Comédie dramatique de Muriel Montossey, mise en scène de Fabrice Lotou, avec Muriel Montossey et Thierry Gibon.
Connue pour ses talents d'humoriste, Muriel Montossey signe avec "Le Choc d'Icare" une première pièce dans un registre diamétralement opposé, celui de la comédie dramatique, qui s'avère une belle réussite en ce qu'elle parvient à hybrider différents registres, dont le théâtre psychologique et la mise en abime du théâtre, et traiter plusieurs thématiques, dont la quête d'identité, dans le cadre d'un huis-clos à suspense qui ressortit au drame.
Tout commence comme une légère comédie de moeurs avec une idylle d'un soir entre une quinquagénaire pulpeuse bien dans son âge, dans sa peau et dans sa vie qui prend son plaisir en jouant la cougar. Si, en général, l'homme d'un soir n'entend pas s'éterniser au matin, celui de la veille, particulièrement séduisant et séducteur, s'incruste et son comportement devient inquiétant quand il révèle que cette rencontre n'était pas fortuite.
Elle est une critique de théâtre établie de la nomenklatura de la presse écrite, lui est un jeune auteur dramatique qui rêve de reconnaissance et de notoriété. Elle doit voir sa pièce le soir même et lui connaît son ex-mari. S'établit alors une une relation équivoque qui tient au fait que lui joue au chat et à la souris avec autant de cruauté que d'inexpérience et qu'elle a suffisamment de répondant pour ne pas être une proie facile.
Ces quelques indications permettent d'esquisser, sans la dévoiler, une intrigue au dénouement totalement inattendu qui repose sur des ruptures de ton, des rebondissements successifs et la confrontation de deux personnages, qui empruntent à des figures mythologiques, dont Muriel Montossey brosse avec acuité les fêlures.
La mise en scène échelée en tableaux de Fabrice Lotou gagnerait à suivre la ligne dramaturgique crescendo induite par le texte du texte pour coller à la montée en puissance dramatique de l'intrigue sous haute tension.
Sur scène, Muriel Montossey incarne avec humanité le personnage d'Ariane, femme d'âge mur au désenchantement bipolaire, entre humour, ingénuité et cynisme défensif, face à Thierry Gibon au jeu sensible pour camper l'homme douloureux, à fleur de peau. |