Tel Elvis n’ayant jamais foulé les plages du Mexique pour tourner dans Fun In Acapulco, la comédie musicale de Richard Thorpe tournée en 1963, Santa Cruz joue une musique bien éloignée de sa ville de résidence, Rennes en l’occurrence.
En une dizaine d’années et ce cinquième album en poche, le groupe breton a en effet construit lentement mais sûrement l’un des ponts les plus intéressants entre la France et l’ouest américain. Elvis In Acapulco est, comme le reste de la discographie du groupe, ce que l’on pourrait appeler un disque d’americana, soit en quelque sorte et pas forcément toujours dans le même sens un mélange hétéroclite de guitares folk, de mélodies country ou alt-country, de références western ou rock and roll.
Sobrement, mais avec une certaine efficacité, Santa Cruz construit son univers délicat aux compositions ouvragées suggérant aussi bien Calexico un peu mais surtout Lambchop, 16 Horsepower, Devotchka ou Slim Cessna’s Auto Club… Mais attention chez Santa Cruz, l’americana sait aussi prendre des chemins plus pop mélancolique à la fois touchante et profonde comme chez l’immensément regretté Songs : Ohia.
Loin des stéréotypes, Santa Cruz sait clairement écrire de belles chansons et devrait prendre une nouvelle dimension avec ce disque où se mêlent hauteur et densité mélodique à l’image du titre phare et éponyme : "Elvis in Acapulco". |