Comédie dramatique écrite et mise en scène par Jean-Marie Galey, avec Teresa Ovidio, David Talbot, François Joxe, Manuel Lambinet, Mati Galey Ovidio, Jean Pennec et Jean Marie Galey.
Avec "Troubles, féérie familiale", dont il assure l'écriture et la mise en scène, Jean-Marie Galey présente, sur la thématique de la famille, une partition atypique dont la structure s'inscrit dans l'héritage du collage surréaliste.
Mais également, comme il l'indique dans sa note d'intention, elle est portée par la théorie de la Forme pure du dramaturge écrivain, peintre et théoricien de l'art polonais Stanislaw Witkiewicz, pour qui le théâtre devait se libérer des notions de représentation et de vérité psychologique pour y substituer "un devenir temporel libéré de toute logique".
Evoquant la "beauté d’une machine à coudre posée sur une table de vivisection", et à partir d'éléments autofictionnels mais également d'oeuvres des grands dramaturges de la famille dont Shakespeare et Tchekhov, Jean-Marie Galey a donc confectionné un hallucinant maelström en forme de patchwork qui invite le spectateur à l'immersion débridée dans une famille psychotique survoltée.
Entre résignation, refoulement et fantasme, la cohabitation, sous les yeux du petit fils, le Petit Prince (Mati Galey Ovidio), entre le père mutique qui ne lâche pas sa valise (François Joxe), le fils gay et junkie (David Talbot), la fille, la salope maniaque de l'aspirateur (Teresa Ovido) et le gendre énamouré et couilles-molles (Jean-Marie Galey) est explosive.
La présence d'un archange de l'apocalypse (Manuel Lambinet) et une visite pasolinienne (Jean Pennec) déclenche une violente catharsis convulsive qui se déroule toutefois dans une étrange et paradoxale atmosphère à la fois irréelle et poétique qui aurait pu induire un autre titre, celui de "Féérie, troubles familiaux".
Famille je te hais mais... jamais sans toi. La mise en scène est échevelé pour cette course à bride abattue dans tous espaces et interstices de la salle Copi du Théâtre de la Tempête desquels les comédiens, tous excellents, surgissent tels des diables de leur boîte. |