Si l'on connaît mieux Phil Manley pour ses états de service chez Trans Am, il n'en est pas moins actif par ailleurs puisque il a déjà à son actif un premier album solo sous le nom de Life Coach et que voici donc Alphawaves, deuxième album de Life Coach, renforcé pour l'occasion d'un batteur. Et pas n'importe quel batteur puisqu'il s'agit de Jon Theodore qui officie habituellement derrière la batterie de The Mars Volta.
Les deux amis de longue date se sont très visiblement bien amusés sur ces 8 morceaux que contient Alphawaves et le résultat, quelque part entre Krautrock et rock progressif perclus d'improvisation, a de quoi réjouir l'auditeur.
Après une intro un peu trompeuse, ça démarre au quart de tour avec "Alphawaves". Batterie métronomique, quelques notes de piano égrenées çà et là et une guitare façon virtuose qui évite tout de même de tomber dans la démonstration technique. C'est évidemment instrumental, comme tout le reste du disque, exception faite d'un titre.
"Limitless Possibilities" poursuit sur la même lignée. Intro légère puis une batterie impeccable vient soutenir des guitares aériennes et puissante sur un titre qui ne manque pas d'évoquer My Bloody Valentine. L'enchaînement avec "Into the Unknown" se fait tout seul. Ce titre est sans doute ce qui ressemble le plus à de l'improvisation. Pas sûr que les gars étaient tant dans l'inconnu que cela lors de l'enregistrement mais l'effet est pourtant garanti. Ambiance planante, voire flippante, assurée avant un final plus énervé que l'on aurait souhaité voir durer au-delà des 5 minutes du morceau, d'autant que la fin est étonnement abrupte.
"Fireball" ajoute à cette joute de guitares et de batterie une voix donnant de facto un côté plus rock à la chose. Effet contrebalancé immédiatement par "Life Experience" beaucoup plus hermétique, ressemblant pour le béotien en technique musicale que je suis à un gars qui teste ses pédales d'effets.
L'album se termine ensuite par l'excellent "Mind's Eye" lui aussi avec quelques paroles lancées comme un slogan tout au long du morceau puis "Ohm", titre complètement planant que l'on imagine parfaitement en fin de concert, mur du son afin de ne laisser la place à rien d'autre qu'un silence pour poursuivre le voyage.
En résumé, si vous aimez Trans Am et Neu!, vous aimerez ce disque. Sans rien lui trouver de révolutionnaire pour autant mais le beau jeu de Theodore et Manley en vaut l'écoute. |