On pourrait commencer et finir cette chronique en une phrase : Barn Owl, c'est chouette. Mais je ne voudrais pas vous laisser penser que ce groupe et sa musique se résument à un jeu de mot foireux.
Le duo composé par Jon Porras et Evan Caminiti livre ici un disque difficilement classable, oscillant entre une electro planante et ludique et un post-rock lounge ou l'inverse. Les garçons se sont sans nul doute fort bien amusés à triturer leurs synthétiseurs et leurs guitares à tel point que l'ensemble ne semble former qu'un. Comme si les Cocteau Twins et Mono faisaient un boeuf. Et là, je me rends compte qu'évoquer Mono et les Cocteau Twins en même temps peut prêter à confusion puisque Mono est le nom du groupe formé par Robin Guthrie. Je précise donc que je parle en fait ici de Mono, le groupe de post-rock japonais, ce qui n'a donc au final plus rien à voir.
Le meilleur exemple de ce mélange est sans doute le titre "The long shadow" transportant l'auditeur sur un non rythme très cinématographique et laissant suffisamment d'espace pour laisser vagabonder son imagination. Bricolage electro donc mais sens des histoires aussi tant leurs morceaux pourtant instrumentaux nous baladent dans un univers très cinématographique, forcément onirique et parfois inquiétant, proche parfois de la musique contemplative ("The opulent decline").
V est en tout cas la preuve de plus qui montre que l'électro ne sert pas qu'à faire danser. Elle sait véhiculer aussi entre de bonnes mains beaucoup d'autres émotions et ne nécessite nullement d'être soumise à des rythmiques endiablées. D'ailleurs ici la rythmique est comme noyée, reléguée au second plan comme si l'album avait été enregistré au son d'un métronome déglingué.
C'est étrange, original et assez beau. |