"Cucumber n’est pas un légume", mais la bouillie, ce sont des légumes écrasés et mélangés entre eux, non ? Et puis le végétarien est l’avenir de l’homme me semble-t-il… Le terme idéal pour les qualifier est Cosmic groove, un truc venu de nulle part, qui va je ne sais où, et s’il passe par vos oreilles, vous ne serez que troublé par cet album volant non identifié.
"Des influences sixties et une instrumentalisation vintage teintée de pop électronique dans une démarche foncièrement moderne". Ah, voilà des termes plus précis. Un conseil, relisez la phrase plusieurs fois pour comprendre le sens caché des mots. En 2003, ils sont choisis pour illustrer le magazine "Le journal du hard" sur Canal +, c’est peut-être pour ça que je n’en avais jamais entendu parler.
Bref… Commençons par le début. Vous serez tous d’accord pour affirmer que le concombre n’a pas vos faveurs à la cantine, malgré ses formes laissant libre court à l’imaginaire en manque de sensualité, il faut bien dire qu’avec ou sans la peau, le concombre n’est pas la plus digeste des créatures de la jardinière de légume. Et bien justement ! L’audace est de choisir justement le concombre pour cuisiner des saveurs nouvelles et inattendues. Le risque étant de vous faire traiter de ploutocrates par vos convives, et de "c’est de la merde" par Jean-Pierre Koffe. Mais au moins, vous aurez essayé.
Tant pis pour la vaisselle, tant pis pour les odeurs nauséabondes, tant pis pour le carnage en cuisine… Un peu comme le gars qui gagne en salant sa glace à la vanille, personne n’ose lui dire "beuurk", un peu comme les films qui gagnent les palmes mais que personne ne comprend, personne n’ose lui dire "mais t’avais fumé quoi, mec ?". Il est intellectuellement convenable de s’extasier devant le génie du personnage, ce que je vais faire avant de crier "beuuurrrkkk" mais quelle pochette horrible ! Quel manque d’harmonie dans le choix des couleurs ! Quelqu’un est tombé dans la gouache ? Que du mauvais goût et des motifs avariés… de quoi faire saigner les yeux de Damidot.
J’avais franchement peur que la musique me déçoive hautement mais heureusement pour moi, le visuel représente les épluchures, les os rongés, le gras de la couenne suintante saturée en cholestérol, too much. Parce que la musique est au contraire un joyeux mélange de ce qui aurait pu prendre feu, mais qui se marie parfaitement (voir plus haut pour les vrais termes). Cucumber serait un peu la rondelle d’ananas trempée dans le champagne à la châtaigne, qui passe par la chantilly pistache aux pépites de crépites, avant d’atterrir sur le gâteau de la cerise… A goûter les yeux fermés.
J’ajouterai simplement une dernière parabole McFly pour les ébahis du lave-vaisselle : "Vous n’êtes pas encore prêts pour cette musique". Et pour les autres : A taaaaaabbleee ! |