Spectacle écrit et interprété par Jean-Claude Leguay, Christine Murillo et Grégoire Oestermann.
Partageant le même sens de l'humour, Christine Murillo, Jean-Claude Legay et Grégoire Oestermann sont les auteurs d'un étonnant et jubilatoire dictionnaire des tracas - intitulé "Le Baleinié".
Initié en 2003, il recense les petites - mais taraudantes - contrariétés de la vie quotidienne et offre, par la voie du rire salutaire, autant de points d'entrée sur de véritables réflexions métaphysico-philosophiques. Par ailleurs comédiens, ils ont conçu des spectacles-florilège qui proposent une version scénique des homériques débats qui ponctuent leurs brainstormings d'académiciens oulipiens sacrifiant souvent à leur goût commun pour la dispute.
Après "Xu", ("objet bien rangé, mais où ?") créé en 2006, et "Oxu" en 2009, ("objet qu'on vient de retrouver et que l'on perd aussitôt"), voici "Ugzu", (" urne dont on ne sait pas quoi faire une fois les cendres dispersées"), qui accompagne la parution en mai 2013 du quatrième volume du Baleinié.
Sur scène, ces trois comédiens en liberté qui se sont pris de passion pour le triolisme sémantique incarnent des personnages à la fois beckettiens et ionesciens qui, cette fois-ci, s'évertuent à traquer les petits bonheurs qui, en fait, ne sont que de petits tracas en retard.
La même exubérance échevelée et irrésistible préside à ce spectacle dans lequel l'éberlué (Grégoire Oestermann), le désenchanté (Jean-Claude Legay) et l'exubérante (Christine Murillo dantesque dans sa caricature d'une scène du mythique film "Les Enfants du Paradis") délivrent une partition inventive, désopilante et toujours surprenante.
Au menu, entre autres, des définitions pleines de fantaisie, des aphorismes imparables et joli parcours de facétieux temps de la conjugaison tel l'impératif postérieur, le présent douteux ou le futur opportuniste.
Et puis, un petit moment (en)chanté. |