Comédie écrite et mise en scène par Régis Ivanov, avec Benoît di Marco et Marion Servole (en alternance avec Mélanie Aguilar Fauconnier et Régis Ivanov).
Claudia est une jeune cadre commerciale prometteuse qui travaille pour la société de maroquinerie "Wish". Elle doit négocier l'entrée des produits Wish parmi les références d'un grand distributeur, et à cette occasion en rencontre directement le PDG, Jean-René Desembruns, pour la première fois.
Cependant les méthodes de négociation de ce dernier sont désarçonnantes, d'autant qu'il exige de ses fournisseurs des produits éthiques, qui répondent à des critères environnementaux et sociaux.
"Wish", de Régis Ivanov, est une pièce actuelle qui rencontre les inquiétudes de consommateurs de plus en plus nombreux. Elle pose des questions d'actualité sur la production Made In France, sur la responsabilité sociétale des entreprises ou sur l'impact environnemental.
Elle pose aussi des questions sur les raisons qui pourraient pousser une entreprise, qui ne serait pas dans un marché de niche, à investir dans ce sens alors que son but consiste cyniquement à capitaliser et à se développer, quitte à délocaliser dans des pays en développement où les coûts de production sont moins chers, mais les protection sociales et environnementales tout à fait inexistantes.
Marion Servole dans le rôle de Claudia et Benoît di Marco dans celui du PDG se répondent du tac au tac, jonglent avec un texte rapide qui offre un beau face-à-face d'acteurs.
On regrette que Régis Ivanov écrive en ignorant les techniques de négociation utilisées par les vendeurs, Claudia négocie un important contrat comme on vend un poulet sur un marché. D'autre part, il ne semble pas non plus connaître la structure de l'entreprise, le rôle des ressources humaines, des services juridiques dans la vente ou de la communication interne qui fait qu'on ne peut ignorer à quoi son N+2 ou son N+3 ressemble.
Ce qui pourrait apparaître comme un détail sape la crédibilité de toute la pièce, et c'est dommage. Une des forces de "Glengarry Glen Ross", pièce de David Mamet sur le monde du travail, était justement de connaître les rouages de ce milieu.
Au-delà du manque d'aspect réaliste, il reste un texte bien écrit, vif, qui ouvre à la réflexion chez le spectateur et offre une belle confrontation entre deux personnages parfois durs mais qui deviennent attachants. |