (oui, c'était une trinité à quatre. C'est ça, le mystère de la foi).
Et aujourd'hui ?
Aujourd'hui, on peut se demander si le compte à rebours du rachat par Disney n'est pas commencé, tant les écossais, qui n'en finissent pas de nous abreuver d'albums secondaires, au mieux, depuis, au moins, Mr Beast (2006) – soit bientôt la moitié de sa discographie.
A wrenched virile lore (au titre plus glamour quand on le prononce avec l'accent écossais, reconnaissons au moins cela) est composé de dix remixes des titres du dernier album studio en date de Mogwai : Hardcore will never die, but you will (2011). Le moins que l'on puisse dire est qu'il s'agit d'un gadget éminemment dispensable.
Le groupe, à vrai dire, avait déjà fait le coup en 1998 avec Kicking a dead Pig, compilation de remixes de ses premiers titres, que les amateurs avaient déjà fait l'effort d'ignorer en l'oubliant dans le placard des petites curiosités honteuses qui peuvent faire, dans leur candide maladresse, la légende d'une groupe par ailleurs irréprochable. Mais comment pardonner à la bande à Braithwaite de récidiver près de quinze ans plus tard, alors même que sa créativité et son aura ne sont pas au plus haut ?
Ce n'est pas tant que les remixes en eux-mêmes soient mauvais. Ils démontrent même un bel appétit de bricolage sonique et un savoir-faire indéniable. Mais quoi, écrit-on un album comme on mesure la tuyauterie, et suffit-il de débiter la bonne longueur de musique, de la loger sur un support adéquat, artwork en façade, pour faire avancer la discographie d'un groupe jadis aussi essentiel ? Que nenni. |