C’est un premier album pour Delphine Volange, après plusieurs années à se produire sur scène dans des styles aussi variés que le jazz et l’opérette. ... Et de Delphine Volange, le ciel était toujours sans nouvelles est un album d’une atmosphère rare, aussi éloigné que possible de la trivialité, de la laideur ou de la facilité.
Travail collectif, alchimie réussie avec les participations de Bertrand Belin pour les textes et les compositions, et David Aron-Brunetière à la production. L’écrivain Marie Nimier a également livré un texte. Jean-Claude Vannier, aux arrangements de l’album Mélodie Nelson de Gainsbourg, mais est-il nécessaire de le rappeler, pose un voile onirique sur le titre "Hôtel Chopin". Delphine Volange : Volange ? Tiens… Bon sens mais c’est bien sûr ! Cécile de Volange, l’héroïne des Liaisons dangereuses de Laclos, la jeune promise ravie par les stratagèmes de Valmont, manipulé par la marquise de Merteuil. Cécile de Volange, éveillée à la sensualité part cacher son déshonneur dans un couvent.
Volange, quel programme ascensionnel ! La voix de Delphine Volange est une voix de Sylphide, langoureuse, qui conduit à la rêverie romantique… des héroïnes qui se consument d’amour, embrasées par le feu de la passion… femmes pécheresses, dangereuses, qui peuplent les rêves des adolescents. On les imagine dans les campagnes anglaises ou bretonnes, les jupons bouleversés par le vent et la pluie, la fièvre au front. C’est à Paris pourtant qu’elles promènent leur cœur disponible, leurs attentes impatientes aussi surréalistes qu’intermittentes ("Monceau", Montparnasse, la Seine, "Hôtel Chopin", etc.).
Bertrand Belin apporte le contrepoint d’une voix grave dans deux duos. Comme une ressemblance avec Arlt : un texte parfois tenu, le contraste entre la voix féminine haute et cristalline et celle masculine rauque et discrète. Pas de fracas, de fureur ou de ressentiment, un parcours dans Paris d’une âme parfois en peine, parfois exaltée. Les chansons ravivent le merveilleux, enchantent en caressant. C’est aussi ça la vie après tout. |