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L'Aéronef  (Lille)  mercredi 24 avril 2013

Tenue de soirée pour Aufgang. L'aéronef est ce soir dans sa version nightclub. Et pour cause... L'esthétique et élégante musique électronique s'invite.

A l'entrée... Vous pensez tout à coup à ces DJ munis d'une table de mixage, de leur casque, de fils connectés dans tous les sens. Au final, un bidouilleur de son, seul face à un public en soif de transe ? D'emblée, la disposition m'étonne. Cette fois, la scène paraît loin de son habillage habituel house, dub, electro… Une batterie est ancrée au centre, surplombée de deux pianos à queues. Il y a bien quelques synthétiseurs et outils de mixage mais la dominante classique en impose fièrement, face à un public en soif de transe. Les claviers sont face au public. Enfin, on va pouvoir voir autre chose que des oscillations de casque.

Aufgang, c'est d'abord la rencontre de deux pianistes classiques et virtuoses : le libanais Rami Khalifé et le luxembourgeois Francesco Tristano Schlimé. A 31 ans, tous deux ont déjà derrière eux bâti des parcours semés de prix, de rencontres prestigieuses et de créations saluées. On pourrait croire que le carcan classique est difficile à desceller. Pas autant que cela ? Les deux musiciens ont en tout cas réussi à sortir des sentiers battus.

Alors que le duo s'amuse, expérimente, compose, réalise de longues improvisations ensemble, Aymeric Westrich, batteur, de formation classique et aux penchants hip-hop ne tarde pas à les rejoindre. A trois, les compositions s'étoffent, se structurent entre musique classique et musique électronique. Aufgang sort son premier album éponyme en 2009, remarqué par la critique, puis Air On Fire et tout récemment Istiklaliya.

Anecdote idyllique. Avant cela, le groupe raconte que leur première rencontre avec le public techno s'est fait en 2005 à Barcelone. Alors que le duo reprend, dans une galerie d'art, le morceau "The bells", Jeff Mills, pionnier de la techno s'y promène, le découvre et est conquis. Les futurs Aufgang sont alors programmés au festival électronique Sonàr, l'un des plus importants en Europe. Le groupe est sous les lumières du public soif de transe et transit.

L'entrée... du groupe est fracassante voire tonitruante. Tous trois font exploser leur instrument. Preuve qu'on peut en jeter avec des instruments classiques ou hommage au baroque chéri du pianiste Francesco ? Ils enchaînent alors par le morceau "Kyrie" : un morceau course-poursuite étonnant où les pianistes se répondent par des phrasés rapides et fracassants. La suite va crescendo et en puissance. Au fur et à mesure des morceaux, la musique électronique se mêle et chauffe les corps.

Chaque composition est étonnante. Elle semble un tableau mêlant des couleurs différentes. On tangue entre ballade russe, musique ensoleillée, pop réjouie, cosy jazz. Parfois, le trio vocalise et nous transporte vers des ambiances rock progressif. Mais, on est toujours conduit par la musique électronique, sorte de fil rouge qui fait vibrer le public, en soif de transe. Oui, aveuglé par la rapidité et la virtuosité des trois musiciens, on est forcément happé.

On pourrait alors se questionner : mais alors comment les classer ? Aufgang serait-il des imposteurs, réalisant, au final, un patchwork de petits bouts de genres ? Les musiciens auraient-ils saisi - comme Grenouille et ses fragrances dans Le Parfum - les clés de succès de toutes les musiques pour, d'emblée, combler les oreilles ?

Aufgang a, je pense, absorbé beaucoup de musique, joué, rejoué, décortiqué énormément, expérimenté à foison sur du déjà-vu. Alors, oui car il n'y a pas de création de toutes pièces. Cependant, je reste convaincue que le groupe sort des sentiers battus.

La force d'Aufgang est d'abord sa maîtrise de l'instrument classique, le poussant du minimalisme à la tyrannie, de la douceur aux rythmes acharnés. Du classique à l'électronique et inversement, les musiciens bousculent les genres et redonnent de la consistance à un genre qu'on ne pensait peut-être plus que par des machines électroniques. Et, plus que tout, malgré leur virtuosité, les phrasés développés, les compositions ne sont nullement alambiquées et d'une maturité indéniable. Les messages sont clairs et irrésistibles. Et, foi de musicienne amatrice, il n'est pas donné à tout le monde de mettre les doigts dessus.

Du reste, on ne s'étonnera pas du nom d'emprunt "Aufgang". En allemand, on pourrait le traduire par "élévation". Aufgang est une expérience en live à vivre qui mène le classique vers un ailleurs et forcément le public en transe. A découvrir absolument !

 

A lire aussi sur Froggy's Delight :

La chronique de l'album eponyme de Aufgang
La chronique de l'album Air On Fire EP de Aufgang
Aufgang en concert au Festival Les Trans 2006 (samedi)

En savoir plus :
Le Myspace de Aufgang
Le Facebook de Aufgang

Crédits photos : Cédric Chort (Toute la série sur Taste of Indie)


Rachel Debrincat         
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# 24 mars 2024 : Enfin le printemps !

Le printemps, les giboulées de mars, les balades au soleil ... la vie presque parfaite s'il n'y avait pas tant de méchants qui font la guerre. Pour se détendre, cultivons nous !. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

Du côté de la musique:

"Dans ta direction" de Camille Benatre
"Elevator angels" de CocoRosie
"Belluaires" de Ecr.Linf
"Queenside Castle" de Iamverydumb
"Five to the floor" de Jean Marc Millière / Sonic Winter
"Invincible shield" de Judas Priest
"All is dust" de Karkara
"Jeu" de Louise Jallu
"Berg, Brahms, Schumann, Poulenc" de Michel Portal & Michel Dalberto
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"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
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"Motan" de Tangomotan
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